Madagascar: le projet Ambatovy raffine les produits sur place

Mercredi, 21 Novembre 2012 16:07 Environnement
Imprimer

Depuis le temps que je me tuais à le répéter -surtout à propos de l'ilménite de Rio Tinto à Taolagnaro- c'est maintenant chose faite. Voici une information très peu relayée par les medias en général, les medias malgaches en particulier. C'est triste et malheureux mais il en est ainsi, dans cette période où la majorité de la presse est au service d'hommes plutôt que de la patrie où reposent leurs ancêtres.

Le 6 novembre 2012, un cargaison de nickel raffiné a ainsi quitté le port de Toamasina pour être vendue sur le marché international. « Ce premier envoi de produit fini est une étape importante aussi bien pour Ambatovy que Madagascar puisque le nickel sera le premier produit d’exportation du pays », avait alors déclaré Mark Plamondon, Président d’Ambatovy,

Ainsi donc, contrairement à d’autres projets en Afrique sub-saharienne, Ambatovy raffine entièrement ses produits à Madagascar même, ce qui permet de générer d’autres retombées locales telles que le transfert de technologie, l’emploi et le renforcement des capacités. L’exportation du nickel et du cobalt génèrera des retombées économiques importantes pour Madagascar.

La premier envoi de cobalt raffiné est attendue prochainement.

Pour en revenir au nickel, à quoi sert-il ?

La production de nickel est principalement destinée à la fabrication d’acier inoxydable.

L’offre
70% du nickel exploitable se trouvent dans 5 pays : Australie, France (Nouvelle-Calédonie), Brésil, Russie et Cuba. Si les réserves sont en déclin dans certains pays, notamment en Russie (premier producteur mondial par le biais de son géant minier Norilsk Nickel), d’autres sont encore très largement sous-exploités, en particulier à Cuba. Après la Russie (13% de l’offre minière mondiale selon les estimations de l’USGS pour 2011), les principaux producteurs sont l’Indonésie, les Philippines, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Calédonie et Madagascar désormais. Pays sur lequel il faudra compter dans le domaine minier mondial, malgré les menées subversives des U.S.A qui ont osé jusqu'à pirater le Palais de l'Elysée et même instrumentaliser Amnesty International en matière de Droits de l'homme. Cela dit en passant.

La demande

Près des deux tiers du nickel mondial sont utilisés pour la fabrication d’acier inoxydable, notamment pour les secteurs de la construction et des transports. Parmi les autres destinations de ce métal : d’autres alliages, des plaquages et certains types de batteries. La Chine, en tête des producteurs d’acier inoxydable, est logiquement devenue le premier consommateur de nickel.

L’évolution
L’inox étant très utilisé notamment dans les secteurs du bâtiment et de l’automobile, la demande en nickel est particulièrement sensible à la conjoncture économique. La production d’inox s’était ainsi fortement repliée en 2008 et 2009, en pleine crise économico-financière, avant de se reprendre en 2010, année où elle a battu un nouveau record. La demande en nickel encore relativement atone en Europe et aux Etats-Unis est compensée par les besoins asiatiques, chinois en particulier. En 2011, la demande mondiale a excédé l’offre de 10.900 tonnes selon le World Bureau of Metals Statistics.

 

Pour jouer la totale transparence, et pour prouver que chez lui tout est... nickel, le projet Ambatovy organise des portes ouvertes à Antananarivo (lire affiche tout en haut).

Dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY

Mis à jour ( Mercredi, 21 Novembre 2012 16:17 )