"Azoko ity ary tsy amelako hatramin'ny farany". Je l'ai gagné et je le garderai jusqu'au bout, semble dire ce candidat par substitution devenu président de la république par procuration
Bon, c’est clair, une bonne fois pour toutes, et les journalistes présents l’ont entendu à son arrivée à Ivato, le matin de ce 1er avril 2015, en pleine semaine sainte de la chrétienté. Pour le candidat par substitution élu par procuration, la démocratie se limite au vote qui lui a permet d’accéder à la magistrature suprême. Le reste n’est que déstabilisation et menace à la paix sociale ainsi qu'au développement et à la venue des investisseurs et de tous les partenaires. Ah bon, c'est donc la priorité ? Les pauvres Malgaches passent en dernier et peuvent attendre -mais quoi- alors ? Par conséquent, à partir de ce jour -et ce n’est pas un poisson d’avril- tous les Malgaches ont intérêt à rester tranquilles et à fermer leur gueule sinon pan-pan cucul. Bravo ! Nous sommes tous devenus les ennemis de l’état les gars et les membres du SeFafi sont donc des fous à lier, sinon de dangereux terroristes ! Jusqu’à quand ? Car le pouvoir à des limites.
En tout cas, cela révèle que tous les actes des forces armées émanent de lui, en tant que chef suprême. La constitution ne sert plus donc à rien et il faudra que la IVème république change de nom et de devise. Mais ailleurs, hors de la Grande île, qu’est-ce que la démocratie ? Définitions universelles que vous pourrez lire dans n’importe quel dictionnaire, sauf malgache :
DEMOCRATIE
Etymologie : du grec dêmos, peuple, et kratos, pouvoir, autorité.
La démocratie est le régime politique dans lequel le pouvoir est détenu ou contrôlé par le peuple (principe de souveraineté), sans qu'il y ait de distinctions dues la naissance, la richesse, la compétence... (principe d’égalité). En règle générale, les démocraties sont directes ou représentatives, le pouvoir s'exerçant par l'intermédiaire de représentants désignés lors d’élections au suffrage universel.
Les autres principes et fondements de la démocratie :
- La liberté des individus (liberté de presse, d’expression, d’opinion, de manifestation…);
- la règle de la majorité ;
- l'existence d'une « constitution » et d'une juridiction associée (la Haute cour de justice pour Madagascar) ;
- la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) ;
- la consultation régulière du peuple (élection et référendum) ;
- la pluralité des partis politiques ;
- l’indépendance de la justice.
La démocratie s'oppose aux autres régimes politiques que sont :
- la monarchie absolue (pouvoir aux mains d'un seul homme) ;
- l’aristocratie (pouvoir aux mains des meilleurs) ;
- l’oligarchie (pouvoir aux mains d'un petit nombre de personnes ou de familles) ;
- la théocratie (pouvoir aux mains d'une caste sacerdotale) ;
- l’empire, la dictature et autres régimes totalitaires.
On parle de démocratie économique ou sociale lorsque les droits sociaux, au logement, au travail, à l’éducation… sont garantis.
Alors, pour en revenir à Madagascar sous Rajaonarimampianina ? C’est tout simplement une république oligarchique où tous les pouvoirs sont dépendants de lui qui ignore jusqu’au mot « honte » -insensibilité à l'opprobre, au déshonneur- (« henatra », bien ancré dans la culture malgache). Il considère qu’il n’a plus aucun compte -surtout d’argent- à rendre au peuple et qu’il a le droit de n’en faire qu’à sa tête. Mais qui paie le salaire de tous ces fonctionnaires, bordel ?!
Normalement, étant ancien étudiant du Québec, Hery Rajaonarimampianina devrait avoir honte. Mais, comme je l'ai écrit plus, il ignore ce qu'est la honte. Cette manifestation québecquoise n'a eu besoin ni d'autorisation d'un quelconque préfet de police, ni de Général Florens, ni d'Emmoreg armés jusqu'aux dents. Pourquoi ce président-ci n'applique pas ce qu'il a vécu ? C'est-à -dire la liberté d'opinion, d'expression et de manifestation ?
Quant aux droits sociaux des Malgaches, c’est du domaine du… luxe. Bof, qui lui dit qu’il sera éternel, lui simple être humain mortel comme vous et moi ? Personne ne s’éternise aussi au pouvoir à Madagascar où il est déjà le 5ème président élu. En tout cas, moi le vrai détenteur du pouvoir, j’affirme que le compte à rebours a commencé pour lui, le 25 janvier 2014. Car si le peuple demeure, lui il ne fera que passer. C’est une certitude absolue ! Mais tous ses actes devront être -et seront- consignés par écrit pour le tribunal de l’Histoire. Car le temps n’effacera jamais le crime commis contre son propre peuple. Et ce sera son… délestage final.
DOCUMENT : Hery Rajaonarimampianina n’aura pas suivi des études au Québec pour rien. Mais il ne fait plus partie du peuple, il est Filoha. cette pétition traduit étrangement ce qui se passe à Madagascar depuis son accession à la magistrature suprême
Jeannot Ramambazafy - 1er avril 2015