La ministre Arisoa Lala Razafitrimo

Décevante ! Voilà comment je vois la ministre des Affaires étrangères, Arisoa Lala Razafitrimo. Alors qu’au début de son mandat, la transparence semblait être de mise de sa part, voilà qu’elle a aussi été atteinte du virus de la complotite et s’est engagée dans une démarche… révolutionnaire. Et elle demeure la première et seule responsable du MAE (ministère des Affaires étrangères) à Madagascar. Non ?

En effet, par une lettre officielle ayant le n°50569-AE/SAG/1/IST en date du 10 juillet 2014 (il y a donc vingt jours), une centaine de citoyens malgaches est frappée d’une IST (Interdiction de sortie du territoire). Pire : cette lettre a été envoyée à toutes les ambassades et organismes internationaux représentés à Madagascar. Cette liste comprend des hommes politiques, des investisseurs, des opérateurs économiques, des journalistes et même de simples citoyens.

Or, aucune de ces personnes n’a été informée de cette IST pesant sur elles. Ainsi, cela a amené une ambiance de terreur qui ne dit pas son nom car c’est culpabiliser sans aucun discernement. Cela s’est déjà vu dans l’ex-URSS. La ministre Razafitrimo aura-t-elle la décence de s’expliquer ou bien cela entre aussi dans le cadre de la « lutte contre la cybercriminalité », selon l’article 20 de la loi 2014-006 du 25.05.2014 ? Mais quel crime ces personnes ont-elles donc commis ? Et puisqu’il y a tellement de confusion et de nébulosité dans cette histoire, je me demande comment une dame, rompue aux arcanes de la diplomatie depuis des décennies, est-elle tombée si bas pour se faire des ennemis pour rien ? Pour rien, car aucun dirigeant n’est et ne sera éternel à son poste. Elle laissera beaucoup de rancœur et un mauvais souvenir de son passage au ministère des Affaires étrangères qui devient, ainsi, le ministère des étranges affaires.

En tout cas, il ne se passe plus un jour où le régime Rajaonarimampianina démontre sa volonté d’entrainer Madagascar dans une dictature à la Corée du Nord. Pauvre, pauvre pays et pauvres Malgaches qui n’ont vraiment pas mérité cette régression Ou bien est-ce cela la défense de l’Etat de droit ? Ou alors cette lettre n°50569-AE/SAG/1/IST en date du 10 juillet 2014 est-elle fausse aussi ? Comme le faux mail à propos de Marc Ravalomanana ? Madam : the people need an explanation !

Jeannot Ramambazafy – 30 juillet 2014

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