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Groupe Mahaleo. Bekoto, Charle et Dama, les trois derniers mousquetaires

Aujourd'hui, je m'en vais vous parler un peu, en partie, d'un groupe mythique dans le domaine du Malagasy Folk Song. Pourquoi? Pourquoi pas étant donné que nous sommes de la même génération et qu'avant d'être devenus célèbres, nous nous fréquentions déjà.


Et leur célébrité a traversé les frontières de Madagascar. En 2007, le groupe Mahaleo sera le second groupe malagasy de Madagascar à être monté sur la scène de l'Olympia à Paris, après les Surfs (quatre frères et deux soeurs de la famille Rabaraona dénommés Béryls" auparavant) en 1964. Jocelyn Rafidinarivo alias Jean-Louis Rafidy, l'animateur-vedette de la radio à Madagascar y a été pour beaucoup... Leurs chansons phares ? "Si j'avais un marteau", "T'en va pas comme ça", "Reviens vite et oublie". En fait, de ces tubes, ils n'en sont que les interprètes et non pas les auteurs, et ces chansons ont toutes leur version anglaise. Respectivement : "If I had a hammer", "Don't make me over" et "Be my Baby". A contrario du groupe Mahaleo dont les oeuvres sont issues de la création des membres, et qui n'ont jamais été chantées en aucune autre langue.


Oui, il y a eu des livres et des films ainsi que des tas d'articles sur le groupe Mahaleo. Mais, je vais l'aborder, ici, d'une manière peu coutumière du tout. Il ne s'agit pas de faire une sorte de patchwork avec des mots et des situations mais il s'agit de rendre un hommage jamais lu aux disparus et aux survivants de ces idoles des vieux de jadis et naguère, et des jeunes d'hier et d'aujourd'hui. Mine de rien, le nom de Mahaleo existera depuis un demi-siècle en 2022. Qui restera-t-il et quel sera l'avenir du groupe Mahaleo devenu un trio désormais ?...


Au départ, c’est-à-dire en 1972, ils étaient sept, tous issus de la région Vakinankaratra, à avoir formé le groupe Mahaleo, ayant écouté dans le vent le style de Bob Dylan : Bekoto, Charle, Dadah, Dama, Fafah, Nono et Raoul. Nono, guitariste, ne chantait pas, comme Charle le batteur. Raoul était le frère de Dama comme Nono celui de Dadah. En fait, mais le terme n'apparaîtra que des décennies plus tard, Mahaleo est un groupe de “Storytellers”, terme anglais signifiant littéralement diseurs d'histoire. Non pas conteurs narrant l'imaginaire mais artistes jonglant avec les mots pour raconter la vie des Malagasy au quotidien. Selon un spécialiste, le “storytelling repose sur le registre émotionnel, ressort qui fonctionne bien pour emporter l’adhésion”. Vrai ou faux ? Vous connaissez la réponse pour peu que vous ayez, un jour, assisté à un concert des Mahaleo. Nous ne remercierons jamais assez le couple Cesar & Marie-Clémence Paes et Raymond Rajaonarivelo d'avoir eu l'idée de réaliser, en 2005, le film “Mahaleo”, du temps du vivant de tous les sept membres. D'une durée de 102 mn, ce film au style de documentaire, consacré à la vie du groupe à Madagascar, a reçu les récompenses suivantes : Grand Prix du Public & Ile d'Argent au Festival international du Film Insulaire de l'île de Groix en 2005; Prix du meilleur documentaire au 11ème Festival "Regards sur le Cinéma du sud" à Rouen en 2006 ; Étoile de la SCAM (Société civile des auteurs multimédia) en 2007.

Qu'on le veuille ou non, toutes les chansons écrites et composées par les auteurs prolifiques du groupe Mahaleo, sont des tubes. Mêmes celles et ceux qui ne comprennent pas la langue malagasy, ont été, sont et seront -plus que jamais désormais- conquis et subjugués par le charme de l'intonation et envoûtés par la musique acoustique, simple mais unique. Toujours imité jamais égalé. Je fais allusion au groupe dans son ensemble. Sur une scène familiale -ou autre-, on veut être Raoul ou Bekoto ou Dama ou Fafah ou Dadah. Plusieurs formations malagasy ont pris le groupe Mahaleo comme source d'inspiration. Je n'en citerai aucun, ici, afin de ne pas faire de jaloux... Pour en revenir à nos sept magnifiques, voici, pêle-mêle, quelques titres, à... titre d'exemples -et sur un répertoire de près sinon plus de 600 titres-, dont la lecture ramèneront un grand nombre de grands-mères et grands-pères actuels à l'époque d'une adolescence insouciante dans laquelle le quotidien était moins aléatoire qu'aujourd'hui pour la grande majorité :

“Kalon'ny mahantra”, “Andriamanitra Fitiavana”, “Tena fitia”, “Veloma”, “Zanako vavy”, “Ditra”, “Vololona”, “Tsara tso-drano”, “Adin'ny mpivady”, “Somambisamby”, “Adin-tsaina”, “Aleloia”, “Ambohikobaka”, “Andro ririnina”, “Veloma ry Fahazazana”, “Neny”, “Ampela”, “Ampidramo”, “Any ambanivohitra any”, “Aomby”, “Aza manadino”, “Aza misara-mianakavy”, “Embona”, “Berevo”, “Ministra”, “Bozy”, “Dadabe sy Bebe”, “Mamolava”, “Mimoza”, “Mozambika”, “Tsy misy ny doria”, “Fitia vao mitsiry”, “rano sy vary”, “Tena Ftitia”, “Ry zanako”, “Mba misotrosotro”, “Hiaraka isika”, “Ianao”, “Ho avy tsy ho ela”, “Andro ririnina”, “Voasary”, “Mihodinkodina”, “Isekely”, “Hanaraka anao”, “Ralala”, “Rivotra”, “Ry Tompo”, “Solafaka”, “Taxi-brousse”, “Tafaray samy tia”, “Tongava re”, “Tontolo iainana”, “Valim-babena”, “Voakazo voarara”, “Jamba”, “Zakaranda”...

A mon sens, ce sont les chansons les plus connues mais il y en a d'autres, évidemment, et aussi des nouvelles pas encore chantées en public... Ces titres, cités plus haut, résument les espoirs et les craintes de tous les Malagasy dans leur vie au quotidien, mais le pilier demeure l'Amour (“Fitiavana”) décrit parfois avec humour. Quelles que soient les circonstances, il y aura toujours une chanson des Mahaleo qui sera fredonnée du fond du cœur. De 1972 (et bien avant. Je me souviens de leur première entrée sur une scène. C'était au collège Rasalama à Andravoahangy. Ils étaient vêtus et chaussés comme des paysans et leurs instruments étaient made in artisanat local) à 2010, ces troubadours à la drôle d'allure étaient sept. Puis ce fut le début des départs sans retour. D'abord Raoul qui quitta la planète Terre le 03 septembre 2010; puis Nono qui s'envola le 28 août 2014; Fafah vint les rejoindre dans cet au-delà sans retour, le 20 octobre 2019, suivi quinze jours plus tard par Dadah, le 03 novembre 2019. Les morticoles demanderont encore et toujours, de quoi et/ou comment sont-ils morts? Cela ne sert à rien, ils sont maty, dead, morts. Ces quatre baladins, à contre-courant de la musique rock et disco des années 1970, ne reviendront que le jour du Jugement dernier, selon la croyance chrétienne. Mais il en reste trois.


Trois derniers mousquetaires qui ont la lourde charge d'arriver jusqu'en 2022 pour célébrer les 50 ans de l'existence d'un groupe décimé de plus de sa moitié. Il s'agit de: Rabekoto Honoré Auguste, né le 08 février 1953, plus connu sous le nom de Bekoto, auteur-compositeur-interprète multi-instrumentiste qui cultive un humour stoïque; Andrianaivo Charle Bert alias Charle, né le 02 mai 1954, percussionniste assez effacé depuis toujours; Rasolofondraosolo Zafimalahelo dit Dama, né le 26 mai 1954, auteur-compositeur-interprète multi-instrumentiste, considéré comme la locomotive du groupe. Il est indéniable que l'atmosphère doit être surréel et surréaliste chez ces pappies mondialement connus. Genre pensée intérieure : qui de nous trois partira le premier ou encore qui de nous trois restera le dernier ? Non, Mesdames et Messieurs, je ne suis pas cynique. Mais le départ brusque de Dadah nous a montré et démontré que madame la mort ne prévient jamais. Elle arrive chez nous comme un voleur “mpamaky trano”, pour vous emporter, vous mais pas vos biens matériels, sans état d'âme. Il est grand temps donc de se rappeler qu'elle viendra pour nous un de ce quatre matins sans crier gare. Lequel de nous osera prétendre savoir quand et de quelle manière il quittera cette vallée de larmes? Aucun. Alors, mince alors : pourquoi tant de haine pour ses compatriotes et autrui sur Facebook ?


C'est un fait : nous avons tous, en général -et même en amiral qui vient d'avoir 83 ans-, peur de la mort. Seuls les enfants et les insensés en font fi. Faisons-nous alors une raison en nous disant qu'il n'y a pas de vie sans mort. Imaginez un peu que nos arrières-arrières-arrières grands-parents soient encore de ce monde. Il n'y aurait jamais de place sur la planète Terre ! Frères et amis Bekoto, Charle et Dama : Raoul, Nono, Fafah et Dadah sont passés de l'autre côté. Nous ne les verrons plus en chair et en os mais il faut remercier celui qui a inventé la vidéo. Tous, grâce à cette technologie, nous avons l'occasion, de nos jours, de les voir et les entendre avec vous n'importe où et n'importe quand, sur scène ou même ailleurs.

Je ne sais plus auquel de vous trois particulièrement s'adresse cet hommage peu habituel, il est vrai. Il s'agit du second refrain d'une chanson de Nana Mouskouri, qui date de... 1972 :

Mais, l'un de nous s'en ira le premier,
Il fermera ses yeux Ă  jamais
Dans un tout dernier sourire
Un jour, l'un de nous sera trop fatigué
S'en ira presque heureux le premier
Et l'autre, s'en tarder, viendra le retrouver

Le titre de cette chanson est « Le temps qu'il nous reste ».

Raoul en 1972, photographié par Lucien Rajaonina

Ici, je me tourne vers les autorités malagasy actuelles. Me posant en porte-voix des familles et des millions de fans du groupe Mahaleo, je suggère que l'on décore Bekoto, Charle et Dama, des insignes et titres honorifiques qu'ils méritent, de leur vivant. Ici et maintenant et tous les trois ensemble. Qu'en pensez-vous amis lecteurs ? Le titre posthume (ce mot signifierait-il aussi « après avoir été humain »?), je vais finir par en faire une chanson, ma parole !... Pour l'heure, après Fafah, que Dadah repose en paix au côté de son frère Nono à Betafo. Et une pensée profonde à Raoul, le premier des Mahaleo qui s'en est allé vers cet “Habakabaka iny” qu'il chante si bien (“Raha tsy ho eto intsony aho, fa lasa vetivety, lasa mba hitety iny habakabaka iny...” . Ainsi soit-il.

Jeannot Ramambazafy

Mis Ă  jour ( Vendredi, 08 Novembre 2019 05:22 )  
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