Guy Willy Razanamasy : «Entre ceux qui tuent et ceux qui ont laissé tué, ce n’est pas la même chose»

Mercredi, 18 Mai 2011 15:46 Portrait
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Guy Willy Razanamasy (G.W.R), ancien Premier ministre, ancien maire de la ville d’Antananarivo, est décédé le 17 mai 2011, à l’âge convenable de presque 83 ans (il est né le 19 décembre 1928). Si certains politicards entendent faire de la récupération sur ce décès ("manararao-paty"), je préfère rester pragmatique... A Madagascar, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, lorsqu'il est mort ("Maty vao Ra-Malala"). On devrait en faire autant durant notre vivant. Mais non. Les exemples foisonnent. Aussi, ce dossier ne comprend que deux éléments "mémorables" et à immortaliser sur ses deux fonctions d'homme d'Etat.

Le premier élément, est une vidéo de ses déclarations à propos du carnage du 10 août 1991.


CLIQUEZ SUR LA PHOTO POUR LA VIDEO DES DECLARATIONS DE G.W.R A PROPOS DU 10 AOUT 1991

Guy Willy Razanamasy : « Entre ceux qui tuent et ceux qui ont laissé tué, ce n’est pas la même chose. Le sang a coulé du côté de la foule mais pas de l’autre côté. Donc les responsabilités existent des deux côtés mais pas également ».

A l'époque, le chef de l'opposition se nommait... Zafy Albert qui a failli perdre la vie ce jour-là, sur les ordres de son actuel "protégé" l'Amiral Didier Ratsiraka. Les déclarations de G.W. R sont également valables pour la tuerie du 7 février 2009. Il faudra donc attendre l'an 2029 pour se rendre à l’évidence ?

Le second élément concerne la période où G.W.R était maire élu d’Antananarivo.

Les actions du Maire Razanamasy


Durant son mandat, le maire Guy Willy Razanamasy, élu en 1995, avait pour slogan «Antananarivo madio no tanjona ka tadidio» (L’objectif est une capitale propre, rappelez-vous en). A peine sa prise de fonction amorcée, le Rova du Palais de la Reine est incendié dans la nuit du 5 novembre 1995… Guy Willy Razanamasy a été élu sur un programme axé sur trois S : " Santé, Scolarisation, Sécurité ". Le marché du zoma était un énorme problème de sécurité lié à deux contraintes : l'espace et la légalité. Il y avait 3.000 places pour 6.000 marchands recensés. Le marché hebdomadaire est devenu un marché permanent. L'informel, la délinquance, voire le crime, y régnaient en plein cœur de la ville. Il y a 2.000 marchands déclarés pour 15.000 identifiés ne payant pas de patentes et sans papiers en règle. Il n'y avait pas d'administration municipale, il n'y avait que des dettes, la désobéissance et l'incivilité. Toute l’avenue de l’indépendance était devenue un labyrinthe de toutes les magouilles. J’y pénétré dedans une fois, j’ai presque fini par devenir claustrophobe. Grâce à un don non remboursable des Japonais, le maire Razanamasy a réussi à réhabiliter cette avenue de l'Indépendance et les rues adjacentes qui étaient devenues une vraie cour des miracles à ciel ouvert. Il fallait enlever les marchands de là au plus vite. Et c’est avec un budget du FED (Fonds européen de développement) que le marché du Zoma (vendredi) a été éclaté en marchés de quartier. Mais on ne peut venir à bout de plus de 25 ans de gabegie et d’indiscipline généralisée. Selon des chiffres fiables, le nombre des habitants d’Antananarivo (agglomération comprise) était de 1.200.000 habitants en 1995.


Au nom de l’équipe de madagate.com, je présente mes sincères condoléances à toute sa famille de Guy Willy Razanamasy.

Jeannot RAMAMBAZAFY – 18 mai 2011

Mis à jour ( Dimanche, 22 Mai 2011 21:06 )