WANTED !
Le fameux lieutenant-colonel Randrianjafy Raymond, déjà impliqué dans la tentative de prise des armes au dépôt de la Primature de Mahazoarivo
Il faut reconnaître une fois pour toutes qu’Antananarivo n’est pas Madagascar. Mais si l’on se trouve à l’extérieur et que l’on surfe sur Internet, le pays est à feu et à sang. Dernière « trouvaille »sur youtube, répercutée de manière exceptionnelle, la déclamation du lieutenant-colonel Randrianjafy Raymond, chef OPS, entouré de quelques sous-officiers armés jusqu’aux dents. Cette vidéo qui dure 1mn25s a été filmée par l’un de ces gendarmes renégats dont la seule et unique motivation n’est que l’argent.
Voici la traduction de cette déclamation tirée par les cheveux, mise en ligne le 19 mai 2010 au soir :
DECLARATION
« D’une part, c’est à travers la requête à propos des 2.500.000.000 fmg (donnés par Ravalomanana en 2009) que l’on a connu le FIGN. Nous avons demandé des explications car nous avons soif de la vérité
Mais les autorités actuelles n’ont pas pris leurs responsabilités pour régler cette histoire et les enquêtes n’ont rien donné jusqu’ici ;
D’autre part, l’injustice règne actuellement avec des arrestations par-ci par-là  ; et on nous menace sans arrêt parce que nous sommes les seuls à oser dire la vérité.
Cela suffit, car la vérité ne peut pas mourir et nous sommes prêts à la défendre jusqu’au bout. C’est pourquoi nous faisons un appel aux compatriotes Malgaches conscients de l’injustice qui prévaut actuellement, ainsi qu’aux sous-officiers du FIGN qui ont répondu à l’appel, de venir au Mausolée, à l’arrêt des bus 194, demain 20 mai 2010 pour nous soutenir.
Venez car nous serons là pour vous protéger avec toutes nos forces.
Nous agissons ainsi pour trouver ensemble une solution face à la détérioration actuelle de la nation malgache et pour sortir de la crise.
Pour sauver la nation ! »
L'entré du Fort Duchesne, dans la matinée du 19 mai 2010. Le fort tient son nom du général français Duchesne, commandant en chef du corps expéditionnaire qui débarqua, le 6 mai 1895, à Mahajanga. Il existe aussi un fort Duchesne dans l’état de l’Utah aux U.S.A
De leur côté, les membres du mouvement de certains ecclésiastes (Hetsiky ny Mpitondra Fivavahana ou HMF) de la Fjkm avaient averti qu’ils allaient organiser, le 20 mai 2010, un meeting « inédit », sans préciser le lieu. Même chose chez les pro-Ravalomanana du Magro de Behoririka qui avaient écouté le message suivant de Marc Ravalomanana en personne : « Préparez-vous à une élection imminente... ». Tous ont crié à la victoire et au retour très proche de Ravalomanana, que c’en était fini d’Andry Rajoelina. Et ils se sont retrouvés à proximité du Fort Duchesne. Ne savent-ils pas qu’il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ?
Sûr de son fait, ce président démissionnaire, se basant sur la désinformation distillée par ses réseaux de la toile grassement payés, s’est permis le luxe de s’adresse à la population de Madagascar à travers une déclaration en… anglais, portant le titre de Président de la République de Madagascar. Cette déclaration a été propagée via mails par Guy Rivo Randrianarisoa qui vit dans la banlieue parisienne.
LETTRE EN ANGLAIS, ADRESSEE AUX MALGACHES, DE L'USURPATEUR RAVALOMANANA
Le dénominateur commun de ces actions totalement échevelées reste l’argent inépuisable de Marc Ravalomanana qui démontre ainsi une capacité de nuisance infernale. Qu’importe l’avenir immédiat du pays, après lui le déluge. Malheureusement, à trop tirer le diable par la queue, il se retourne contre vous. Pour le moment, l’important pour ce président pas comme les autres est de tenter de faire croire à l’opinion internationale que les Malgaches s’entretuent et qu’il faut une intervention armée venue de l’extérieur. Comme les militaires de la Sadc, par exemple. Un rêve caressé l’an dernier et même suggéré par… Robert Mugabe. Le Sénateur Paul Wille a entièrement raison : « Le clan des anciens chefs qui se sont retrouvés et regroupés dans un seul objectif commun qui pourrait se résumer en cette phrase : Il vaut mieux que la situation pourrisse plutôt qu’elle en profite à quelqu’un d’autre. Le quelqu’un d’autre est, bien sûr, le Président [de la Transition] mais c’est aussi tout le peuple malgache».
Le Lieutenant-Colonel Raymond Randrianjafy ne représente pas la FIGN (Force d'Intervention de la Gendarmerie Nationale), basée sur la colline du Fort Duchesne à Antananarivo. Son nom avait déjà été cité lors de la tentative de prise de la Primature où étaient stockés des centaines de fusils mitraillettes d’assaut AK 47 ou Kalachnikov. Mais il n’a pas été inquiété car ayant pris les devants avec des menaces non voilées. En tout et pour tout, ils n’étaient qu’une vingtaine d’hommes en uniforme, payés 10.000 ariary par jour, qui ont déshonoré le blason de la gendarmerie nationale malgache et sali la mémoire du Colonel Richard Ratsimandrava, assassiné en 1975. Quoi que racontent les sites pro-Ravalomanana payés pour désinformer, en particulier celui du Gtt qui n’a plus aucune crédibilité mais fait dans le n’importe quoi pour plaire à leur dieu, j’ai personnellement suivi le déroulement de la situation depuis 9h jusqu’à midi.
Inutile de vous montrer des photos, la menace sur les lieux ayant été plus que pesante. Vers 9h, une 4X4 blanche marquée FIGN arrive. En sortent les pasteurs Tiana et Michaël de la Fjkm. Alentours, à peine quelques centaines de fanatiques qui priaient en insultant copieusement les journalistes. Drôle de paroisse. Vers 9h30, un camion rempli d’éléments de l’Emmonat arrive au niveau du Foyer de Vie. Le barrage tenu par huit renégats est vite démantelé.  Arrive alors le général Zafera, commandant de la FIGN. Conciliabules. « Vous ne représentez pas la FIGN !», vocifère alors le général Zafera. « Je vais régler cette affaire », annonce-t-il aux journalistes ; Aux ecclésiastes de la HMF : « C’est de cette façon que vous prétendez prier ? ».
Le colonel de gendarmerie Richard Ratsimandrava. Chef d'Etat et de gouvernement, il a été assassiné le 11 février 1975. Le lieutenant-colonel Randrianjafy Raymond a aussi sali sa mémoire
Vers 10h, au niveau de la caserne des forces d’intervention de la police (FIP) à Antanimora, arrivent huit camions chargés d’éléments de l’Emmoreg commandés par le colonel Richard Ravalomanana. Point de la situation et stratégie : « évaluer les éventuels dommages collatéraux face à cet attroupement armé et sortir les familles de la caserne ». Puis la troupe commence à monter en tirant en l’air. C’est la débandade des fanatiques. Lentement mais inexorablement, les gendarmes renégats se replient vers la caserne en ripostant. Ils sont accompagnés par quelques civils dont les meneurs de la Fjkm. Les tirs deviennent plus nourris et sourds, entendus jusqu’à la route circulaire. Vers 10h45, ce sont les éléments du FIS, commandés par le lieutenant-colonel Lylyson qui débarquent. Vers 11h, des pro-Ravalomanana descendent vers le croisement menant à Ankatso, au niveau du siège social de La Gazette de la Grande île, pour tenter de faire un barrage. On entend des tirs à l’intérieur de la caserne. Vers midi le bilan officiel est de trois (03) blessés : un civil, un gendarme, un militaire. Il s’agit de trois blessés par balle, officiellement déclarés par la Croix-rouge malgache. A l’heure où nous mettons ce dossier en ligne (17h30), on ne sait si ce bilan s’est alourdi. Mais il y a eu perte humaine, c’est certain… En fait, ce sont deux éléments de la FIS (Force d’intervention spéciale), dont le dénommé Ramaroson, qui ont été tués, dirigés à la morgue de l’hôpital militaire de Soavinandriana ex-Girard et Robic. Au final, ce sont 14 personnes qui ont été blessées par balle. (Source HJRA et Hopital de Soavinandriana).
En tout cas, cette tentative de coup d’état était vouée à l’échec, dans la mesure où il y a eu trop de tapage autour. Et qu’il s’agissait d’une action isolée, uniquement motivée par l’appât d’un gain facilement acquis et fait suite à la tentative de récupérer les armes du dépôt de la Primature, quelques semaines auparavant. Mais c’est le prix du sang versé qui a été gagné : des Malgaches se sont entretués pour justifier un pacte avec le diable. Et, encore une fois, la HAT a pêché par son manque d’anticipation et son retard dans la prise de décision. Il avait fallu encercler cette caserne dès la parution et la diffusion de la vidéo de ce lieutenant-colonel Randrianjafy Raymond. C’est-à -dire le soir même du 19 mai 2010. Pour le moment, avant même le bilan officiel et la totale maîtrise de la situation, Marc Ravalomanana ne s’est pas empêché de claironner. Actuellement, il doit siroter du champagne pour sa « belle victoire ». Sa logique de l’affrontement s’est déclenchée effectivement.
Cliquez sur la photo pour lire la psychologie de Marc Ravalomanana
Combien de temps la Communauté internationale mettra-t-elle pour enfin comprendre que Marc Ravalomanana n’est rien d’autre qu’un dictateur déchu qui sèmera le chaos tant que ses avoirs ne seront pas gelés. Car l’argent est sa seule force. Ôtez-le lui et il sera aussi nu et inoffensif qu’un ver. A l’approche des 50 ans du retour de l’Indépendance, ce personnage devenu odieux au fil du temps, entend célébrer cette commémoration à coups de canons meurtriers et tant pis pour les victimes. Pour l’heure, ce lieutenant-colonel renégat a demandé une négociation avant de se rendre car « il a peur pour sa vie ». Car cette vingtaine de renégats -même pas issus d’un corps d’élite- est encerclée par 600 membres des forces armées, tous corps confondus. Pour reprendre le leitmotiv américain : On ne négocie pas avec des terroriste ! En tout cas, le Premier ministre Camille Vital est attendu sur les lieux. Et un pasteur est sorti du camp pour se rendre aux autorités légales. En tout cas, que Marc Ravalomanana ne se fasse plus d’illusions : les forces armées malgaches restent soudées pour faire respecter l’état de droit et ce ne sont pas ses milliards, jetés par la fenêtre, qui les convaincront que sa « cause » est juste. Surtout après cet énième fiasco. La suite ? L'assaut est imminent. la fin est proche pour ces gendarmes qui ont sali l'honneur de leur corps. Que les vrais coupables et leurs complices soient traduits en justice et qu’ils récoltent ce qu’ils méritent.
Titre de ce jeudi 20 mai 2010, criant de... vérité
En fait, il n’y en a qu’un seul : Marc Ravalomanana et le pouvoir de son argent. Par l’intermédiaire d’un lieutenant-colonel pris par la fièvre de l’ariary et une vingtaine de sous-fifres sous-payés (10.000 ariary, rappelons-le ici) ; une poignée de pasteurs de la Fjkm et leurs ouailles fanatisées ; quelques centaines de pro-Ravalomanana du Magro et la radio Fahazavana devenue radio des Mille-Collines. On attend le verdict mais que la culture de l’impunité ne subsiste plus jamais !
18h45, heure d'Antananarivo. C'est fini : le fort Duchesne a été investi par les membres du G6, de l'Emmoreg et de la FIS, le colonel Richard Ravalomanana et le lieutenant-colonel Lylyson en tête. Un petit "hic" : le lieutenant-colonel Randrianjafy Raymond s'est évaporé" en tenue civile. C'est confirmé. Il est donc "wanted". Un gendarme de Raymond Randrianjafy a été tué, un pistolet mitrailleur à la main.
Dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY - 20 mai 2010