Richard Claude Ratovonarivo
Que dire encore face à l’inéluctabilité de la mort ? Rien. Mais tout de même. La dernière fois qu’on était ensemble, c’était lors des obsèques de Georges Rakotondrasoava, en juin 2013. Mais il faut dire que la mort ne montre aucun signe extérieur de sa venue. Elle vous vole votre vie sans crier gare. Richard Claude Ratovonarivo avait 66 ans. C’est jeune de nos jours. On se connait depuis assez longtemps. C’est un peu grâce à lui que je suis entré à Madagascar Tribune en 1988.
Tout est dit sur lui dans le faire-part, dans le domaine du journalisme. En plus, il était membre du Club des Journalistes Doyens (CJD).
Richard Claude et Jean Aimé Rambeloson
de g. Ã dr.: Norbert, Jocelyn (Jean-Louis), Sammy, James et Richard Claude
Richard Claude et Jeannot Ramambazafy
Richard Claude, Jean Aimé, Norbert. Au fond: James et Rémi
Photos prises lors du décès de Georges Rakotondrasoava. Je ne veux pas verser dans le cynisme mais les gars, nous sommes tous des morts en sursis
Personnellement et au nom de toute l’équipe de madagate.com, je présente mes sincères et profondes condoléances à Noro, son épouse, ainsi qu’à ses enfants et petits-enfants. C’est vrai : j’ai eu la chance de l’avoir connu, d’avoir vécu des moments avec Richard Claude.
Jeannot Ramambazafy – 13 août 2013
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HOMMAGE DE SA FILLE AINEE SYLVIANE
Nous assistons aujourd'hui au décès d'un époux aimant et respectueux, d'un père affectueux et attentif, d'un grand père enjoué et si fier mais également à la perte d'une mémoire de Madagascar, de ceux qui impriment dans leur passage sur Terre, comme dans les kilomètres de papiers noircis de texte, l'Histoire vu d'un œil vif, tolérant mais pas complaisant, affectueux mais pas dupe, critique mais toujours dans l'expectative, dans l'observation, dans l'empirisme, en dehors de toute connotation idéologique ou partisane.
Car Richard Claude Ratovonarivo, connu des initiales RCR pour ses lecteurs, consoeurs, confrères, familles, amis, s'en est allé ce 11 août 2013, en plein âge de sagesse et de raison, en toute possession de ses moyens intellectuels, en toute activité journalistique, car il n'a jamais cessé d'écrire, de commenter, de rédiger, d'analyser, et ce jusqu'au dernier souffle.
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Il est né le 07 mars 1947 à Antananarivo. Son père, directeur d'école et sa mère, Institutrice, lui inculquèrent dès ses premiers pas, le goût des lettres et des phrasés racés. Après de brillantes études au Lycée Rabearivelo, il s'envole vers la France pour intégrer, l'Ecole de Journalisme de Lille et le Centre de Formation du Journalisme de Paris, et devient rapidement un collaborateur de qualité au sein de la toute nouvelle JEUNE AFRIQUE, au côté de son fondateur et actuel PDG, Béchir Ben Yamed.
Mais la nostalgie du Pays le gagne vite et c'est ainsi que début 80, il regagne le pays en compagnie de son épouse Noro et de ses filles Joelle et Sylviane. Il fonde alors ZAVA MISY et REALITES MALGACHES.
Les épreuves de la vie, telles que la perte d'un enfant chéri, d'un père ou d'une mère, n'auront entaché ni son style ni sa verve, ni sa créativité, ni son constant besoin de renouveau. Car RCR était constamment dans une démarche évolutive. Sa vie pourrait se résumer en une pyramide de création, d'idées, de révolutions, d'énergie, de genèse. Il était de ceux qui pensaient que chaque jour nous apporte un renouveau, une découverte à explorer, à analyser, à commenter, et c'est ainsi que naquirent successivement Carine et Stéphanie, mais aussi OCEAN INDIEN ACTUEL, MADAGASCAR TRIBUNE, MADAGASCAROIS, RADIO MADA, MADA ECONOMIE, et j'en passe.... Quel parallèle imprudent entre ses enfants et ses créations, mais SI pourtant, il aimait son métier comme on aime la vie, il aimait la vie comme on aime son épouse, il aimait ses œuvres comme il aimait ses enfants.
En tant qu'enfants, nous admirions, avec une certaine distance, ce père perdu derrière ses journaux et ses lunettes de vue, ou avec régulièrement le poste radio vissé sur l'oreille droite pour son "RFI du matin"... Mais que dis-je, distant? Non, car il aimait tant son métier qu'il voulait l'insuffler à tous, y compris à nous, donc très tôt nous nous sommes imprégnées de cette ambiance, l'odeur du papier journal, les gratte-ciel de journaux et autre magazine à ne surtout pas toucher, le silence de la lecture et de l'écriture, si apaisante, si rassurante...
Aujourd'hui, la maladie a emporté son enthousiasme, sa curiosité, son éternel envie et besoin de transmettre et d'enseigner alors que durant plusieurs années il enseigna aussi le journalisme à l'Université d'Ankatso et à l'Institution St Michel.
La maladie a eu raison de cet homme de savoir, mais nous garderons de lui, au delà de tout ce qui a déjà précédé, sa dignité et son intégrité.
Sylviane Loubradou Ratovonarivo