Antananarivo, 67 ha. Un événement appelé à faire date dans les annales de la fonction publique. C’est sous cet angle que les parties prenantes ont signé un protocole d’accord, le 10 avril 2015. Il s’agit du ministère des finances et du budget, du ministère de la fonction publique et du syndicat autonome des contrôleurs et inspecteurs du travail (S.A.I.T.).
Les tenants du pouvoir s'engagent à régler les revendications liées à l'indemnité de ces agents de l'état en… 2016 (voir vidéo ci-dessus). « En 2016 car c’est impossible pour cette année, en ce moment où le FMI effectue un contrôle. Aussi, le début de paiement des indemnités liées à la fonction se fera en 2016 », a révélé le ministre de la fonction publique, Maharante Jean de Dieu. Une bataille a été remportée en échange de l'arrêt de la grève. Mais qui a perdu, qui a gagné? Nul ne sait trop dans une conjoncture murée par un manque chronique de liquidité, une banqueroute déguisée des caisses publiques malgaches. Le gros du problème reste entier. Pour ce qui est due statut particulier, cela faisait un bon bout de temps (neuf ans plus précisément) que les inspecteurs réclamaient son application. Vainement.
Ce n’est qu’après une grève de trois semaines du S.A.I.T.que le Premier ministre Jean Ravelonarivo sort de sa torpeur mais pour se demander pourquoi avoir attendu tout ce temps pour manifester. Du coup, le mouvement des inspecteurs du travail a été associé à un blocage à connotation politique. De là , à admettre que tous les inspecteurs, sont tous des politiques, du moins, obéissant à des intérêts dévoyés, relève de la pure mauvaise foi.
Le ministre Maharante Jean de Dieu, hélas aux ordres, avait déjà avoir compris la dimension socio-économique du mouvement. Ayant eu le feu vert de son patron, il a reconnu qu’il est fortement attaché à une sécurisation de la fonction du fonctionnaire. Ainsi a-t-il déclaré: « Aucun agent de l'état ne sera ni sanctionné, ni affecté pour des motifs de grève ». Et, en tant que premier responsable de la fonction publique, il s’est dit prêt à défendre en conseil le cas du statut particulier des contrôleurs, inspecteurs de travail. La perspective est, somme toute, normale mais Maharante Jean de Dieu semble soudain voir le problème avec acuité. « Comment accepter que certains inspecteurs fassent leur contrôle à bicyclette ou encore que les entreprises contrôlées assurent les moyens de déplacement des susnommés ? ».
De son côté, Hanitra Razakaboana présidente du S.A.I.T. a du faire contre mauvaise fortune, bon cœur. En tout cas, la grève s’est achevée. En attendant 2016. Pour l’heure, elle a tenu à remercier le gouvernement et elle espère que les futures revendications seront autant écoutées que celle relevant du statut particulier des consœurs et confrères qu’elle représente.
Jeannot Ramambazafy – Photo : Harilala Randrianarison
Â