Madagascar SeFaFi. Emploi et Développement: Entre belles paroles et vraie action gouvernementale

Jeudi, 09 Juin 2016 10:52 Société Civile
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SEHATRA FANARAHA-MASO NY FIAINAM-PIRENENA

SeFaFi

Observatoire de la Vie Publique

Lot TR 41 Ampahimanga, Ambohimanambola 103

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EMPLOI ET DÉVELOPPEMENT

En octobre 2015, le gouvernement a lancé la Politique Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, élaborée avec le concours du BIT[1] et de l’UNESCO[2]. Censée réaliser l’ambition de l’État d’assurer le bien-être de chaque citoyen, cette politique doit mener à ce que « la quasi-totalité des Malgaches soient des citoyens instruits, et disposant de capacités et de compétences pour créer et trouver des emplois décents, dans le strict respect de l’égalité des chances de l’accès aux opportunités économiques, avec l’élimination effective des facteurs d’exclusion sociale et de discrimination, notamment de genre et envers les groupes vulnérables comme les handicapés ». Ses deux composantes principales, conditions nécessaires pour arriver à une « transformation socio-économique du pays », sont le développement des compétences pour l’amélioration de l’employabilité des ressources humaines, et la promotion des conditions/mesures favorables à la création et la protection de l’emploi.

Le 7 mai 2015, l’État malgache représenté par le Premier ministre, les partenaires sociaux représentés par la CTM[3] et le GEM[4], et le BIT signaient le protocole d’accord du Programme Pays 2015-2019 de Madagascar pour le Travail Décent. Deux priorités sont identifiées : « (i) Favoriser l’accès des groupes vulnérables à l’emploi par le renforcement de leur employabilité et par la dynamisation des secteurs générateurs d’emploi, et (ii) Améliorer la productivité du travail par la promotion du dialogue social, les principes et droits fondamentaux au travail et la protection sociale ».

Parallèlement, la célébration du centenaire de l’Organisation International du Travail, qui se tiendra en 2019, a été lancée il y a quelques jours par une consultation nationale dans le cadre de l’initiative « l’avenir du travail ». Cette initiative comporte quatre axes de réflexion : travail et société, des emplois décents pour tous, l’organisation du travail et de la production, la gouvernance du travail.

Entre belles paroles et vraie action gouvernementale

La population se lasse des belles paroles et des effets d’annonce, tout comme des politiques grandioses et ambitieuses aux plans d’action vagues, sinon irréalistes. Elle attend des actions concrètes de mise en œuvre, aussi modestes soient-elles. Mais dirigeants et gouvernants ne savent pas gouverner, car gouverner veut dire, du point de vue des actions concrètes, aussi bien élaborer des textes réglementaires et les mettre en œuvre, qu’élaborer des projets à présenter aux bailleurs ou au Parlement pour les financer et réaliser. À lire ce qui précède, les politiques ou protocoles d’accord n’existeraient pas sans l’impulsion du BIT. Qu’en sera-t-il de la suite ?

Le décret n° 2016-265 du 15 avril 2016, portant nomination des membres du Gouvernement Mahafaly, ne mentionne pas les départements du travail et des lois sociales. Simple oubli, négligence, incompétence, ou signe de mépris ? Quoi qu’il en soit, ce faux-pas est inadmissible. On a cherché par la suite à le réparer maladroitement et tardivement par des notes[5], mais l’écart flagrant entre les belles paroles et l’action gouvernementale ne pouvait trouver meilleure illustration. Seule une cohérence institutionnelle avec l’organisation des ministères, selon les lignes directrices et prioritaires de l’action gouvernementale, serait significative d’un vrai « gouvernement de combat ».

Par ailleurs, le dimanche 1er mai, journée internationale du travail, le ministre de la Fonction Publique, de la Réforme de l’Administration, du Travail et des Lois Sociales, invité de l’émission Savaravina de la Radio Nationale, a affirmé sans sourciller, en réponse aux questions posées, que le dialogue social « va bien » à Madagascar et que le CNT, Conseil National du Travail, est en place et fonctionne depuis janvier 2016. Monsieur le Ministre pourrait-il citer l’arrêté portant nomination des membres du CNT ? Renseignements pris, les principaux responsables des partenaires sociaux sont catégoriques : « le CNT n’est pas fonctionnel et il y a usurpation par l’État des rôles et fonctions du CNT ».

A titre d’illustration, le décret n° 2016-058 fixant la liste des jours fériés, chômés et payés au titre de l’année 2016[6], adopté le 26 janvier 2016, affirme dans ses considérants qu’il a été adopté « après consultation des partenaires sociaux ». Il y a eu effectivement consultation des partenaires sociaux, mais pas du CNT. Si le gouvernement lui-même n’applique pas les lois et les textes en vigueur, notamment l’article 81 du Code du travail, peut-on dire que le gouvernement gouverne ? Mettre en place le CNT serait un signe concret de l’action gouvernementale. Cet exemple d’une action facile, parmi beaucoup d’autres, ferait avancer les choses, alors qu’elles traînent faute de dynamisme et de compétence de la part de nos gouvernants.

On ne peut ne pas rappeler ici, également, qu’un nouveau Code de Prévoyance Sociale a été élaboré dans une démarche participative, après avoir fait l’objet de consultations et de concertations larges il y a quelques années de cela. Que ce texte important pour le monde du travail ne soit toujours pas présenté par le gouvernement pour adoption par le Parlement est totalement incompréhensible.

Enfin, rappelons que la majorité de ces textes d’application de notre Code du travail, qui a fait l’objet de plusieurs refontes depuis l’indépendance, sont hérités de la Réglementation Générale du Travail élaborée par l’Inspection Générale du Travail et des Lois Sociales du Haut-Commissariat de la République Française à Madagascar et Dépendances, avec les commissions paritaires consultatives du travail, dans les années 1950. Nation indépendante et souveraine, Madagascar devrait s’atteler d’urgence à bâtir sa propre réglementation du travail, et pas seulement pour promouvoir l’emploi que les politiques suscitées visent à créer et à améliorer.

Construire sur le dialogue et non sur le mensonge

« Priorité au vrai dialogue »[7] : le communiqué du SeFaFi du 17 décembre 2014 reste malheureusement d’actualité. Le dialogue, renforcé par la culture malgache du teny ieràna, constitue une priorité si l’on veut consolider l’État, rétablir la confiance et construire une vraie stabilité. Car l’autorité de l’État ne se bâtit pas sur le mensonge. Nous n’aurons cesse de le redire, le monde du travail dans toutes ses composantes se trouve au cœur de la relance économique et de la justice sociale. Mais qu’en est-il exactement ? Y-a-t-il vraiment appropriation par les parties malgaches de toutes les impulsions venant de l’OIT ? Sommes-nous décidés, en suivant la voie d’un vrai dialogue, à ancrer ces diverses initiatives dans nos réalités ?

L’OIT a lancé une vaste réflexion sur l’avenir du travail. Elle durera jusqu’en 2019, année du centenaire de cette organisation. Madagascar a fait sa consultation nationale dans le cadre de cette initiative de l’OIT, laquelle ne profitera à Madagascar et aux Malgaches que si nous nous l’approprions et occupons le premier rôle dans sa mise en œuvre. Le tripartisme préconisé par la Convention n°144 de l’OIT, qui peut être élargi à la société civile, offre un cadre idéal pour le faire, à condition qu’il y ait une réelle volonté politique. À très court terme, cela implique la redynamisation du CNT[8] pour le travail et du CNSPERP (Comité National de Suivi de la Promotion de l’Emploi et de la Réduction de la Pauvreté)[9] pour l’emploi et la formation professionnelle. À moyen terme, il faudra voir s’il convient d’avancer ou non dans la mise en place du CESC (Conseil Économique, Social et Culturel)[10] et de réfléchir à son articulation avec les différents conseils consultatifs sectoriels. Dans l’affirmative, il reviendra à la société civile et aux milieux économiques de prendre la main pour cette mise en place, l’État devant se limiter à apporter son soutien technique.

Tout ce qui précède concerne principalement le monde du travail formel, alors que l’emploi concerne aussi le secteur informel et le monde rural. Il dépend en premier lieu d’une économie qui prospère et qui embauche, ainsi que de ressources humaines bien éduquées et adaptées au monde du travail moderne. Il concerne les centaines de millier de jeunes qui arrivent sur le marché du travail chaque année. Il n’est pas l’affaire d’un unique ministère, il doit être au centre de l’action de chaque ministère, car il est l’affaire de tout le gouvernement.L’emploi est l’affaire de tous.

L’exemple de l’emploi est symptomatique, tant il illustre l’inertie gouvernementale. Les paroles et les promesses ne correspondent pas aux actions et aux résultats, lesquels alimentent en retour le mécontentement général des gouvernés.

Antananarivo, 4 juin 2016


[1]. Bureau International du Travail.

[2]. Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.

[3]. Conférence des Travailleurs de Madagascar.

[4]. Groupement des Entreprises de Madagascar.

[5]. Note de conseil n° 031/2016-PM/SGG/SC du 20 avril 2016 ; note circulaire n° 108 MFPRATLS/SG/2016 du 25 avril 2016 qui renomme le ministère en « Ministère de la Fonction Publique, de la réforme de l’Administration, du Travail et des Lois Sociales ».

[6]. Le SeFaFi avait déjà signalé que ce décret comporte une disposition non conforme à la Constitution. Il s’agit des journées fériées, chômées et payées, uniquement pour les musulmans. Cette disposition est discriminatoire, ce qui n’est pas le cas des journées fériées d’origine chrétienne, dont les musulmans bénéficient aussi. Les dispositions actuelles pourraient évoluer en s’inspirant des pratiques mauriciennes. Mais que l’État transgresse la Constitution et la loi est inadmissible.

[7]. SeFaFi, Les débuts chaotiques de la IVe République, 2015, pp. 72-76.

[8]. Ce sera aussi l’occasion de rentabiliser l’étude réalisée en 2013 et financée par le BIT, sur la restructuration du CNT et de ses démembrements régionaux.

[9]. Institué par le décret n° 2005-057 du 25 janvier 2005.

[10]. Article 105 de la Constitution.


SEHATRA FANARAHA-MASO NY FIAINAM-PIRENENA

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ASA SY FAMPANDROSOANA

Tamin’ny oktobra 2015 ny governemanta dia nanainga ny Politikam-Pirenena momba ny Asa sy ny Fiofanana araka Asa, niara-noketrehina tamin’ny BIT[1] sy ny UNESCO[2]. Izany politika izany dia noheverina hoenti-manatontosa ny fanirian’ny Fanjakana hampisonanina ny tsirairay ao anaty fiainana milamina ; izany dia mitaky ny tsy maintsy anaovany izay hahatonga « ny ankamaroan’ny Malagasy ho olom-pirenena nahazo fanabeazana ara-tsaina sy fahaiza-manao hahafahany mamorona sy mahita asa mendrika, ao anatin’ny fanajana tanteraka ny fitoviana raha misy fisokafana ho an’ny asa ao amin’ny tontolo ara-toekarena, arahin’ny fanafoanana marina ny antony rehetra mampisy fanilikilihana ara-piarahamonina sy ny fanavakavahana, anisan’izany ny fanavahana ny lahy sy ny vavy sy ny sokajin’ny olona osaosa toy ireo manana fahasembanana ». Ny zavatra roa lehibe mandrafitra azy, fepetra tsy maintsy fenoina raha tiana ho tanteraka ny « fanovana ny firenena ara-tsosialy sy ara-toekarena », dia ny fampandrosoana ny fahaiza-manao ho fanatsarana ny olona raisina hiasa, ary ny fampiroboroboana ny fepetra/tetika manamora ny famoronana asa sy ny fiarovana azy.

Ny 7 mey 2015, ny Fanjakana malagasy nosoloin’ny praiminisitra tena, ny mpiara-miombona antoka nosoloin’ny CTM[3] sy ny GEM[4] tena, ary ny BIT dia nanao sonia ny taratasy mirakitra ny fifanarahana ny Fandaharam-Pirenena ho an’i Madagasikara 2015-2019 ho an’ny Asa Mendrika (PPTD). Misy laharam-pahamehana roa misongadina : « (i) Hamoraina ny fandraisana ny sokajin’olona osaosa hiasa amin’ny alalan’ny fanamafisana ny fahaizany asa ary amin’ny alalan’ny fampirisihana ny sehatra miteraka asa, ary (ii) Hatsaraina ny vokatra avy amin’ ny asa amin’ny alalan’ny fifanakalozan-kevitra ara-tsosialy, ny lalàna sy ny zo fototra momba ny asa sy ny fiarovana ara-tsosialy ».

Etsy an-daniny, ny fankalazana ny fahazato taonan’ny Foibe Iraisam-pirenena momba ny Asa izay hatao amin’ny 2019 dia natomboka andro vitsivitsy lasa izay tamin’ny alalan’ny fakana ny hevitry ny vahoaka nandritra ilay hetsika hoe « ny hoavin’ny asa ». Nisy lafiny efatra tao amin’io hetsika io : asa sy fiarahamonina, asa mendrika ho an’ny rehetra, ny fandaminana ny asa sy ny famokarana, ny fitantanana ny asa.

Kabary tsara lahatra sy asa marina ataon’ny fanjakana

Tofoky ny kabary tsara lahatra sy ny safo siaka mampandry adrisa ny vahoaka, leon’ny politika miezinezina sy ambony fitetika nefa tsy misy drafitr’asa maty paika, na mifanipaka amin’ny zava-misy mihitsy aza. Miandry asa fanatanterahana mivaingana izy na dia faran’izay kely fotsiny aza. Saingy tsy mahay mitondra na mpitondra na mpitantana satria, raha tarafina avy amin’ny asa hita-maso, ny mitondra dia sady mamolavola lalàna mifehy ka mampihatra azy, no mamolavola tetik’asa hatolotra ny mpamatsy vola na ny Antenimiera mba hahazoana ny vola hamatsiana sy hanatontosana azy. Raha izay voalaza teo aloha izay no jerena dia tsy ho nisy ny politika na ny fifanarahana raha tsy nentanin’ny BIT. Dia hanahoana ny tohiny ?

Ny didim-panjakana lah. 2016-265 tamin’ny 15 aprily 2016, manendry ny mpikambana ao amin’ny Governemanta Mahafaly, dia tsy niresaka momba ny sampan-daraharaha momba ny asa sy ny lalàna sosialy. Fanadinoana fotsiny ve, sa antsirambina, sa tsy fahaizana, sa mariky ny faniratsirana ? Na izany na tsy izany, solafaka ry zareo ary tsy azo ekena izany. Avy eo dia sady nikaviavia no tratra aoriana nanao izay hanarenana an’ilay toe-javatra tamin’ny alalan’ny naoty[5], saingy tsy misy porofo tsara noho io mampiharihary ny hantsana manasaraka ny kabary tsara lahatra sy ny asa ataon’ny governemanta. Ny firindran’ny andrim-panjakana amin’ny fandaminana ny minisitera, araka ny fitsipika tsy maintsy arahina sy tsy azo ampandeferina ho an’ny asan’ny governemanta, tsy misy afa-tsy izay ihany no marika hamantarana ny tena « governemanta miady » marina.

Ankoatra izany, ny alahady 1 mey, andro iraisam-pirenena ho an’ny asa, ny minisitry ny Asam-Panjakana, ny Fanavaozana ny Fitondrana, ny Asa ary ny Lalàna Sosialy, dia tsy nihambahamba akory nanambara, ho valin’ny fanontaniana nipetraka tao amin’ny fandaharan’ny Fampielezampeom-Pirenena Savaravina, fa « mandeha tsara » ny fifanakalozan-kevitra ara-tsosialy eto Madagasikara, fa ny CNT (Filankevi-Pirenena ho an’ny Asa) dia efa mijoro ary efa am-perin’asa nanomboka ny volana janoary 2016. Azon’Andriamatoa Minisitra tanisaina ve ny didim-pitondrana manendry ny mpikambana ao amin’ny CNT ? Rehefa natao ny fanadihadiana, dia mazava ny tenin’ ireo tompon’andraikitra voalohany sy ny mpiara-miombona antoka ara-tsosialy : « Tsy mbola am-perin’asa ny CNT ary ny Fanjakana dia misandoka ny andrakitra sy ny asan’ny CNT ».

Santionany amin’izany, ny didim-panjakana lah. 2016-058 mametra ny lisitry ny andro tsy iasana fa andraisan-karama ho an’ny taona 2016[6], nankatoavina ny 26 janoary 2016, dia milaza any amin’ny filazana ny antony fa nankatoavina ilay izy « rehefa avy nanontany ny hevitry mpiara-miombona antoka ara-tsosialy ». Tena nanontaniana tokoa ny hevitry ny mpiara-miombona antoka ara-tsosialy, fa tsy ny an’ny CNT. Raha izy governemanta aza tsy mampihatra amin’ny fomba hentitra ny didy aman-dalàna manan-kery, toy ny andininy 81 ao amin’ny Lalàna mifehy ny asa, azo lazaina ve fa mitondra io governemanta io ? Ny fananganana ny CNT dia fanehoana miharihary fa miasa ny governemanta. Io ohatra mampiseho asa mora atao io, ary betsaka ny asa toy izany, dia mety hampandroso ny raharaha izay mihisatra dia mihisatra noho tsy fisian’ny herijika sy ny fahaiza-manao avy any amin’ny mpitondra antsika.

Tsy afaka ny tsy hampahatsiahy eto koa fa misy Lalàna vaovao mifehy ny Fiahiana ara-tSosialy novolavolaina tamin’ny alalan’ny fampandraisana anjara rehefa avy naka hevitra sy niara-nidinika tamin’olona maro be, taona vitsivitsy lasa izay. Mbola tsy natolotry ny Governemanta mba hankatoavin’ny Antenimiera foana hatramin’izao io lalàna mahasoa ny tontolon’ny asa io. Tena mahavalalanina ny saina.

Ary farany, tsiahivina fa ny ankamaroan’ireny lalàna fampiharana ny Fitsipika mifehy ny asa eto amintsika ireny, izay efa nohavaozina matetika hatramin’ny nahazoana ny fahaleovantena, dia nolovaina tamin’ny Lalàna Ankapobeny mifehy Asa noforonin’ny Fanaraha-maso Ankapobeny ny Asa sy ny Lalàna Sosialin’ny Komisarià-Ambonin’ny Repoblika Frantsay teto Madagasikara sy ny Nosy manodidina azy, niaraka tamin’ny komity fakana hevitra momba ny asa mitovy isa, tamin’ny taona 1950. Firenena mahaleo tena sy masi-mandidy i Madagasikara ka tokony hisikim-ponitra haingana dia haingana hanangana lalàna mifehy ny asa azy manokana, fa tsy hanao fotsiny izay hampitombo ny asa tadiavin’ny mpanao politika voalaza etsy ambony hoforonina sy hohatsaraina.

Manangana amin’ny alalan’ny fifanakalozan-kevitra fa tsy amin’ny alalan’ny lainga

« Omena laka ny fifanakalozan-kevitra tena izy »[7] : io filazana navoakan’ny SeFaFi ny 17 desambra 2014 io dia mampalahelo fa mbola mitombina foana hatramin’izao. Ny fifanakalozan-kevitra, hamafisin’ny kolontsaina Malagasy mifototra amin’ny teny ierana, dia anisan’ny laharam-pahamehana raha tiana hatanjaka ny Fanjakana, raha tiana hiverina ny fitokisana ka hiorina ny tena fitoniana marina. Satria tsy eo ambonin’ny lainga mihitsy akory no hananganana ny fahefam-Panjakana. Tsy sasatra ny mamerimberina izahay, ny tontolon’ny asa sy ny singa rehetra miaraka aminy no foiben’ny fiarenana ara-toekarena sy ny rariny ara-piarahamonina. Fa inona anefa no zava-misy ? Tena noraisin’ny Malagasy ho azy marina ve ny tolo-kevitra rehetra avy any amin’ny OIT ? Tapa-kevitra ve isika fa sady hanaraka ny lalana mankany amin’ny fifanakalozan-kevitra marina, no hampifantoka ireny tolo-kevitra rehetra ireny ao anatin’ny zava-misy iainantsika ?

Nisy fandinihana goavana navoakan’ny OIT mikasika ny hoavin’ny asa. Haharitra hatramin’ny 2019 izy io, fahazato taonan’io Fikambanana io. Vitan’i Madagasikara ny azy ny fakana ny hevitry ny vahoaka mikasika an’io tolo-kevitry ny OIT io ; tsy hahazo tombontsoa amin’izany anefa i Madagasikara sy ny Malagasy raha tsy raisintsika ho tena antsika tokoa izy io ka isika no ho voalohany indrindra amin’ny fampiharana azy. Ny toko telo natoron’ny Fifanarahana lah. 144-n’ny OIT, izay azo velarina hankany amin’ny fiarahamonim-pirenena, dia manolotra sehatra iray tena tsara hanaovana azy, saingy tsy maintsy eo marina aloha ny finiavana politika. Ao anatin’ny fotoana fohy dia tsy maintsy kofokofohina indray ny CNT[8] ho an’ny asa, ary ny CNSPERP (Komitim-Pirenena Manara-maso ny Fampitomboana ny Asa sy ny Fampihenana ny Fahantrana)[9] ho an’ny fampiasana sy ny fiofanana araka asa. Ao anatin’ny fotoana antonony dia tokony hojerena raha mety ny hirosoana na tsia amin’ny fananganana ny CESC (Filankevitra ara-toekarena, Sosialy ary Kolontsaina)[10] ka handinika ny famavaniny amin’ireo filankevitra fakan-kevitra isan-tokony avy. Raha eny, dia anjaran’ny fiarahamonim-pirenena sy ny tontolo ara-toekarena ny mandray an-tanana an’io fananganana io, ny Fanjakana kosa dia voafetra tsy hitondra afa-tsy ny fanampiana ara-tekinika.

Izay voalaza teo aloha rehetra izay dia tsy mikasika afa-tsy ny asa manara-penitra, ny fampiasana anefa dia mikasika koa ny sehatra tsy manara-penitra sy ny tontolo any ambanivohitra. Io sehatra io dia miankina indrindra amin’ny toekarena miroborobo aloha ka afaka mandray mpiasa, avy eo dia miankina koa amin’ny olona ampiasaina, tsara ofana sy mifanentana amin’ny tontolon’ny asa maoderina.Tanora aman’hetsiny maro tonga eo amin’ny tsenan’ny asa no voakasik’izany isan-taona. Tsy raharaha-na minisitera tokana fotsiny izy io fa tokony hahazo laka amin’ny asan’ny minisitera tsirairay noho izy tokony ho vaindohan-draharahan’ny governemanta manontolo. Raharahan’ny rehetra ny asa.

Ny ohatra hita momba ny asa dia mampiseho ny aretina mahazo satria mampibaribary loatra ny fihanahanan’ny governemanta. Tsy mifanaraka velively amin’ny asa sy ny vokatra ny kabary sy ny fampanantenana, ary izany no mitsoka ny afom-pahatezeran’ny vahoaka rehetra amin’ny ankapobeny.

Antananarivo, 4 jiona 2016

 


[1]. Birao Iraisam-pirenena momba ny Asa.

[2]. Sampan-draharahan’ny Firenena Mikambana misahana ny Fanabeazana, ny siansa ary ny kolontsaina.

[3]. Fikambanan’ny Mpiasa eto Madagasikara.

[4]. Fivondronan’ny Orinasa eto Madagasikara.

[5]. Naotin’ny filankevitra lah. 031/2016-PM/SGG/SC ny 20 aprily 2016 ; naoty naparitaka lah. 108 MFPRATLS/SG/2016 ny 25 aprily 2016 izay nanova ny anaran’ny minisitera ho « Minisiteran’ny Asam-Panjakana, ny fanavaozana ny Fitondrana, ny Asa sy ny Lalàna Sosialy ».


[6]. Ny SeFaFi dia efa nanamarika fa io didim-panjakana io dia ahitana fepetra tsy mifanaraka amin’ny Lalàmpanorenana. Mikasika ny andro tsy fiasana izany, tsy iasana fa andraisan-karama, ho an’ny silamo fotsiny ihany. Fepetra manavakavaka io, nefa ny silamo dia misitraka koa ny andro tsy fiasana avy amin’ny finoana kristiana. Azo atao ny mampivoatra ny fepetra ankehitriny raha maka hevitra avy amin’ny fanaon’ny Maorisiana. Fa tena tsy azo ekena kosa ny fanitsakitsahan’ny Fanjakana ny Lalàmpanorenana sy ny lalàna.

[7]. SeFaFi, Misavorovoro fiatomboka ny Repoblika faha-IV, 2015, tak. 73-77.

[8]. Fanararaotra koa io mba hahatonga ilay fikarohana, natao tamin’ny 2013 ary novatsian’ny BIT vola, hitondra tombontsoa, mikasika ny fanavaozana ny rafitry ny CNT sy ny rantsa-mangaikany any amin’ny faritra.

[9]. Natsangan’ny didim-panjakana lah. 2005-057 ny 25 janoary 2005.

[10]. Andininy 105 ao amin’ny Lalàmpanorenana.

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Mis à jour ( Jeudi, 09 Juin 2016 11:15 )