URGENT: A TOUS LES AMI(E)S JOURNALISTES ET ACTIVISTES DES RESEAUX SOCIAUX, AUX ASSOCATIONS COMME WAKE UP MADAGASCAR ET AUTRES...
Antananarivo, le 28 juin 2016. Après près de deux mois d’inertie, lors d’une session ordinaire qui tire à sa fin cette semaine, et malgré les revendications ici et ailleurs, l'Assemblée Nationale de Madagascar s'apprête à adopter 14 projets de lois en même temps -donc à la va-vite-, dont le projet de code de la communication liberticide de 209 articles, qui menace non pas les journalistes uniquement mais également tous les libres penseurs et les faiseurs d’alerte média. Il s’avère vital de nous mobiliser à nouveau pour nous faire entendre et faire comprendre aux représentants élus du et par le peuple que s’ils adoptent ce texte, Madagascar entrera dans une dictature totale, en attendant le prochain président. Bien que nul ne demeure éternel au pouvoir, les sombres heures de la censure et des embastillements du temps de la colonie guette tout un peuple.
Rendez-vous pour une réunion d'urgence demain, mercredi 29 juin 2016 à 10h, dans les locaux de la radio Free FM, villa Pradon Antanimena.
Notre présence massive est vivement sollicitée, notre solidarité constituera notre seule force.
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Les signataires de la déclaration du 14 JUIN 2016
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Rétropédalage. Le Sénat a adopté le code de la communication. Cependant, il y a apporté des amendements qualifiés de « liberticide » par les journalistes et les défenseurs de la liberté d’expression.
Le 15 juin dernier, le Sénat était aller à contrecourant. Les locataires du Palais de verre avaient adopté le projet de loi portant sur le code de la communication médiatisée. Mais l’une des surprises portait sur le texte abrogeant l’article 20 de la loi sur la cybercriminalité qui n’y figurait pas. L’article 20 a été déterré par les sénateurs, alors qu’il était déjà source de polémique intense il y a deux ans. Pourtant, le gouvernement avait promis en 2014 de supprimer cette ligne scélérate.
Cette disposition controversée prévoit des peines de prison et de lourdes amendes en cas de diffamation ou d’injure contre une certaine catégorie d’entité et de personnes, par le biais de support numérique. Elle entame fortement la liberté d’expression et d’opinion du citoyen. Pour les journalistes et les activistes de la société civile, il s’agit tout bonnement et tout simplement de verrouiller la liberté de parole sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook devenu au fil des années une plateforme de dialogue et de communication de premier ordre.
Pour protester contre ce passage en force au niveau de la Chambre haute, les journalistes ont exprimé leur mécontentement ce vendredi 17 juin, devant le Palais de Tsimbazaza. Il s’agissait également de tirer la sonnette d’alarme auprès des députés qui devraient débattre et adopter le code de la communication. Des journalistes, de simples citoyens ainsi que des activistes du Wake up Madagascar ont tenu un sit-in devant l’hémicycle pour interpeller les élus. Leurs représentants ont été reçu par le Président de l’Assemblée Nationale et le bureau permanent. Les députés ont promis de débattre en profondeur de cette disposition durant l’assemblée plénière.
Raoto Andriamanambe - Revue "Politika" - 17 juin 2016