Antananarivo. Des Malagasy déportés au nom de la Francophonie

Jeudi, 17 Novembre 2016 10:00 Newsflash
Imprimer

Vu sur Twitter

Jacques Chirac à Anosibe, le 27 juillet 2004. Pas d'Emmoreg...

Même lors de la venue de Jacques Chirac, président de la république française, en juillet 2004, pour l'inauguration de la route à Anosibe -quartier très populeux et même dangereux-, une telle opération de déportation n'a jamais été organisée. Et aucun tank n'a quitté les casernes. Ce régime Hvm/Rajaonarimampianina est vraiment ostraciste dans sa méthode de gouvernance envers son propre peuple. C'est complètement démoniaque. Il va dire que ce n'est pas lui mais la Commune urbaine d'Antananarivo qui, elle, va dire que les ordres viennent d'en haut. Mais le résultat est le même et ils sont tous des dirigeants.

Pauvre, sale (crimes?) mais toujours souriante. Merci Mme Michaëlle Jean. C'est certainement cela la "mobilisation de la population malgache" dont vous avez fait allusion...

La pauvreté est-elle une maladie extrêmement transmissible, contagieuse? Qui sait… Mais cela semble vrai à Antananarivo, à l’approche d’un XVIème sommet de la Francophonie qui n’a jamais fait l’unanimité quant à son organisation dans la Capitale de Madagascar. Surtout en ces temps de paupérisation à outrance depuis que Hery Rajaonarimampianina est président de la république.


Ignorant totalement ce que signifie l’information en temps réel sur Internet, les dirigeants actuels veulent effacer toute trace des réalités qui prévalent en Malgachophonie. Mais c’est d’un ridicule, étant donné qu’en un clic et en n’importe quel point de la planète, les images de la vérité circulent à la vitesse de la lumière.



Mais plus atroce que ridicule cette authentique déportation d’une frange de la population tananarivienne vers un endroit inconnu. Quels crimes ont-ils commis pour être traités comme des bêtes de somme? Ce sont des compatriotes qui ont fui les campagnes pour cause d’insécurité à cultiver ou élever quoi que ce soit, et qui sont devenus des SDF (sans domicile fixe) dans une ville où c’est chacun pour soi et Dieu pour tous.

Pour ces enfants, ce n'est qu'un jeu mais, déjà, ils n'ont plus d'avenir


Il n’y a jamais eu de politique sociale pérenne à leur endroit et Onitiana Realy, la ministre de la population actuelle, ancienne journaliste très critique quand elle n’était pas au pouvoir, brille par une absence plus que suspecte, «pour et par solidarité gouvernementale». Mais qu’est-ce qu’elle n’a dégoisé sur les agissements des dirigeants passés alors qu’elle fait pire actuellement!


Ces compatriotes, ne lui en déplaise, font partie de la population de Madagascar. Ils ne demandent qu’une place au soleil, qui leur est interdite faute d’attention, ne serait-ce que l’empathie. Et voilà le summum de leur condition sociale: pourchassés et embarqués dans des véhicules pour être parqués loin des yeux des vazaha qui vont débarqués pour le sommet de la Francophonie qui durera une bonne semaine.


Personne n’a divulgué l’endroit. On parle de la route vers Mahajanga, ou celle vers Tsiroanomandidy. La grande question qui se pose est: qu’adviendra-t-il d’eux, une fois les lampions de ce sommet éteints?

Ce n’est pas sorcier: ils retourneront à leur misérable condition, livrés à eux-mêmes, oubliés de tous. Eh oui, les damnés de la terre de Franz Fanon existent toujours et ils sont à Madagascar.

Jeannot Ramambazafy

Photos d’un collectif de reporters indépendants prises sans la nuit du 16 novembre 2016

Mis à jour ( Vendredi, 18 Novembre 2016 06:41 )