Elda Narijaona, une artiste au grand cœur !

Samedi, 22 Août 2009 04:50 Portrait
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 Changeons complètement de sujet, en attendant l’après Maputo II car il ne sert plus à rien de dire quoi que ce soit.  Laissons cela aux esprits pauvres et colonisés qui, même si on les couvrait d’or, de la tête aux pieds ne seront jamais satisfaits.

En rouge et noir...

Tournons-nous vers la culture musicale à travers Elda Narijaona alias Dah’Mama, une artiste malgache dans tous les sens du terme. Pourquoi ? Disons d’abord parce que son anniversaire est proche puisqu’elle est née le 28 septembre. Ensuite parce qu’elle est franche et directe et que tous les jours sont des journées mondiales pour aider son prochain. Cela indique qu’elle a horreur des faux-semblants, des hypocrites et des tocards. Loin d’elle les chichis.Mais cela ne l’empêche nullement de respecter les règles de bienséance… Dah’Mama ? Un surnom que sa maman lui a donné durant son enfance et qu’elle a gardé pour son nom d’artiste.


Dah'Mama imprimé en T-Shirt
 
Dah'Mama, la "Zorro" du paludisme qui tue plus que le Sida, sachez-le
 
La couverture de "Plaisirs sans fautes", un véritable outil en chansons pour prévenir le Sida

 C’est au début de l’année 2006 que Dah’Mama est connue du public, à travers sa chanson « Tonton Sôla », littéralement tonton chauve. Par la suite, son « Oh lalahy eee ! » est resté gravé dans les mémoires. Elle possède une voix assez atypique comparable à celle de… Dah’Mama.. Son style de musique est le « Bahoejy » typique du nord-ouest de Madagascar. Une danse en file indienne où les mains se balancent de manière assez… typique. Personnellement, je l’ai découvert du côté de Mandritsara 1987, lors d’un bal villageois. A l’époque, c’était encore du folklore, une sorte de « Salegy » à l’état pur qui deviendra un rythme planétaire. Sur plan des concerts, Dah’Mama a pratiquement fait le tour de Madagascar et une bonne partie de l’Europe, en trois ans. Depuis, elle a sorti trois albums : « Tonton Sôla », « Plaisirs sans fautes », axé sur la lutte contre le Sida et un « Best of ».

Les locomotives du Carton rouge au travail des enfants. De g. à dr.  : Njakatiana, Mamy Gotso, Dah'Mama, Poopy et Lila Andriambalo
 
Lila Andriambalo, à droite, un autre genre de femme d'exception...

 Mais ne nous fions pas à une apparence d’artiste percutante. Ce qui m’a aussi attiré dans cette femme d’une trentaine d’années, c’est son engagement dans les grandes causes humanitaires. Elle a même fondée une association à ce sujet, dès novembre 2006. Paludisme ? Dah’Mama monte au créneau. Lutte contre le Sida ? Dah’Mama descend sur le terrain ! Travail des enfants ? Le BIT océan Indien a fait appel à elle, au côté d’autres artistes aussi engagés qu’elle. Dah’Mama est la présidente de l’association des femmes artistes, Kalo/1, dont les chansons sont des messages pour prévenir cette maladie inguérissable jusqu’à présent mais que l’on peut éviter. Notre Dah’Mama nationale a-t-elle le temps à elle, entre la pratique de soins esthétiques dans un centre spécialisé à Antananarivo, les incontournables séances de répétition, la préparation de concerts et son cheval de bataille pour plus de justice humaine ? Je dirais qu’elle a toute la vie devant elle. Et puis, elle ne se sent pas forcée, obligée. Toutes ses actions lui viennent du fond du cœur et cela n’a pas de prix.

 

Un aperçu d'une de ses coiffures qui lui va comme un gant

Dans ce monde du show business infesté de requins, Dah’Mama figure comme un dauphin qu’il est bon de suivre en exemple. Il n’y a pas que l’argent dans la vie. A propos d’argent, justement, elle le dépense dans une garde-robe assez époustouflante.Elle possède aussi une collection incroyable de chapeaux et autres coiffures sur mesure. Elle adore les bottes, s’habille selon les circonstances et possède une faculté d’adaptation vestimentaire plus extraordinaire qu’extravagante. Nuance… Quoi qu’il en soit, le succès ne lui a jamais monté à la tête. Ce sont plutôt les autres, comme d’habitude, qui se sentent plus royalistes que la reine. Bien faire et laisser dire pourrait être la philosophie de Dah’Mama peu élitiste mais très perfectionniste. Nuance aussi…

 

Un modèle et une grande soeur pour les jeunes
 
Une femme d'exception qui modernise les traditions

 

Mais le plus, c’est qu’elle est vraiment professionnelle. Et franchement, je ne sais pas ce que certains entendent par « chanteuse tropicale ». Pour moi, cela relève du folklore. Encore un terme inutile car vide de sens. En plus d’une femme de cœur, Dah’Mama doit être considérée comme une femme d’exception, au milieu de tas de têtes de linotte qui passent comme des météores, le temps de chansons qui ne méritent même pas de s’en souvenir. Vous voulez avoir un large aperçu des talents de Dah’Mama, pour vous prouver que je ne fais pas que lui lancer des fleurs ?  Voici le clip de « Tonton Sôla » !


Jeannot RAMAMBAZAFY

Mis à jour ( Samedi, 22 Août 2009 05:31 )