Propos très diplomatiques de Heather Higginbottom, Secrétaire d’Etat adjointe américaine (ci-dessus) en charge de l’administration et des ressources, après avoir été reçu au palais d’Etat d’Iavoloha par le président de la république malgache, ce 28 avril 2016:
« Le Président et moi avions discuté de la bonne gouvernance, des défis du développement auxquels le pays fait face, ainsi que des inquiétudes sur la conservation de l'environnement et la gestion des ressources naturelles ». (Source: ambassade des Etats Unis à Madagascar)
C’est bien mais c’est incolore, inodore et sans saveur pour l’avenir immédiat du peuple malgache. Or, la mission, au départ des Etats Unis, était claire (sur fond bleu ci-après):
Durant la visite, elle discutera de gouvernance incluant la transparence et la responsabilité, développement. En effet, pour les grandes démocraties dont les U.S.A. sont chefs de files, la responsabilité mutuelle et la transparence sont essentielles à l’efficacité de l’aide au développement (« Mutual accountability and transparency are central to international aid effectiveness »). Mais aussi: l’absence ou l’échec des mécanismes de responsabilisation aboutit à l’impunité (« The absence or failure of accountability mechanism results in impunity »).
Alors, il faudrait savoir réellement qu’est-ce qui est l’objet «d’inquiétudes»? La conservation de l'environnement et la gestion des ressources naturelles ou la très mauvaise gouvernance et le manque total de transparence qui prévalent actuellement à Madagascar, avec une impunité généralisée pour les proches de ce régime Hvm?
Très bizarres que les relations extérieures du pays de l’Oncle Sam. Mais il est aussi écrit qu’après le retour du pays vers la démocratie, cette visite souligne l’appui du gouvernement américain au peuple malgache (« As the country returns to democracy, her visit underscores the support of the U.S. Government for the Malagasy people »). Nuance énorme: soutien au peuple malgache et non au régime Hvm/Rajaonarimampianina, passant qui ne fera jamais que passer comme Barack Obama qui, lui, sortira par la grande porte de l'Histoire de l'Humanité...
Iavoloha, 10 avril 2016. Jean Max Rakotomamonjy, président de l'Assemblée nationale, et Hery Martial Rajaonarimampianina Rakotoarimana, président de la république. Article 14 de la Constitution de la IVème république de Madagascar: "Le Président de la république communique avec le Parlement par un message qui ne donne lieu à aucun débat"
Madame Higginbottom: la démocratie est morte assassinée à Madagascar depuis plus de deux ans! Le pays est devenu une république de nommés et non plus d’élus. Cela aggravé par des violations répétées de la constitution de la IVème république sur laquelle il a prêté serment. A votre retour, dites la vérité vraie et réelle au gouvernement américain. Une seule preuve que je ne divague ni ne dis vague: depuis quand avez-vous entendu, de par le monde, qu’il fallait une autorisation de manifester le jour du 1er mai, fête du Travail? Faites-vus traduire les journaux locaux. Merci. En tout cas, Heather Higginbottom a, tout de même, émis une phrase lourde de sens: «Il est clair qu’un engagement accru de la communauté internationale est nécessaire en même temps qu’un progrès continu de la part du gouvernement malagasy». Elle ne connait donc pas aussi la fameuse «rupture dans la continuité» à travers laquelle le cher président Hery a mis Madagascar sens dessus-dessous («upside down») dans pratiquement tous les domaines. Ah la la.
Jeannot Ramambazafy – 28 avril 2016