Marc Ravalomanana « libère » la presse

Mardi, 12 Août 2008 08:05 Analyse
Imprimer
Sample image

Non, vraiment, le président Marc Ravalomanana a des réactions imprévisibles mais c’est tant mieux pour la presse malgache en général. Nous prenons donc au mot ses déclarations, à son arrivée vendredi dernier à Mahajanga et gare à ceux qui veulent être plus royalistes que le roi

 

Bien qu’il ait fait ses déclarations en malgache, ces propos ne prêtent aucunement à confusion ni matière à déformation. En traduction libre, çà donne : « Vous les journalistes, vous pouvez dire la vérité et surtout n’hésitez pas d’informer les gens, de bien les informer ! Bientôt, je vais faire venir un expert pour vous former, vous les journalistes de la Tvm, de la Mbs mais aussi tous les autres. Il faut que vous soyez professionnels ! Je vais améliorer la manière de faire du journalisme chez nous ». Bravo ! Cela dénote un démenti formel concernant les agissements de quelques-uns de ses zélés zélateurs pour qui les journalistes malgaches sont des opposants au développement. A mon sens, il va bientôt faire un peu de ménage autour de lui, comme je l’ai suggéré depuis longtemps, car en fait, c’est son entourage qui manque de professionnalisme en matière de communication.

 

Ce vendredi-là, Marc Ravalomanana était frais et dispos comme on aimerait toujours le voir. Pour l’instant, la meilleure des améliorations qui puissent vraiment faire des journalistes malgaches, des professionnels, c’est de se pencher sur le cadre légal même qui régit la profession. En effet, il serait grand temps de se pencher sérieusement sur le Code de la Communication qui, depuis bien une décennie, joue tellement à la balle de ping-pong qu’on ne sait plus où en est le projet. Ensuite, les patrons de presse, qui prônent, pour l’instant, le minimum de dépenses pour le maximum de « rendement », devraient faire un effort pour motiver les journalistes qui, pris dans les méandres du coût de la vie, se trouvent à la merci de toute intox pourvu qu’il y ait des sous à gagner. C’est là où le bât blesse car le journaliste ne donne pas des informations pour faire plaisir aux uns et pour fâcher les autres et vice versa. Aussi, que l’expert en question prenne le temps de convaincre le président de la pertinence de ma suggestion. Le professionnalisme viendra tout naturellement.

Enfin, pour les thuriféraires de service, à partir de maintenant, évitez de vouloir être plus royalistes que le roi car c’est bien le président Ravalomanana qui nous donne le feu vert. Evidemment, il existe les barrières de la diffamation et de l’atteinte à la vie privée à ne pas dépasser. Mais çà, nous, journalistes de toutes les générations, le savons déjà. Faut-il remercier le président ? Nous préférons attendre la suite du mouvement. Mais le ciel commence à s’éclaircir.

Jeannot Ramambazafy

 

 

Mis à jour ( Samedi, 16 Août 2008 17:08 )