Jean Ravelonarivo. Atteint d’un AVC dégénérant, il pourrait démissionner

Mardi, 24 Novembre 2015 05:43 A la une
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Pas de nouvelles, bonne nouvelles dit-on. Mais parfois, c’est tout le contraire. En ce qui concerne Madagascar, plus personne n’a reçu des échos concernant la présence à l’extérieur du pays des deux chefs de l’Exécutif depuis une semaine. Le Premier ministre, Jean Ravelonarivo, s’est évacué à Paris pour « coup de fatigue », selon lui-même.

Le Président de la république, lui, allé à Londres puis Bruxelles via Paris, pour « travailler »...


En ce qui concerne Jean Ravelonarivo, son cas était plus grave. Mais la manie de la cachotterie des dirigeants malgaches actuels, amène à plus d’acuité sur leurs faits et gestes. Ainsi nos correspondants en France nous ont informés qu’il a été frappé d’un AVC (accident vasculaire cérébral) avec dégénérescence. En clair : il s’agit d’une perte soudaine de la fonction du cerveau, provoquée par un arrêt brutal de la circulation sanguine à l'intérieur du cerveau. Un ou des caillots de sang se forment alors entrainant une paralysie totale ou partielle (hémiplégie). Dès lors, les neurones qui ont besoin de vaisseaux sanguins ne peuvent plus circuler. Or, il faut savoir que les neurones sont des cellules nerveuses spécialisées qui ne peuvent ni se multiplier ni se reconstituer. Dès lors, la situation dégénère pour certaines fonctions. Irréversiblement.

Les séquelles d’un AVC dégénérant sont, selon la personne atteinte: la paralysie totale, la paralysie partielle (hémiplégie), les troubles de langage (jusqu’à l’aphasie ou incapacité de communiqué), la mort.

Au premier plan, de g. à dr.: Tiana Rasamimanana et Jean Ravelonarivo à la Primature de Mahazoarivo

Ne pouvant donc plus recouvrer à 100% ses capacités d’avant l’attaque cérébral, Jean Ravelonarivo pourra difficilement assumer les fonctions d’un Premier ministre. A moins d’un miracle… Seulement, il faut savoir qu’il aura besoin d’une assez longue période de convalescence loin -très loin- des problèmes qui submergent Madagascar. La sagesse serait donc qu’il remette sa démission à celui qui l’a choisi Premier ministre.

Et Hery Rajaonarimampianina, si le cas se présente, ne peut pas la refuser car il ne s’agit plus d’amitié mais de question de vie ou de mort. En tout cas, la semaine passée, il a convoqué à Paris, son Directeur de Cabinet, Tiana Rasamimanana, rotarien comme lui et le Président… Cela n’était pas un voyage fortuit (ni gratuit).

Les couples Hery-Voahangy Rajaonarimampianina et Jean-Josiane Ravelonarivo

Selon une grande indiscrétion, le Premier ministre aurait (the conditionnal is rigorous) déjà transmis sa démission au Président de la république, le soir du 23 novembre 2015. On en saura plus au retour de celui-ci, prévu ce 24 novembre (Embarquement à Roissy-Charle de Gaulle à 11h). Et, cette fois-ci, si l'information est exacte, Monsieur Rajaonarimampianina va-t-il encore choisir un troisième Premier ministre ou bien va-t-il enfin se conformer à l'article 54 de la Constitution (un Premier ministre issu d'un parti ou groupe de partis politiques et non plus un copain à qui il doit quelque chose)?


Les rotariens Jean et Hery. Imminente séparation pour cause de force majeure?

Pour le moment, Jean Ravelonarivo, à qui nous souhaitons un rétablissement maximum, est soigné à l’hôpital Rothschild où il est encadré par un personnel médical très attentif, dans la section traitement/observation.

Pour en revenir au Président Rajaonarimampianina, tout le monde l’attend… La ministre de la Culture pour le problème qu’elle a créé avec l’affaire O.M.D.A., le syndicat des douaniers avec cette histoire de gérance par des étrangers, la plupart des entrepreneurs -pris globalement- à propos de ces droits d'accise partout… C’est aussi la paralysie au sein des membres du gouvernement (aucun ne veut prendre ni assumer ses responsabilités: ils attendent tous Hery Vaovao pour régler leurs problèmes), alors que d’autres, comme Maharante Jean de Dieu, fait sa loi à Toliara, en ayant remplacé le chef de région sans aucune base légale (ICI). Bref, le candidat n°3 élu président de Madagascar n’est pas non plus à l’abri d’un AVC. Il a 57 ans rappelons-le…

En tout cas, il ne fera qu’une escale dans son propre pays, car il repartira pour la France, afin d’assister au sommet COP21, du 30 novembre au 11 décembre 2015, dans un Paris en état d'urgence. De quoi stresser. Non ? Moralité: tout peut arriver ici-bas, au moment où l'on s'y attend le moins.

Jeannot Ramambazafy – 24 novembre 2015


Mis à jour ( Mercredi, 25 Novembre 2015 10:27 )