CENI-T (Commission électorale nationale pour la Transition) - CENI (Commission électorale nationale indépendante). Mais quelle indépendance, Seigneur?
Ce régime Rajaonarimampianina n’en aura pas fini de nous étonner dans sa gouvernance du tout à l’envers: construire le toit avant les fondations. Et, comme de bien entendu, depuis deux ans déjà , personne ne dit rien, tout le monde trouve normaux des travers qui, ailleurs, n’auront jamais eu lieu d’être. Tout cela en invoquant l’Etat de droit pour mieux se foutre de la gueule du monde entier.
Les élections sénatoriales malgaches se sont déroulées le 29 décembre 2015, en pleine saison des pluies. Ce qui n’est déjà pas conforme à la constitution. Mais la grande question qui se pose est: quelle est l’entité qui les a organisées? En effet, ce n’est que le 13 janviers 2016 qu’une passation de service a eu lieu entre le président de la CENI-T, Ralaiariliva Mamy, et celui de la CENI, Hery Rakotomanana. Sans audit -financier surtout-, s'il vous plaît. Ils arrangeront les chiffres ultérieurement...
Une passation en vase clos. Pour marquer "l'indépendance"?
Par ailleurs, sauf élections anticipées -car des élections régionales et provinciales c'est du domaine d'une vue d'esprit étriquée avec ce régime-, il n’y aura plus d’élections à Madagascar d’ici 2018. Or, l’équipe de cette CENI continuera à percevoir des salaires mirobolants en plus d’avantages honteux en regard de la pauvreté ambiante. D’où vient cet argent sinon des contribuables malgaches qui ne comprendront jamais que ce sont eux qui paient le salaire de tous ces gens-là . Cette passation théâtrale et tardive suit le « courage » du ministre de l’Environnement, Ralava Beboarimisa, qui a déposé sa déclaration de patrimoine à la HCC au mois de décembre 2015. Un an après sa nomination… Et tout le monde trouve cela normal…
Lakhdar Brahimi. Cet ancien envoyé de l’Onu et de la ligue arabe en Syrie n’y a pas beaucoup brillé par son efficacité si on suit l’actualité… actuelle
Dans cette énième histoire de la jungle, celle du plus fort (ce qui restera à démontrer bientôt), la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) trouvera normale aussi cette passation. Surtout que, le 7 janvier 2016, son président, Jean Eric Rakotoarisoa a été félicité par Lakdhar Brahimi, chef de la mission du Conseil des Sages de l’Union africaine. Argumentation: « Décision de la HCC relative à la déchéance du président de la république, qui a permis à Madagascar d’éviter une nouvelle crise politique ». Cela donnera des ailes à ce professeur de droit anticonstitutionnel (si !) pour accepter les résultats de ces sénatoriales avec des « considérant » encore plus sidérants et manœuvrer pour toiletter la constitution au nom de la « stabilité politique » (ANALYSE ICI).
Quel est l'avis de Lakhdar Brahimi sur cette réalité algérienne?
Mais c’est une méconnaissance totale des réalités qui prévalent et c’est, surtout, reculer pour mieux sauter. Face à un diagnostic de stade final, on ne peut pas reculer éternellement une mort (politique) certaine, Monsieur Brahimi ! Cet Algérien, qui a pris le risque de donner de mauvais conseils à Jean Eric Rakotoarisoa, semble avoir oublié les printemps arabes, même si l'Algérie a été une… exception. Mais au cours de la décennie 1990, l’Algérie a perdu (par les milliers d’exilés et les victimes des assassinats ciblés des services lors de la guerre civile) l’essentiel de son élite instruite et formée, capable de formuler des alternatives politiques de gouvernement.
Hery Rakotomanana (CENI) -déjà président avant Béatrice Atallah- et Ralaiariliva Mamy (CENI-T)
Pour l’heure et à ce stade, pour en revenir à cette passation ridicule (qui ne tue pas) et en regard de ce vice de forme flagrant, plus rien ne sert à rien à Madagascar dans le domaine de la loi. Encore heureux qu’on y ait encore le droit de respirer l’air « ordurier » qui n’est pas près de s’évaporer avec l’arrivée des prochains et proches cyclones. Hery Rajaonarimampianina est proche de suivre l’exemple de Jean Bedel Bokassa qui s’était proclamé empereur. Mais on connaît sa triste fin.
Je ne comprendrais jamais ces dirigeants qui persistent à croire qu’en jouant au petit dictateur, ils sortiront par la grande porte de l’Histoire de l’Humanité. La finalité est simple et implacable : ils deviennent riches ensuite ils deviennent morts, comme vous et moi un de ces quatre matins. Et un linceul n’a jamais eu de poches. Les leurs peut-être? Mais d’ici là , Madagascar n’appartiendra plus aux Malgaches car après Hery Rajaonarimampianina le déluge.
Pour les mous du cerveau qui se demandent encore à quoi sert ce genre d’article puisqu’on n’y peut rien, voici ma réponse: la vie de la nation malgache ne s’arrêtera à Hery Rajaonarimampianina. Ce genre d’article servira à son successeur élu pour que ce genre de théâtre ne se reproduise plus jamais lorsqu’il sera au pouvoir à son tour. D’où l’importance de la date sur les photos. C’est la méconnaissance de l’histoire qui amène les dirigeants malgaches à commettre les mêmes erreurs que leurs prédécesseurs qui ont tous mal fini. Tous sans exception.
Jeannot Ramambazafy – 14 janvier 2014