Air Madagascar a signé un contrat ACMI avec Air France

Lundi, 16 Avril 2012 04:40 Entreprendre
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Avoir un nouveau jet c’est bien. Mais avoir des comportements humains logiques et pragmatiques c’est encore mieux.

Finis les tracas avec un personnel performant car bien formé ?

En ce qui concerne la compagnie aérienne Air Madagascar, nombreux sont les passagers qui se sont plaint de plein de tracasseries : retard ou changement intempestif dans les horaires de départ ou d’arrivée, perte de bagages, « amateurisme » de certains membres du personnel…

CLIQUEZ ICI POUR LA VIDEO DE L'INTERVIEW DU DG D'AIR MADAGASCAR AVANT LA SIGNATURE

L’Airbus A340-300 n’est, en fait, qu’un passage d’un système à un autre. En l’occurrence du Boeing à l’Airbus. Quelle est la différence ? Visionnez la vidéo dans le cockpit de l'Airbus en cliquant sur la photo ci-dessous.

M. Blanc, Commandant de bord du vol Airbus MD 051 du 11 au 12 avril 2012

Concernant donc l’amélioration des services d’Air Madagascar, en sus des véritables injonctions du Président de la Transition, Andry Rajoelina, sur le sujet, il existe quelque chose de concret, autre que les âneries débitées par certains médiaboliques mais aussi par des membres même de la compagnie aérienne malgache.

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De gauche à droite: Alain Malka (DG Air France), Hugues Ratsiferana (Dg Air Madagascar), Hery Rajaonarimampianina (PCA Air Madagascar)

Ainsi, le 11 avril 2012, au siège social d’Air France, sis à Roissy et en présence de son Président Alexandre de Juniac et de son Directeur général, Alain Malka, une séance de signature de contrat a au lieu. Interrogé sur les tenants et aboutissants de ce contrat, M. Malka a répondu : « Il s’agissait de la signature d’un contrat ACMI qui signifie Aircraft, Crew, Maintenance and Insurance ». Qu’est-ce donc qu’un contrat ACMI ?


Pour faire cesser les commérages et le manque de culture ambiant à Madagascar, j’ai fait des recherches concernant ce contrat ACMI. Etant entendu qu’Air France a mis en vente-location sur six ans à Air Madagascar, deux de ses Airbus A340-300. Alors ? Voici :

Au centre, Alexandre de Jugniac, actuel Président d'Air France

Lorsqu’une compagnie aérienne loue un avion d’une autre compagnie, elle prendre en charge une partie ou la totalité des services liés à l’exploitation de l’avion. Il existe quatre niveaux de location pour les compagnies, en fonction de cette prise en charge des services annexes : ACMI, Wet lease, Dry lease et Damp lease. Mais c’est le contrat ACMI qui nous intéresse et nous concerne.

Contrat ACMI (Aircraft Crew Maintenance and Insurance)

Roissy Charles de Gaulle. Premier vol Air Madagascar MD 051 sur un Airbus A340-300

Le bailleur (Ici Air France, en partenariat avec KLM) fournit l’avion, un ou plusieurs équipages y compris le personnel technique dont il prend en charge la rémunération, sa maintenance et l’assurance qui couvre le fuselage et la responsabilité civile. La location se fait par heure block qui se calcul à partir du contact de l’appareil à l’arrivée et de la perte de contact au départ du parking.

Le locataire (Air Madagascar donc) prend en charge les frais de carburant, d’atterrissage, de décollage, de parking, de l’équipage (hôtel, panier repas, déplacement, visa), d’enregistrement des passagers. Il doit également fournir un numéro de vol car l’avion ne vole pas au nom du bailleur mais pour la compagnie locataire. Pour l’Airbus A340-300, ce sera le MD 051 Antananarivo-Paris et vice versa.


A propos de coûts dans lesquels les esprits torturés s’engouffrent comme dans un trou d’air, je m’en vais leur donner de quoi y réfléchir (négativement) pour une décennie. Jeune Afrique a parlé de 60 millions de dollars ; le commandant de bord, M. Blanc a révélé qu’un Airbus A340-300 neuf coûte 150 millions de dollars et le Directeur général d’Air Madagascar (interview à Ivato, le 12 avril 2012) a fait allusion à un montant de 28 millions de dollars. Faites vos calculs, mais il est clair qu’Air Madagascar sera toujours gagnant. Quant au personnel naviguant, écoutez attentivement les explications recueillies dans le cockpit même de l’avion en plein vol, le 12 avril 2012. Désormais, l’opinion publique doit faire le choix entre l’information, reposant sur du concret, et la désinformation qui relève du roman de fiction et axée sur des considérations d’intérêts personnels.

Un reportage de Jeannot RAMAMBAZAFY (Texte, photos et videos)

Mis à jour ( Vendredi, 20 Avril 2012 05:53 )