C'est ce genre de photo qui paraitra dans le "Journal de la Francophonie". Un décor pour film B, du paraître sans être ni devenir
Dans moins de 10 jours, tout ce que vous verrez sur les photos suivantes n’existera pas, le temps du XVIè Sommet de la Francophonie.
C'est la meilleure, c'est inconcevable mais c'est, hélas, réel: sous le régime Rajaonarimampianina, la vie des écoliers malgaches est tributaire d'un mouvement issu du colonialisme. Il faudrait que ces vazaha restent une année pour voir...
Car même si tout se déroulera à Ivato (où tous les bus s'arrêteront aussi), de hautes personnalités pourraient faire une virée hors de l’ornière francophone. On ne sait jamais… Des photos qui ne seront jamais publiées dans le journal de la Francophonie où tout sera beau. Mais le premier cyclone à venir fera s’envoler tous ces jolis drapeaux, arrachant les hautes hampes qui constituent donc un danger pour les passants. Enfin, sous Hery Rajaonarimampianina, gouverner ce n’est pas prévoir, c’est paraître ce qu’on n’est pas aux yeux des vazaha.
.
Ces caricatures prennent, ici, tout leur sens
Dans la réalité, au nom de la « croissance partagée » etc., ces autochtones de la Malgachophonie, qui vivent au jour le jour, seront privés de rentrées d’argent pour une bonne semaine. Qui, de ceux qui applaudissent pour l’exploit rajaonarimampien d’avoir organisé un sommet de la Francophonie à Antananarivo, a besoin de leurs services? Aucun sans doute et qu’ils disparaissent à jamais.
Voilà encore une énième preuve que les habitants de Madagascar sont pauvres. Cependant, une minorité au pouvoir ignore ces compatriotes, perchés dans leur 4X4 dont le prix d’un seul litre de carburant permettrait à une famille de survivre. En attendant la mort car cela fait trois ans que l’espoir les a quitté. Comment penseront-ils, dès lors, à songer une seule seconde à aller visiter le village de Francophonie dont l’entrée est à 2000 ariary?
Et ces damné de la terre n'auront jamais aucune subvention en attendant l'après-sommet où leur quotidien empirera sans grand espoir d'amélioration émanant de ces vazaha qui vont palabrer, s'empiffrer et se faire photographier. Une fois partis, après la "Déclaration d'Antananarivo", pavée de bonnes intentions comme l'enfer, vive le XVIIè Sommet, le XVIè aura été enterré sans chance de résurrection des factures impayées pour certains. Cela vous apprendra à faire confiance à des gens qui ne tiennent jamais parole.
Ces autochtones de la Malgachophonie, Madame Jean, sont majoritaires. Je doute fort qu’il y aura une mobilisation massive de leur part. Ne prenez pas vos rêves pour des réalités. Les « Malagasy » auxquels vous avez dit « bravo »’ et que vous allez (encore) rencontrer, durant une semaine, ont renié leurs propres racines. Le français parlé, d’ici une décennie, sera relégué loin derrière le chinois, l’indien et l’anglais, plus adaptés phonétiquement pour la majorité des Terriens.
Madagascar constitue la dernière plateforme d’une civilisation imposée sous les tropiques. Vivez donc le temps présent. Aucun de nous ne sera vivant lorsque l’inversion aura lieu. N’ayez jamais l’outrecuidance de dire que j’attise la haine et que je ne suis pas patriote. Ma langue maternelle est le français. Mais vivant à Madagascar, un paradis galvaudé par des dirigeants inconscients, je préfère y mourir. Même de rire… jaune. Bon sommet de la Francophonie, quand même, même si celui-ci n’était vraiment pas une priorité pour un pays à peine sorti d’une crise qui s’est perpétué et c'est même décuplée en ce mois de novembre 2016. Les Evêques de Madagascar diraient-ils n’importe quoi (ICI)?
Randriamanjarisoa Robert, préfet de police de la ville d'Antananarivo, l'a précisé dans un quotidien en malgache, en date de ce 12 novembre 2016: interdiction de circulation aux motos, scooters, charrettes, pousse-pousse durant le sommet de la Francophonie. Et après?...
Antananarivo, 12 novembre 2016
Jeannot Ramambazafy – Photos : Harilala Andrianarison