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Madagascar : Niels Marquardt complice de l’anticonstitutionnalité appliquée en premier par Marc Ravalomanana

Independance Day en 2008 chez les Marquardt à Antananarivo

Tout le monde, particulièrement Marc Ravalomanana et ses « GTT », arguaient que le « coup d’état » d’Andry Rajoelina serait « un mauvais exemple pour le continent africain », si on le laissait diriger la transition « tranquillement », dès lors reconnue internationalement, après la fuite du même Ravalomanana. Et pour chercher des poux au Président de la Haute Autorité de la Transition, la Communauté internationale (CI), à travers un Groupe international de contact (GIC), a inventé cette « invitation » des trois présidents déjà vomis par tout un peuple. En effet, pourquoi faire simple quand on peut tout compliquer ? Et bien, tout le monde s’est trompé mais peu reconnaîtront leurs erreurs…

Mines d’uranium au Niger

Qui osera dire qu’Andry Rajoelina a donné l’idée de ce qui s’est passé au Niger ? Cela a été clair et sans bavures, si l’on ose dire : une junte militaire a effectivement effectué un coup d’état sans coup férir. Le Président Mamadou Tandja avait poussé le bouchon du toilettage constitutionnel trop loin, via un référendum (août 2009) lui ayant permis de rempiler indéfiniment. On sait de quoi il s’agit et où l’on compte aller. Ici, il n’y aura pas de « mouvances » ni chefs de file à impliquer mais tout de suite la CI songe à des élections pour « un retour rapide à l’ordre constitutionnel ». Pourquoi ? Parce que des intérêts à base d’uranium sont en jeu. La CI, en majeure partie composée d’anciens pays colonisateurs, doit « aider » la France. Les militaires risquent fort de nationaliser l’exploitation de cet uranium utile pour les bombes atomiques et pactiser avec l’Iran, par exemple. A Madagascar, nous avons ce genre de richesses en pagaille mais personne ne les exploitent, à part l’ilménite et le cobalt, chasse gardée « anglophone ». Et aucun dirigeant malgache de la transition, même si elle le peut, ne voudra « suspendre » Sherritt et Rio Tinto, « transitoirement »… Andry Rajoelina n’a pas l’âme d’un putschiste africain. Mais ce sera le revers des « sanctions » éventuelles qui ne seront jamais à sens unique.

Logo du collectif GTT qui n’a plus qu’à se raconter des histoires pour lui-même, en attendant la justice divine. leur site devrait faire l'objet d'une étude sur la désinformation par excellence, pour défendre les intérêts d'un individu

En tout cas, ce qui a eu lieu au Niger -et qui se produira bientôt en Côte d’Ivoire- nous permet de faire un retour sur ce qui s’est passé réellement à Madagascar. Heureusement que les écrits restent. La situation actuelle est due à une campagne de désinformation à l’échelle planétaire, entamée par l’ambassadeur américain Niels Marquardt et relayé par un réseau de sites et autres blogs financés par Marc Ravalomanana, l’affabulateur qui mérite une palme pour avoir réussi à faire croire aussi longtemps qu’il a raison. Mais Rfi a aussi relayé le plus gros mensonge de l’histoire politique de la Grande île. Je rappelle que madagate.com existe depuis février 2001 et n’est pas un de ces sites, financés par Ravalomanana, qui ont subitement fleuri sur le web, à partir du mois d’avril 2009. Même le site TopMada -qui versera dans l’intox car largement financé- a écrit ce qui s’est réellement passé. Ils auront beau effacer ou changer cela maintenant, nous avons déjà enregistré leurs archives qui, à présent, vont être compromettantes pour leurs auteurs.

La page d'accueil de Topmada en date du 17 mars 2009

Ainsi, en se taisant sur la démission anticonstitutionnelle de Marc Ravalomanana et en focalisant les esprits sur l’énervement compréhensible des militaires à l’Episcopat d’Antanimena, Niels Marquardt de San Diego a créé un « coup d’état » dont il n’avait pas encore mesuré l’impact. Comme on dit, si les paroles s’envolent, les écrits restent. Et c’est avec TopMada que l’on commencera pour mettre à jour non pas une théorie du complot mais une inconscience indigne d’un diplomate. Dans ses archives du 17 mars 2009, TopMada relate cette journée presque minute par minute. A ce moment, c’était encore un support crédible. Titre : « Le Président Ravalomanana remet le pouvoir à un directoire militaire », avec toute la chronologie de cette journée « exceptionnelle », de 15h45 à 24h. Nous n’allons pas faire de « sentimentalisme » mais dire les choses comme elles ont été. Le matin de ce 17 mars 2009, plusieurs ambassadeurs accrédités dans la Grande île avaient été convoqués par Marc Ravalomanana au palais d’Iavoloha. Il a remis à cette délégation, une copie des déclarations qu’il allait prononcer l’après-midi même sur les ondes radiotélévisées. C’est-à-dire l’ordonnance n°2009-001 du 17 mars 2009, conférant les pleins pouvoirs à un Directoire militaire. Auparavant, il avait signé le décret n°2009-137 du 17 mars 2009, portant dissolution du gouvernement et abrogeant le décret portant nomination des membres du gouvernement.

Le Général William E. Ward, Commander of U.S. Africa Command, à droite, avec Marc Ravalomanana, en janvier 2009. Au centre, l’Ambassadeur Niels Marquardt qui ne pourra jamais démentir les déclarations suivantes. (Photo by Kenneth Fidler, U.S. Africa Command)

Ultérieurement, dans une interview pour le Journal « La Vérité », Niels Marquardt a été clair et précis : « Marc Ravalomanana n’a pas démissionné sous la menace d’une arme. Il n’y avait ni soldat ni véhicules militaires à Iavoloha. Marc Ravalomanana a démissionné et a remis sa démission à la délégation accompagnant l’ambassadeur. Il aurait dû passer le pouvoir au Président du Sénat, selon la Constitution malgache car la Constitution est une valeur non négociable ». Osera-t-il encore prétendre qu’il n’a jamais dit cela, même à la télévision ? Par ailleurs, le pasteur Lala Rasendrahasina et son épouse sont allés séjourner à Grand Rapide (USA) où le couple a fait un lobbying basé sur d’autres mensonges, auprès des congrégations protestantes américaines qui ont gobé le ver et l’hameçon. On se demande pourquoi il n’est pas resté là-bas ? Car dès son retour au pays, le mouvement contestataire de certains pasteurs de la Fjkm a débuté.


Marc Ravalomanana à la TVM, le 17 mars 2009

A travers ceci, il est indiscutable que c’est Marc Ravalomanana lui-même qui a enclenché une situation anticonstitutionnelle ayant amené à d’autres mesures hors constitution et logiques, mais après appréciation de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), composée, pourtant, de membres  « pro-Ravalomanana ». Les militaires à qui Ravalomanana avait transmis les pouvoirs, acte non inscrit dans la constitution (« Il aurait dû passer le pouvoir au Président du Sénat, selon la Constitution malgache car la Constitution est une valeur non négociable »), n’avaient, en aucun cas, l’intention de mettre en place un directoire militaire pour diriger la transition. Ce qui s’est réellement passé, en début de cette soirée du 17 mars 2009 à l’Episcopat d’Antanimena, l’ambassadeur américain en a été le témoin mais il a déformé les choses. Comme tout américain devenu paranoïaque depuis le 11 septembre 2001. En plus, il a donc été une des personnalités ayant reçu l’acte original de démission de Ravalomanana et l’ordonnance transférant ses pouvoirs à un directoire militaire, avant qu’elle ne soit rendue publique. Et c’est ici que se sont focalisés tous les médias « internationaux », avec la notion de « coup d’état ».


Le pasteur Lala Rasendrahasina er son épouse. Président de la Fjkm, menteur et parjure

En effet, avec le recul, si des « violences » avaient eu lieu, comme l’a déclaré Ravalomanana devant ses pairs de la Sadc, ce ne fut pas au palais d’Iavoloha mais à l’Episcopat d’Antanimena. Mais quelles « violences » ? Certes, les esprits se sont échauffés et les voix se sont élevées dans la cour mais il n’y a jamais, au grand jamais, eu atteinte à l’intégrité physique des membres de la communauté internationale présents. Les militaires « subalternes » avaient refusé l’idée même d’un directoire militaire. De quelque angle ait été prise la scène, en vidéo, ces ambassadeurs ont été invités à quitter les lieux et ils ont pu regagner leur voiture respective sans aucune interposition armée. C’est à partir de là que l’on a crié au coup d’état, au « putsch de mutins ». Parce que le pasteur Lala Rasendrahasina, président de la Fjkm -dernière entité religieuse à défendre Ravalomanana, en organisant actuellement des réunions de prières « apolitiques » nommées « Hetsiky ny mpitondra fivavahana »-, a été bousculé fermement et amené au Camp Capsat. Un Pasteur qui a osé déclarer en public qu’on lui avait fait boire de l’urine. La Fjkm est monté sur ses grands chevaux mais le drôle d’ecclésiaste a du se rétracter car Dieu déteste le mensonge. Surtout de la part d’un pasteur… On connaît la suite, appuyée par les mensonges de Ravalomanana et son argent. Un Ravalomanana qui avait copié sa démarche sur celle du Président Philibert Tsiranana qui, à la suite de la tuerie du 13 mai 1972, avait remis les pleins pouvoirs au Général de Division, Gabriel Ramanantsoa, le plus gradé des forces armées de l’époque. Le copié-collé n’a pas marché car il s’est enfui pour aller déverser des montagnes de mensonges en Afrique où il est toujours. Qu’il sache, à présent, que trop de mensonges tue, à terme. Cela dit, le plus important, dans ce dossier est de rappeler les faits exacts et véridiques couchés noir sur blanc.

Le Palais d’Iavoloha très à découvert. Une seule entrée : la RN7 à sa droite

Une fois en Afrique, Marc Ravalomanana avait déclaré, en anglais, devant ses « amis » de la Sadc : « I never resigned. I was forced to hand power over, at gun point, on March the 17th ». Il s’agit-là d’un mensonge énorme qui a été pris pour argent comptant par la CI, particulièrement par l’Union Africaine. Des vidéos existent, de cet après-midi du 17 mars 2009, montrant des journalistes étrangers interviewant des pro-Ravalomanana aux abords du palais d’Iavoloha. Ils étaient là pour « défendre le Président contre une éventuelle attaque ». A ce moment, ils n’ont pas cru à la démission de Ravalomanana (après, ce sont eux qui ont pillé la fameuse « Vitrine de Madagascar »). Ce dernier a également déclaré qu’il avait été encerclé par des militaires mais « qu’il avait fui dans la forêt avec sa femme et son fils ». Or, des centaines de ses fans étaient toujours là, l’après-midi du 17 mars. Il n’est donc pas possible que des militaires soient venus dans la nuit du 16 au 17 sana avoir été vus, étant donné la configuration du terrain. Le palais d’Iavoloha se situe en contrebas d’une immense montagne. Le seul passage se trouve à partir de la RN7. A présent, voici les extraits du quotidien Midi Madagasikara, n°7782, en date du samedi 21 mars 2009 (les archives sur le Net ont été effacées mais il existe des exemplaires sur papier) :

La page d'accueil de Midi en ligne en date du 23 avril 2009. Les déclarations de Niels Marquardt ont été effacées. Chose étrange aussi : ce lundi 22 février 2010, la mise en page de Midi en ligne est demeuré suspendue à la date du samedi 20 février 2010, à 9h45 heure de Madagascar. Tiens ?

SEM Niels Marquardt de rappeler que « depuis le mardi 17 mars 2009, Madagascar se trouve dans une situation anticonstitutionnelle ». A commencer par la remise des pleins pouvoirs à un Directoire militaire par Marc Ravalomanana. « Je lui ai dit que cela risque de semer la pagaille, mais il m’a répondu que ce n’est plus son problème », raconte l’ambassadeur américain qui a été convoqué à Iavoloha, mardi matin (ndlr : 17 mars 2009), avec ses homologues de l’Afrique du Sud et des Nations Unies. En réitérant que les Etats-Unis n’ont pas pris Marc Ravalomanana sous leur protection. « Je lui ai dit au revoir mardi matin dans son bureau et je n’ai pas la moindre idée de l’endroit où il se trouve actuellement », répond-il. Se défendant d’être pour ou contre Ravalomanana. « Nous sommes pour le peuple malgache », nuance-t-il. La suite démentira ces derniers propos. De tout cela, un seul constat : si les ambassadeurs présents à Iavoloha, le matin du 17 mars 2009, s’étaient manifesté pour crier la vérité sur les mensonges de Ravalomanana, une fois en Afrique, le pays aurait fait l’économie de morts et, actuellement , Madagascar aurait eu un nouveau président élu au suffrage universel. Que reste-t-il à espérer ? Que le GIC -surtout la Sadc- reconnaisse publiquement ses erreurs. Ce qui est encore du domaine de l’utopie. Mais sachant ces vérités historiques donc absolues, l’Union Européenne peut réviser sa position. Encore faudra-t-il que ses membres lisent ce dossier. Pour l’heure, avec cette énième date butoir, indiquant qu’elle commence à y voir clair dans le jeu de Ravalomanana, la CI tend la perche à Andry Rajoelina. Mais Madagascar appartient et appartiendra toujours aux citoyens malagasy. Enfin, quand les "intéressés" comprendront-ils enfin que les 30 deniers ont amenés Judas à se pendre ? C'est écrit depuis plus de 2000 ans mais l'être humain est un incorrigible pécheur.

Dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY – 22 février 2010

 

Mis à jour ( Mardi, 23 Février 2010 04:21 )  
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