France. Le gouvernement français assez remonté envers le régime actuel

Mardi, 23 Août 2016 08:06 A la une
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Le constat est là: dix Français tués en moins de deux ans, c’est-à-dire entre 2014 et 2016. Par ailleurs, de manière global, Romain Nadal, porte-parole du quai d’Orsay, a été clair: « À Madagascar, les touristes et les expatriés peuvent être visés par une certaine criminalité. Le Premier ministre, Jean Marc Ayrault, suit tout particulièrement cette affaire [du meurtre de deux jeunes Français] ».


Mais, au-delà des déclarations diplomatiques, et en coulisses, le gouvernement français est assez remonté envers le régime Hvm/Rajaonarimampianina. Qui sont les victimes de tous ces assassinats, depuis l’accession au pouvoir du candidat n°3, le 20 décembre 2013? Car ils ne sont morts ni naturellement, ni par accident:

René-Charles Ehret, âge non précisé, le 1er février 2014 à Foulpointe

Philippe Bertrand, 52 ans, le 24 décembre 2014 à Ambohibao Antananarivo

Serge Renaud Roberta, 52 ans, le 27 février 2015 à Tsarasaotra Antsirabe

Jean Pascal Legrain, 58 ans, nuit du 06 au 07 mai 2015 à Fianarantsoa

Retraitée française, 69 ans, le 06 juillet 2015 sur la RN1 près de Miarinarivo

Jean-Louis Minet, 85 ans, le 16 août 2015 à Fianarantsoa

Sylvain Joël Thorin, 64 ans, et Mariette Razafindrazanabary, 52 ans, 06 février 2016 à Antsiranana

Romain Louis Henri Bolloh, 25 ans, et Magalie Céline Hélène Chaigneau, 23 ans, le 21 août 2016,  sur l’île de Sainte Marie

Les constats, d’après les autorités locales, sur ce dernier double meurtre: Le dimanche 21 août 2016, les corps de Romain Louis Henri Bolloh, 25 ans, et de Magalie Céline Hélène Chaigneau, 23 ans, éco-bénévoles pour une association de protection de l’environnement et des mammifères marins (CETAMADA), ont été retrouvés sur une plage de Mangalomaso sur l’île de Sainte-Marie, à 150 mètres d’une boîte de nuit.


Jean-Jacques Ravello

Dans le journal Le Monde du 22 août 2016, Jean-Jacques Ravello, vice-président de l’association et consul honoraire de France à Sainte-Marie, et vice-Président du CA de CEMADA, a déclaré: « Cela fait trente-cinq ans que j’habite à Sainte-Marie et je n’ai jamais eu ce sentiment d’insécurité, la population est généralement pacifique. C’est justement ce qui nous bouleverse ».

Ce ne sont pas les atouts naturels qui manquent, mais...

Madagascar deviendra-t-elle une destination à rayer de la carte touristique mondiale? A priori, certains s’en contentent... Mais le sujet de cet article n’est pas là. Je veux aborder la question de réciprocité, en ce qui concerne les enquêtes. La Grande île de l’océan Indien n’est pas plus dangereuse que le Brésil (Rio de Janeiro) ou l’Afrique du Sud (Johannesburg), ni même les US.A. (New York).


Merci à notre confrère Mpanarivo, installé sur l’île de La Réunion, pour ce montage sans équivoque

En France, il y a aussi eu des Malgaches assassinés. Mais quel dirigeant malgache s’en est-il vraiment soucié? AUCUN. A Madagascar même, le pouvoir se fiche éperdument de l’assassinat de ses propres compatriotes. Tout se fige au niveau des enquêtes de police et c’est bien souvent « par hasard » que les vrais coupables sont identifiés et punis. Alors, venir ou non à Madagascar ? Voici ce que j’ai lu dans les archives d’un journal français:

« Les meurtres crapuleux sont légion à Madagascar. Si le pays est magnifique et l'accueil souvent à l'avenant, sa dangerosité n'est malheureusement plus une découverte. Ces dernières années, agressions et meurtres de touristes ou résidents français se succèdent. La plupart du temps pour de l'argent. Règles à suivre: ne pas sortir seul le soir, ne pas montrer ostensiblement ses signes de richesse, se faire accompagner d'un guide tant que possible ».


En résumé, il n’y a rien à attendre du pouvoir et vous pouvez venir mais à vos risques et périls. Mais, de nos jours, ce n’est pas plus dangereux qu’aller en Europe -et ailleurs-, de manière globale, avec la recrudescence des attentats suicides. En tout cas, quel que soit le cas de figure: que justice soit faite, et par les autorités locales en priorité qui, jusqu’ici, attendent et se basent sur le travail des commissions rogatoires…

Jeannot Ramambazafy- 23 août 2016

Mis à jour ( Mercredi, 24 Août 2016 17:42 )