Antananarivo : massacre prémédité du régime Ravalomanana

Samedi, 07 Février 2009 16:22 Madagate affiche
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Plus d’une centaine de morts, de milliers de blessés. En ayant fait tirer SANS SOMMATION sur une foule paisible aux mains, le pouvoir Ravalomanana a définitivement fermer le cœur de tous les Malgaches à son encontre.

 

Sur la Place du 13 mai à Antananarivo, ce samedi 7 février 2009, même le beau temps de l’aube s’était effacé pour laisser place à une journée radieuse, une journée vers la liberté. Toutes les libertés. Après avoir présenté le Premier ministre de l’Autorité de Transition, Monja Roindefo, fils du charismatique nationaliste Monja Jaona (parti Monina), le Président Andry Rajoelina lui laissa la place pour expliquer en malagasy, français et anglais, les tenants et aboutissants de cette lutte. Puis, un Premier ministre devant avoir un bureau, Monja Roindefo a demandé au peuple malgache representant les 22 régions ce qu’il convenait de faire. Tous, comme un seul homme ont clamé : Ambohitsorohitra !

Ainsi, ces centaines de milliers de gens se sont mis en branle pour aller rejoindre le Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra, à Antaninarenina. Là, deux cordons de forces de l’ordre mixtes (militaires, policiers, gendarmes) n’étaient pas du tout agressifs. Après des négociations, ces forces mixtes ont laissé le passage ouvert. Puis, à une vingtaine de mètres des portails du palais, sans aucune sommation des tirs mortels à balle réelles se sont abattus sur cette foule aux mains nues. Personnellement, c’est une plaque de publicité qui a évité une balle de me toucher. Mais Ando, un cameraman de la RTA a mortellement été touché en plein dans le cou. La débandade a été générale et compréhensible. Ce jour-là, j’avais avec moins une caméra qui, en tombant, a détérioré la bande son. Mais j’ai des images qui prouvent que les éléments qui ont tiré ont été appuyés par des tireurs d’élite postés dans l’hôtel du Louvre qui surplombe l’avenue menant au palais. Ces éléments n’appartiennent pas aux forces mixtes (Emonnat) mais vraisemblablement au corps d’élite du 2è RFI (Régiment des forces d’intervention) basé à Antsiranana.

 

Selon plusieurs sources concordantes, les ordres de tirer à vue sur la population malgache émanent (plus de conditionnel) des généraux Raoelina et Randriamamory Patrick. En ce moment même, les morgues sont remplies, les hôpitaux aussi, et le sang manque. Minimisant ce massacre, Marc Ravalomanana est intervenu à la Tvm pour oser déclarer « qu’il était temps de faire des efforts pour restaurer la paix. Réfléchissez, vous aurez aussi des descendants... ». Vraiment pathétique mais cela ressemblait à une menace en ce jour endeuillé. De son côté, Andry Rajoelina, président de la Haute autorité transition, après avoir rendu hommage aux victimes et à leurs parents, s’est demandé s’il était normal de tirer, sans sommation aucune, sur une foule sans défense pour garder un bureau.Puis il est tombé en pleurs en affirmant que c'était là l'oeuvre de satan. Actuellement, des éléments incontrôlés entendent semer la panique dans la ville. Le couvre-feu a été gardé. De quoi demain sera-t-il fait ? En tout cas, voilà : les bailleurs de fonds comme les pays « amis » auraient pu éviter ce massacre s’ils avaient, un tant soi peu, lu l’histoire de Madagascar des 40 dernières années.

 

Le peuple malgache, aujourd’hui, pleure mais n’oubliera jamais. Marc Ravalomanana n’a plus aucune raison de rester au pouvoir. Etant Chef suprême des armées, comme ses predécesseurs, Philibert Tsiranana, le 13 mai 1972 et Didier Ratsiraka, le 10 août 1991, il a les mains rouges du sang malgache. Qu’il le veuille ou non, il reste le premier responsable vis-à-vis de son pays et vis-à-vis de la communauté internationale. Toute les équipe de Madagate.com présentent leurs profondes condoléances aux familles de ces nouveaux martyres pour toutes les libertés, face à un régime dictatorial prouvé.
 
Jeannot Ramambazafy - Journaliste

 

 

 

 

Mis à jour ( Mercredi, 11 Février 2009 13:44 )