Madagascar : Les réalités vraies du Père Pedro Opeka

Vendredi, 11 Septembre 2009 09:31 Articles
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Le Père Pedro Opeka, argentin d’origine slovène, est un missionnaire lazariste de Saint-Vincent-de-Paul. Depuis plus d’une trentaine d’années, il s’est engagé au côté des Malgaches dans leur lutte contre l’appauvrissement. En vingt ans, dans le domaine du social, il a mieux fait que les trois présidents périmés réunis. En effet, grâce à son association « Akamasoa », il a pu rendre leur dignité à des centaines de 4’mis (peuple de la rue) engendrés par le pouvoir révolutionnaire de Didier Ratsiraka. Philosophie : Action, Espoir, Solidarité. Pour en savoir plus, je vous invite à aller sur le site :

 http://www.perepedro.com

 

Le père Pedro et le Pape Benoît XVI, à Rome, en janvier 2007

Lorsque l’on effectue des actions grandioses pour soulager réellement les souffrances des laissés-pour-compte, que l’on se fait cambrioler plusieurs fois par des individus payés par des commanditaires réfractaires à toute idée de développement humain, on a le devoir et le droit de dire pourquoi les choses vont mal et pourquoi elles iraient mieux. Contrairement à certains dont les intérêts tournent autour de ceux de leur « champion », le Père Pedro n’a d’intérêts que de donner à la majorité des Malgaches appauvris à dessein, un mieux-être et des perspectives d’avenir heureux parfaitement possible si… Aussi, il serait tout à fait impardonnable de le traiter de pro-ceci ou cela ou encore de le mettre dans une quelcconque « mouvance ». S’il y avait 10 Pedro Opeka à Madagascar, le développement serait réel, face aux théoriciens de tous bords qui ne savent même plus de quelle cause ils abondent en phraséologies toutes aussi pompeuses que stériles. Larges extraits des déclarations du père Pedro, concernant les racines et les solutions de l’actuelle crise « politique » à Madagascar.

Le père Pedro et l’Abbé Pierre, au centre, avenue de l’indépendance à Antananarivo

 « Au niveau national, après les années Ratsiraka, en 2002 la population avait vraiment accordé sa confiance -et moi aussi- à Ravalomanana qui, en réalité, n'a fait que servir ses propres intérêts, ceux de sa famille, de son clan et s'est enrichi sur le dos des pauvres. C'est triste à dire mais ce qu'a fait Ravalomanana est à l'enseigne de la gestion du pouvoir exercée par nombre d'autres leaders africains qui, une fois au pouvoir, oublient les besoins du peuple. Sans parler du silence de nos dirigeants sur les migrants véritables êtres invisibles, qui meurent par milliers chaque année dans le désert ou en mer.

Travail et logis. Voilà ce qu’offre le père Pedro aux Malgaches démunis. Et les trois présidents périmés ? Un paradis socialiste jamais atteint, des financements parallèles jamais reçus et un « croyez tout simplement » lancé  à bord d’un jet à 60 millions de dollars

« Le Nord du monde devrait comprendre une fois pour toutes que c'est seulement en permettant aux Africains d'avoir un espoir et un avenir dans leur pays qu'ils éviteront les flux de migrants qui mettent leur vie en péril pour rejoindre l'Europe. Ici, les seuls groupuscules protestant sont les ouvriers des sociétés de l'ex-président qui ont reçu l'ordre de continuer à descendre dans la rue s'ils veulent percevoir leur salaire. La communauté internationale, bien représentée sur l'île, devrait savoir ces choses là. Le robinet des aides au développement a été fermé ou, dans les meilleurs des cas, fonctionne au compte-gouttes La grande majorité des Malgaches lutte pour sa survie quotidienne. Cela signifie retrouver un emploi, manger un plat de riz, se soigner et envoyer les enfants à l'école. Et surtout que  cette grande majorité ne demande qu'à se remettre au travail: donnez-lui en les moyens ! ».

Sur l’avenue de l’indépendance en janvier 2009. Tout un peuple pour « éloigner des dirigeants considérés comme inadéquats ». Comme en 1972, 1991 et 2002

« Rajoelina doit encore faire ses preuves, mais il a bien été choisi comme nouveau leader par la majorité de la population. La démocratie malgache est certes atypique, procédant depuis des années selon la modalité des protestations de rue pour éloigner du pouvoir des dirigeants considérés inadéquats. La communauté internationale devrait en prendre acte et penser avant tout au sort de la population qui dépend largement de ses aides; l'heure est venue d'en finir avec cet immobilisme et donner les moyens à la Hat de passer à l'action ».

Recueillis par Jeannot Ramambazafy

Sources : http://reliefweb.int/ et http://www.misna.org

Mis à jour ( Vendredi, 11 Septembre 2009 09:37 )