Madagascar. Officialisation d’une illégalité flagrante

Mercredi, 13 Avril 2016 17:24 Dossier
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Olivier Mahafaly  félicité par l'ambassadeur Antonio Sanchez-Benedito. Un sourire qui détonne dans l'ambiance morose qui a prévalu à la Primature de Mahazoarivo, ce 13 avril 2016

Bon, qu’est-ce que l’UE attend pour déverser la totalité des sous quémandés par ce régime corrompu à outrance, à partir de ce jour? Et la FMI et la Banque mondiale aussi? Est-ce cela la diplomatie de haut niveau, Monsieur Antonio Sanchez-Benedito? Ci-dessus, seule photo sympa dans ce reportage. Pour le reste, ce fut vraiment une ambiance de veillée diurne funèbre d’un enfant mort-né, une atmosphère de profonde présentation de condoléances. J'exagère? Vous verrez bien.


Avant de rafraîchir la mémoire à tout ce monde, à ce stade, il faudra se faire une raison: tous les ministres nuls, qui n’auront fait aucun obstacle pour la pratique de l’état de non-droit, seront reconduits. Un exemple-type? Le ministre de la Communication Vonison Andrianjato Razafindambo et son émission « Ady gasy » à la Tvm sous la coupe réglée du pouvoir Hvm. Avec la complicité de son directeur de Cabinet, Nivo Ratiarison.


Vu la constitution... Quelle constitution? La constitution Hery sy Voahangy Mivady? Décret 2016-249 du 08 avril 2016 sans lettre de démission

Par ailleurs, ayant fait du droit, je peux vous assurer qu’il y a aucune rétroactivité en matière d’acte administratif. Il existe même ce qu’on appelle « principe de non rétroactivité d’un acte administratif ». En cautionnant la nomination d’Olivier Mahafaly en tant que Premier ministre, la porte est grande ouverte à la dictature totale qui fera autant de victimes directs que collatérales et assurera l’impunité illimitée à ce régime de lâches et de sournois.

Voici ce que j’ai retenu à propos de cette non rétroactivité d’un acte administratif: A supposer qu'une autorité administrative soit compétente pour édicter un acte, qu'elle se conforme aux exigences de forme concernant l'adoption de cet acte, cela ne suffit pas pour que ledit acte puisse être applicable en vertu de la seule volonté de son auteur: des règles relatives à l'entrée en vigueur doivent être respectées, et, par ailleurs, les actes administratifs se voient appliquer un principe essentiel, celui de non rétroactivité.


Jean Ravelonarivo aura beau raconter ce qu'il veut, sa lettre de démission date du 10 avril 2016. Même pas un jour franc mais DEUX JOURS après la lecture d'un décret officiel. Et ici, le dicton est plus que véridique, qui dit: les paroles s'envolent, LES ECRITS RESTENT. Mais l'histoire retiendra que ce Général était un homme droit qui est allé droit dans un mur d'amazones rajaonarimampiennes très, trop influentes

En faisant cela, il s’est fait tout bonnement complice de ce faux et usage de faux. Oui, la république « banan’hery » (dixit Midi Madagasikara) est bel et bien une exception…

Enfin, l’ambassadeur de l’UE n’est-il pas non plus au courant que: Sauf en matière pénale, la rétroactivité est la caractéristique d'une norme juridique qui règle des situations nées avant son adoption. Elle est contraire à la sécurité juridique et elle est de plus en plus encadrée tant par les jurisprudences constitutionnelles (Conseils constitutionnels) et conventionnelle (Cour européenne des droits de l’Homme) que par la jurisprudence ordinaire.

Que tous les ambassadeurs présents à Mahazoarivo prennent la peine de se faire traduire la bande audio ci-dessus. Ils comprendront que si le pouvoir corrompt, à présent que ce monsieur est Premier ministre, son pouvoir sera aussi une corruption absolue, étant donné que le pouvoir absolu corrompt absolument avec l'aide de la famille présidentielle (détournement de deniers publics en anglais ICI). Et on verra qui sera le pantin de qui...

La notion de respect de la «souveraineté nationale» rend-elle amorphe? Cela porte un nom: non-assistance à peuple en danger. Qui fait du trafic de bois de rose? Le peuple? Qui commet des abus de pouvoir? Le peuple? Qui corrompt et politise l'administration? Le peuple? Qui se laisse acheter par des mallettes bourrées d'argent mal acquis? Le peuple? Les détournement de deniers publics agrées par le ministre de l'Intérieur, Olivier Mahafaly? C'est le peuple? Et vous vous demandez après pourquoi dans un pays aussi riche que Madagascar, la population est aussi pauvre? Bande d'hypocrites aveugles va! Vous êtes tous, autant que vous êtes, les premiers complices de ces fossoyeurs de la nation malgache car vous les cautionnez dans leurs actes malfaisants (ICI).

Pour les archives de l’Histoire politique de Madagascar, voici les photos -libres de tout droit- des témoins d’une passation qui n’avait pas eu sa raison d’être. Et qu’ils dorment tout du sommeil des injustes…

Jeannot Ramambazafy -13 avril 2016

Photos : Harilala Randrianarison – Haja Randria

Mis à jour ( Jeudi, 14 Avril 2016 10:36 )