Projet Bokiko :Conférence de presse et levée de fond

Samedi, 16 Août 2008 13:26 Conférence
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La conférence de presse, de présentation du projet Bokiko, du 17 mai 2006 au Cape au Centre d’accueil de la Presse Etrangère, à la Maison de la Radio à Paris a permis de faire un tour d’horizon complet du problème du livre à Madagascar.

Initié par HDF (Hetsika Diaspora-France), cette conférence de presse a vu la présence effective de SEM Rabetafika Ranjeva Yvette, Représentante Permanente de la République Malgache à l'UNESCO à Paris et de nombreux membres de son équipe et de Laetitia Mamizara, Attachée Culturelle à l’Ambassade Malgache à Paris, représentant Monsieur l’Ambassadeur de Madagascar à Paris, ainsi que de nombreux autres personnalités. Après la présentation du projet « Bokiko » et des activités de HDF, qui fut faite par le Président de HDF Tafika Rakotomavo, cette conférence de presse a permis d’entendre Madame Christiane Yandé Diop, directrice des Editions Présence Africaine, Messieurs Etienne Galliand, Directeur de l’Alliance des Editeurs Indépendants, Fano Rakotoarisoa, Conseiller en Communication de HDF et de nombreux invités dans la salle. La conférence de presse fut animée par l’écrivain Michèle Rakotoson et le journaliste Louis Keumayou de l’APPA, Association des Professionnels de la Presse Africaine.

Plusieurs points furent évoqués :

1) Beaucoup de livres sont édités à l’étranger. Ils sont hors de portée des bourses malgaches.

2) Même ceux produits sur place ne sont pas accessibles aux bourses malgaches. Le coût des intrants et des matières de base utiles à la fabrication du livre, la taxation de ces produits et leur rareté font que le prix du livre devient très onéreux. Cette situation est aggravée par la crise économique qui sévit actuellement dans l’Ile. Seule une minorité infime peut actuellement acheter des livres.

 

3) Les solutions proposées sont en priorité le don du livre. Mais il n’est pas sûr que cette solution n’ait pas à terme des effets seconds pernicieux, une des raisons de la crise du livre actuelle est la décision dans les années 80 d’offrir des photocopies aux élèves, pour qu’ils n’aient plus à acheter des ouvrages scolaires, l’habitude s’est perdue d’acheter des livres et plus aucun effort n’a été fait pour trouver des solutions à la pénurie d’ouvrages.

4) De plus, les livres donnés ne sont pas toujours adaptés aux besoins locaux, et surtout le don casse toute l’économie du livre et c’est toute la chaîne qui à terme en pâtira : auteurs, illustrateurs, éditeurs, distributeurs, libraires… laissant le pays dépendant du livre étranger et empêchant tout développement de l’édition locale.

5) De surcroît, le don de livres est onéreux, car il faut trouver des solutions de stockage, d’envoi, de dédouanement, d’acheminement.. .

6) Aussi, le don du livre empêche une véritable réflexion sur une politique éditoriale locale, donc une prise en main par le pays de sa politique de développement culturel.


Or, actuellement, à Madagascar toute la chaîne du livre existe : chercheurs, auteurs, illustrateurs, éditeurs, distributeurs, libraires…. Le nombre de bibliothèques et l’affluence dans ces bibliothèques montrent l’intérêt des malgaches pour la lecture, intérêt qui ne demande qu’à être développé. Reste l’aspect financier.


Le projet Bokiko part d’un pari : la prise de conscience de la diaspora de sa capacité à dégager des financements solidaires pour des projets de développement du pays, en l’occurrence, pour permettre aux enfants malgaches d’avoir des livres qui parlent d’eux.

Le pari étant que ces livres édités sur place seront de qualité, aux normes de ceux édités en Europe.

D’ores et déjà, outre les partenaires qui ont suivis cette opération depuis le début : Touraine Madagascar, Maison Mialy, Air-Madagascar, Alliance Française, Kintana Production, Madagate, Echos du Capricorne ainsi que les représentations malgaches en France, d’autres partenariats à long terme se sont dessinés lors de cette conférence de presse.

Etienne Galliand, directeur de l’Alliance des Editeurs Indépendants, a montré son intérêt pour ce projet qu’il a trouvé professionnel et généreux et a indiqué qu’il était prêt à réfléchir avec les partenaires pour pérenniser le projet « Bokiko », qui pour lui devrait aboutir à l’idée d’une collection et non se cantonner à un livre unique. Cette proposition est importante, car l’Alliance des Editeurs Indépendants, créée en 2003 est une association qui regroupe une centaine de maisons d’éditions dans le monde, indépendantes des grands groupes d’éditions et qui, par un système de partenariats et de co-éditions peuvent être un appui précieux pour des projets éditoriaux dans les pays du Tiers-Monde. De même Madame Christiane Yandé Diop, de la maison d’édition historique « Présence Africaine », a indiqué son désir d’accompagner ce projet, qui pour elle est dans la filiation de ce qui fut fait dans les années 1947 par les créateurs de la maison d’édition Présence Africaine.

D’autres partenaires se sont impliqués : Ecole et Savoirs qui voudrait faire participer des écoliers dans le projet, l’association Masova, l’APPA, association des professionnels de la presse africaine, qui voit dans Bokiko, un projet pilote à développer et à imiter.

Toutes ces institutions sont intervenues ou vont intervenir dans le projet à divers niveaux, celui-ci correspondant à une attente à Madagascar comme l’a souligné Fano Rakotoarisoa, Conseiller en Consultation de HDF.

La mise en œuvre du projet commence : Une journée de levée de fond sera organisée le 17 juin 2006, à la Fondation Lucien Paye, à la Cité Universitaire, 45B, boulevard Jourdan à Paris. Conçue comme une journée conviviale autour du livre, de la poésie et de la musique, cette journée permettra d’entendre des contes, des poèmes et des textes lus par des comédiens, d’acheter des livres à la librairie malgache qui accompagnera la journée et d‘entendre des chansons à textes. De nombreux artistes ont déjà montré leur intérêt à cette manifestation : Bekoto et Dadah, membres bien connus du groupe Mahaleo, Lolo du groupe Lolo sy ny Tariny, Edgard Ravahatra qui présentera des chansons inédites pour enfants, Regis Gizavo, Milon, Misha, Ralava, Fenoamby, Olombelo Ricky.

Faffah et Michèle Rakotoson assureront la mise en scène des lectures et la maison Mialy les en-cas culinaires.

HETSIKA DIASPORA FRANCE

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