Le Vice-Amiral d'Escadre Hyppolite Rarison Ramaroson, Vice-Premier ministre chargé des Affaires étrangères
25 février 2010 Lors de la passation entre son prédécesseur Ny Hasina Andriamanjato, au poste de Vice-Premier ministre chargé des Affaires étrangères, le Vice-Amiral d’Escadre, Hyppolite Rarison Ramaroson, a tenu un langage qui diffère totalement de celui du pasteur Richard Andriamanjato qui, durant son année de mandat aura été un peu trop… diplomate.
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VIDEO : EXTRAITS DES DECLARATIONS DU VICE-AMIRAL HYPPOLITE R. RAMAROSON
« Personnellement, je vous le dis franchement : je ne suis pas pro-Maputo en cette forme. Pour moi, Maputo c’est la culture de l’impunité. Maputo n’est pas une table des élections. Et je demande officiellement, honnêtement, à mes amis étrangers, à mes amis français, américains, européens de nous aider parce que c’est la seule solution actuellement (Ndlr : l’organisation rapide d’élections). Si quelqu’un, un signataire d’un traité récuse ce traité, comme l’a fait le professeur Zafy quand il a écrit cette histoire -parce qu’il était signataire de Maputo ; il était signataire aussi de Copenhague (Ndlr : allusion à la lettre directement adressée au pays ayant accueilli le Sommet sur les changements climatiques, demandant l’interdiction de la délégation d’Andry Rajoelina)-, donc à ce moment-là , la Convention de Vienne (Ndrl : se rapportant aux relations diplomatiques, à laquelle Madagascar a adhéré le 31 juillet 1963 et qui y est entrée en vigueur le 24 avril 1964), si je ne me trompe, traite de la nullité des traités. Donc Maputo est nul à cause du professeur Zafy. Je suis désolé mais pour moi, qui suis un marin, cette Convention de Vienne entre en jeu. Il n’y a jamais de coup d’Etat à Madagascar ».
Question de Grégoire Pourtier de Rfi : Vous avez parlé d’auto-putsch. Qu’est-ce que c’est en français qu’un auto-putsch ?
« C’est Ravalomanana qui est un auto-putschiste. En malgache on dit « manonga-tena ». C’est lui qui a fait son putsch lui-même. Il faut qu’il le sache, il faut qu’il soit honnête envers lui-même. C’est un homme d’Etat, il faut qu’il soit honnête envers lui-même, c’est lui qui s’est auto-putsché ».
Sur d’autres sujets, il est de même étonnant que des confrères « vazaha » deviennent des frères cons, avec leur question aussi bêtes que ridicules. Si le frère con de Rfi n’a rien trouvé de mieux que d'écrire qu'Andry Rajoelina «avait l'air fatigué », un autre a demandé s’il ne valait pas mieux qu’un ministre des Affaires étrangères ne soit pas un militaire mais un diplomate de carrière. Le Vice-Amiral Ramaroson l’a vite remis à sa place de journaliste inculte : « Ecoutez, est-ce que M. Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères de France est un diplomate de carrière ? ». Non mais des fois. Questions incisives ne signifient pas questions idiotes… Marcel Ranjeva, Général de métier, était l’inamovible ministre des Affaires étrangères de Ratsiraka puis celui de Ravalomanana durant des années et aucun journaliste n’a jamais posé la question.
En ce qui concerne certains ambassadeurs malgaches accrédités à l’extérieur, le nouveau ministre des Affaires étrangères a été clair à leur sujet, surtout que ces derniers oublient que ce sont les contribuables malgaches qui les paient et non les bailleurs de fonds. « Vous êtes payés par les contribuables malgaches, et vos salaires sont exorbitant, au moins 1.000 fois supérieur à celui d’un employé des zones franches malgaches. Mais est-ce que vous avez vraiment servi votre pays et le peuple malgache ? Peuple qui fait des sacrifices pour vous permettre, à vous et vos famille, de vivre dans des pays étrangers, dans des conditions aussi confortables que possibles ».
Pour le moment, de la part du nouveau n°1 de la diplomatie malgache, il ne s’agit que d’un rappel à ces ambassadeurs afin qu’ils agissent en conformité avec les réalités qui prévalent au pays. Mais il n’y aura plus de second avertissement. Tous les diplomates qui persistent à déformer ces réalités, allant jusqu’à dénigrer le pouvoir actuel verront leurs vivres coupés avant d’être tout bonnement limogés, sans état d’âme. Déjà , l’opinion publique malgache, enfin mise au courant de ces salaires faramineux, exige des sanctions immédiates.
On attend donc des rapports sur les faits et gestes de ces diplomates qui se sucrent sur le dos des travailleurs malgaches qui n’entendent pas payer des impôts pour que ces ambassadeurs mènent une vie de nabab. Pouvoir de fait ou non, il existe tout de même des dirigeants à Madagascar et il n’est effectivement pas normal que ce qui se passe vraiment dans la Grande île soit aussi déformé comme s’il s’agissait d’un pays où une guerre armée sévit.
Jeannot RAMAMBAZAFY