Naina Andriantsitohaina. Discours intégral du 14 juillet 2019

Mardi, 16 Juillet 2019 07:40 Dossier
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Excellence Madame l'Ambassadeur

Messieurs les Chefs d'Institution,

Mesdames et Messieurs membres du Gouvernement,

Excellence Monsieur le Vice-Doyen du Corps diplomatique,

Mesdames et Messieurs les Chefs de mission diplomatique,

Madame la Maire de la Commune urbaine d'Antananarivo,

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

C'est un plaisir renouvelé d'associer chaque année la joie de Madagascar à celle de la France en cette occasion de la commémoration du 14 juillet. Cette commémoration est, avant tout, un moment solennel dédié au souvenir. Mais elle est aussi, particulièrement aujourd'hui, l'occasion de célébrer la pérennité, la force et la vitalité des relations entre Madagascar et la France.

Le devoir de souvenir et de mémoire est celui de rappeler les valeurs essentielles. Le Président de la république française, Emmanuel Macron, a dit: aujourd'hui, nous célébrons ce qui nous unit, ce goût absolu de l'indépendance qu'on appelle Liberté; cette ambition de donner à chacun sa chance qu'on appelle Égalité; cette détermination a ne laissé personne sur le côté du chemin qu'on appelle Fraternité.

Au nom de Monsieur Andry Rajoelina, Président de la république de Madagascar, au nom du gouvernement et du peuple malagasy, et en mon nom personnel, permettez-moi d'adresser mes meilleurs vœux et mes sincères félicitations à chaque citoyen français, en particulier ceux qui résident dans la Grande île.

Nos vœux s'adressent tout particulièrement au président français, Son Excellence Monsieur Emmanuel Macron qui a rappelé au monde entier, au jour le plus approprié, ses valeurs.

Excellences, chers collègues,

Soyez certains que Madagascar accorde aussi une importance et un attachement particulier à son indépendance ainsi qu'au principe d'égalité et de solidarité. La visite officielle du président Rajoelina en France, au mois de mai dernier, témoigne de la richesse et du dynamisme du partenariat entre nos deux pays. Sa rencontre avec son homologue français atteste de notre détermination commune à renforcer notre coopération et à capitaliser nos acquis pour relever nos défis communs. C'est dans cet esprit de partenariat et de confiance renouvelée que des accords ont été signés par nos secteurs privés respectifs, signe que, désormais, Madagascar est une terre d'accueil pour l'investissement.

Madame l'Ambassadeur,

Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi de faire une petite digression concernant l'actualité récente et celle qui va concerner nos relations durant les mois à venir. Tout d'abord, le sujet qui anime les foyers, déplace les foules et ranime la ferveur nationale: les Barea. Et comme c'est la première fois que je prends la parole depuis leur retour triomphal cette nuit, après huit heures d'une longue traversée, une marée humaine, je tiens à me faire l'écho des mots du Président de la république et de l'ensemble de la population malagasy, pour les remercier pour tous ces moments de joie, de bonheur et, surtout, de fierté et de solidarité nationales retrouvées.

Solidarité nationale qui nous sera bien utile pour avancer sur le sujet des îles malagasy. A l'instar des Barea, il va falloir jouer en équipe. Et ce n'est sûrement pas à partir des gradins, en s'adressant aux médias, qu'une compétition se joue. C'est sur le terrain la balle au pied et la sueur au front, en compagnie des autres joueurs de son équipe. Madagascar n'a pas besoin de 25 millions de sélectionneurs et de commentateurs. Madagascar veut 25 millions de joueurs soudés derrière le Chef de l’État.

Quoi qu'on dise sur le sujet, si, aujourd'hui, le président de la république doit le traiter, c'est bien que nous sommes encore en situation d'échec et que nous devons tous faire preuve d'humilité. C'est la raison pour laquelle l'occasion m'est donnée d'annoncer que le gouvernement met en place un comité qui réunira toux ceux qui, de près ou de loin, auront compétence à s'exprimer sur le sujet. Comité dont la composition fait ma fierté au vu de la qualité de ses membres; comité qui auditionnera toutes les parties concernées, de l'Environnement à la Pêche, de la Défense à la Recherche pétrolière. Ce débat doit être le plus large possible étant un sujet de souveraineté nationale. Mais qu'on se le dise: la décision est et restera politique.

Madame l'Ambassadeur,

D'ores et déjà, nous savons que nos opinions publiques respectives vont devoir s'emparer du sujet. D'ores et déjà, nous subodorons que les politiciens de tous bords y trouveront matière à rebondir, pour y trouver un petit avantage politique conjoncturel. Saluons tous le courage et la volonté de nos Chefs d’État de se tourner vers l'avenir et de se retrouver avant les fêtes du 60ème anniversaire de l'Indépendance de Madagascar, pour proposer une solution. Charge à nous de nous mettre au travail. Aussi, officiellement, je convie la partie française à venir participer à la première réunion de la commission mixte en charge du dossier des îles de Madagascar, ici à Antananarivo, à la date qui vous conviendra et qui ne devra pas trop attendre

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Il me semble assez légitime et approprié de conclure mon propos par des mots d'optimisme et d'encouragement. Nous avons construit avec la France un partenariat solide, basé sur la confiance et la compréhension mutuelle. Un partenariat forgé par l'Histoire qui a parfois été douloureuse et tragique, mais un partenariat fondé sur des valeurs auxquelles nos deux pays sont attachés.

Madame l'Ambassadeur,

Non, nous ne vivons plus dans la peur et nous en sommes fiers. Oui, nous fondons ce régime sur le rétablissement de L’État de droit, la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance.

Chère Véronique, cher Rafik,

Le moment est venu de nous quitter puisque vous êtes appelés à suivre votre action sous d'autres cieux. Permettez-moi de vous remercier, au nom du gouvernement, pour votre dévouement à l'amélioration des relations entre nos deux pays; de vous remercier en mon nom personnel et celui de Claudia, pour les liens amicaux et chaleureux que nous avons pu tisser; de vous souhaiter le meilleur là où votre devoir vous conduira.

Que notre coopération demeure source de prospérité et de bonheur pour nos deux pays.

Vive la coopération entre la France et Madagascar.

Naina ANDRIANTSITOHAINA

Ministre des Affaire étrangères de Madagascar

Résidence de France, Ivandry, le 14 Juillet 2019

 

Transcription à l'écoute: Jeannot RAMAMBAZAFY

Mis à jour ( Mardi, 16 Juillet 2019 09:57 )