Madagascar. Lorsque Jésus devient Hery Jesosy!

Jeudi, 14 Janvier 2016 07:23 Chronique
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La Cène revue par Hery Rajaonarimampianina - Hery Jesosy signifie Hery Jésus

HVM (Ndlr: vous avez au choix entre Hery Vaovaon’i Madagasikara ou Hery sy Voahangy Mivady) s’est, en effet, pris dans une folle envolée lyrique lorsqu’il a comparé les 12 ministres qui l’ont accompagné, lors de son déplacement à Mahavelona Foulpointe, le 11 janvier 2016, aux 12 apôtres de Jésus. Il fallait oser!

Au-delà des interprétations ou interrogations politiques que l’on peut faire de cette grotesque comparaison, force est de constater que, peut-être, il y pense vraiment. Il se sentirait investi d’une mission divine en étant à la tête d’un pays parmi les plus pauvres du monde, d’un pays dévasté par les ordures et… la misère. Bref, lui et ses « 12 apôtres » formeraient les acteurs de la Cène, pour un pays qui se trouve dans le chaos.

Toujours est-il que c’est un mépris de plus adressé aux pauvres Malagasy pour leur signifier qu’ils ne sont pas du tout du même monde.

Mais, c’est aussi la preuve que le pouvoir rend fou, à fortiori pour des arrivistes « élus » à la faveur de fraudes et magouilles électorales.

HVM se prend donc pour Jésus en espérant réaliser des miracles pour résoudre tous les problèmes de pauvreté, de chômage, d’insécurité, de trafic, etc.?

A chacun ses miracles. Jésus a pu nourrir la foule avec 5 pains et 2 poissons, changer l’eau en vin, etc. HVM, quant à lui, a transformé une défaite en victoire électorale, un pays propre en décharge à ciel ouvert, un pays souverain en pays livré aux intérêts étrangers, une compagnie aérienne nationale en compagnie fantôme dépouillée, …. La liste de ses « miracles » n’est pas exhaustive.

En tout cas, l’utilisation à tort et à travers du nom du Fils de Dieu -qui est Dieu lui-même selon  Sainté Trinité (Père-Fils-Saint Esprit)-, à des fins de manipulation, est récurrente chez les politiciens malagasy, telle la mafia qui, avant de voler ou tuer, s’adresse d’abord à Dieu.

N’empêche que lorsqu’un dirigeant se prend ou se compare à Dieu, c’est un signe patent de maladie mentale (la mégalomanie est un état psychopathologique) mais aussi de faiblesse qui marque le début de la fin. C’est le cas de tous les dictateurs d'ici et d'ailleurs, d'ailleurs...

TSIMOKAGASIKARA

Mis à jour ( Jeudi, 14 Janvier 2016 09:21 )