Rossy se met à nu

Vendredi, 25 Juillet 2008 06:16
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RossyVoici des déclarations exclusives de Paul Bert Rahasimanana plus mondialement connu par le pseudonyme de Rossy. Pour madagate.com, cet artiste incomparable veut remettre les pendules à l’heure. Propos recueillis par Jeannot Ramambazafy, journaliste et directeur de rédaction de Madagate à Madagascar.

C’est encore avec des traits quelque peu tirés par toutes ces répétitions, ces concerts toujours joués à guichets fermés que Rossy nous a accueilli. Il n’a pas beaucoup de temps avec lui mais pour madagate.com et pour moi, il a voulu dévoiler une large part de vérité le concernant, méconnue du public trop ouvert aux qu’en dira-t-on et à radio trottoir. Les fameux « tsao » ou rumeurs…

« Je n'ai jamais été un membre quelconque du mouvement Arema comme vous l’aviez écrit dans votre article « Rossy à Antsahamanitra » et je mets quiconque au défi de prouver le contraire… Concernant le lourd matériel de sonorisation Sôma, en voici les tenants et aboutissants. En fait, suite à une démarche personnelle dictée par la situation culturelle de l'époque, mon association avait été pressentie par le gouvernement canadien pour être bénéficiaire du don de matériel de sonorisation utilisé lors des jeux de la Francophonie en 1996. Dès lors, le ministre de tutelle de l'époque ainsi que des proches du pouvoir avaient œuvré dans les coulisses pour vouloir partager ce matériel. Une délégation fut reçue par le président Ratsiraka, en présence des Canadiens qui ont réitéré leur volonté de me confier la responsabilité du matériel. D'où la création de mon association Sôma qui, par le biais d'un contrat de gestion, s'est occupé, à titre bénévole pour le compte de l'état, de la maintenance, de la formation des techniciens et du stockage. Ce, en collaboration avec l'ancien maire de la ville d'antananarivo, Guy Willy Razanamasy, qui avait mis à notre disposition les locaux sous les gradins du stade de Mahamasina. Mes performances, les prestations dans toute l'île avec ce matériel là m'ont valu la confiance du chef de l'Etat. Ainsi, ce dernier m'avait confié une mission portant sur un projet de loi concernant le statut d'artiste (je vous rappelle que je suis titulaire d'une maitrise en droit) ainsi que la mise en œuvre d'une étude pour la création d’un Palais de la Culture à Antananarivo, projet sacrifié auparavant au profit du Palais des Sports… Mon soutien, jamais démenti, à Didier Ratsiraka, est aussi une démarche personnelle que j'ai assumée. Je me sens de gauche, socialiste, formé par le MFM (Ndrl : de Manandafy Rakotonirina) et le Vonjy Iray Tsy Mivaky (Ndlr : de feu Razanabahiny Marojama). J'ai payé cet engagement en m'exilant volontairement en 2002 et j’estime ne devoir aucune dette, dans mes convictions politiques, envers qui que ce soit. Les tirs croisés que j'ai essuyés de la part des pros Ratsiraka de 2002 en sont une preuve irréfutable. Les proches de Pierrot Rajaonarivelo et les proches de la fille du président, dont Herivelona Ramanantsoa, ont orchestré un véritable lynchage médiatique contre ma personne. Le premier pour la cause que l'on sait, les seconds pour défendre un supposé pré carré des bas quartiers où mon association Bemiranga prenait de l'ampleur. Vous connaissez la suite… Je vous serai donc gréé de préciser que je n'ai jamais été un membre de l'Arema. Mes relations avec l'ancien président étaient directes, sans intermédiaires, du fait de ma notoriété. Tout le reste relève du fantasme et des légendes populaires. Actuellement, je ne fréquente plus aucun bord politique mais je souhaite œuvrer avec ce que je sais faire le mieux pour le développement de Madagascar et faire connaître la Grande Île à travers les cinq continents ».
Sur ce message qu’il entend mettre effectivement en pratique, Rossy s’en est allé préparer ses deux prochains concerts, organisés par l’agence Media Consulting, qui auront lieu au théâtre de verdure d’Antsahamanitra, les 14 et 15 juin prochains. Certaines personnes jamais contentes d’elles-mêmes trouveront sûrement la « force » de clamer « qui s’excuse s’accuse ». Mais voyez-vous une quelconque excuse à travers ces déclarations ? A propos du matériel de sonorisation Sôma, il est actuellement disséminé dans diverses maisons de production. Mais çà, c’est une autre histoire... Certes, dans la vie, il n’y a jamais d’innocence à 100% mais l’important n’est-il pas d’assumer ses responsabilités et de s’assumer en tant que citoyen en temps voulu ? De nos jours, Rossy ne saurait représenter un quelconque danger socio-politique. Sauf, peut-être, pour ceux qui ont quelque chose à se reprocher et qui gravitent dans les allées et les couloirs du pouvoir actuel. Dans un contexte donné, il n’y a pas mille vérités, il n’y en a qu’une, qui est toujours révélée au moment opportun. Pour Rossy, après « le fantasme » basé sur « des légendes populaires » de l’ex-ministre Patrick Ramiaramanana (qui a lourdement payé son irréalisme, son manque incompréhensible de jugeotte, comme l’ont fait en leur temps d’autres tenants d’un pouvoir prêté) « Lera » (l’heure) a sonné pour rétablir cette vérité basée sur des preuves matériels que nous avons pu lire et relire. A savoir :
Contrat de gestion de la sonorisation Sôma entre Etat malgache et association Soma ;
Plainte contre X déposée au tribunal d'Antananarivo pour diffamation, détérioration de biens d'autrui et menaces de mort en 2002 (affaire affiches de Patrick Bruel) ;
Divers procès-verbaux des réunions d'artistes à son domicile en vue d’une entrevue avec le ministère du budget de l'époque ;
Procès-verbaux de rencontre avec le Premier ministre (de l’époque) en présence de divers artistes de renom, etc...


Recueillis par Jeannot Ramambazafy
Journaliste
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