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Facettes de la mort : Hommages à Randianina, Pauline et Georges

Qu’est-ce que certains esprits maléfiques n’inventeraient-ils pas pour se convaincre qu’ils existent ! Mon absence temporaire, amis lecteurs, a encore démontré la capacité de nuisance d’être malfaisants qui se rappelleront de cet article lorsque le deuil frappera leur famille. Car, c’est écrit dans l’Ecclésiaste : il y a un temps pour vivre et un temps pour mourir.

Dans ce contexte mortel -qui fait partie de la vie- les illustres anonymes qui passent leur temps à user de leur droit d’expression pour démontrer que la bêtise est vraiment humaine, s’en iront en poussière aussi anonymement qu’ils ont eu le privilège de bloguer comme des cons qu’ils étaient de leur vivant. Personne ne se souviendra d’eux, personne ne les pleurera. Mais, dans ce passage terrestre transitoire (25.750 jours selon le pasteur de l’église d’Atsimon’i Mahamasina), il existe des êtres humains dont il faut rappeler le souvenir. Facettes de la mort, à travers le départ définitif de Pauline, Randianina et Georges.

RANDIANINA


Rakotovazaha Randianina Magali nous a quitté le 2 juin 2010. Elle avait 22 ans. C’était une de mes nombreuses nièces. Elle était atteinte d’une maladie classée rare : le cancer du sang ou leucémie, également surnommé « le tueur silencieux ». Jusqu’à présent, il n’existe aucune statistique fiable concernant cette maladie à Madagascar.

8 juin 2010. Mialy Rajoelina venue à l'hôpital des enfants de Tsaralalàna, à l'adresse des 15 enfants atteints de la leucémie : " Je suis une maman et j'ai déjà vu mes enfants malades. Ce n'est qu'une épreuve à traverser. Le message que je vous apporte aujourd'hui est celui-ci : tant qu'on continuera à vous soigner, il faut garder espoir "

Mais on sait qu’elle atteint les enfants surtout. Dans le cadre du mois de l’Enfance, (Juin) la visite de Mialy Rajoelina, Première dame de l’Etat, à l’hôpital mère-enfants de Tsaralalàna a été révélatrice. L’association Fitia qu’elle préside a décidé de prendre en charge 15 enfants atteints de leucémie.

Mialy Rajoelina, au nom de l'association caritative FITIA (Amour) qu'elle a fondé et qu'elle préside, remet le chèque de 6.826.000 Ariary au Professeur Noëline Ravelomanana, directrice de cet hôpital mère-enfants de Tsaralalàna. Cet argent est destiné au traitement de ces 15 enfants qui vont combattre la mort avec leurs parents respectifs

Cela signifie qu’il en existe d’autres, c’est certain. Au stade actuel des choses, que peut-on faire sinon soulager la souffrance du malade et de ses parents ? Car le traitement est long et onéreux. Les avancées de la recherche médicale apportent, toutefois, des espoirs avec le vaccin anti-leucémie et la transplantation de la moelle osseuse. Mais ce n’est pas à la portée de tout le monde…

Randianina et ses deux cousines (Sandy et Maheva, mes propres filles), au temps des jours heureux. C'était lors de la célébration des 70 ans de leur grand-mère commune, en 2007

Yaël, l'ainée de mes petits-enfants, qui a rendu l'hommage suivant à sa tante :

Hommage à Randianina lu par sa nièce Yaël, à l'église Fjkm d'Atsimon'i Mahamasina, le samedi 5 juin 2010

5 juin 2010, église Fjkm Atsimon'i Mahamasina : des membres du club auto-moto FMMSAM, leur Président Eric Razafitsifera en tête, s'apprêtent à former une haie d'honneur pour saluer  le passage du corbillard renfermant Randianina, une de leurs pairs

Pour en revenir à Randianina, membre de la FMMSAM ("Firaisana Malagasy Manao Spaoro Aotomobilina sy Moto"), elle a été inhumée le 5 juin 2010 à Ambatolampikely RN2. A mon sens, il faudrait qu’une association malgache sur cette maladie soit créée ne serait-ce que pour informer les familles dont les enfants en sont atteints.

PAULINE


En février dernier, j’avais écrit un article sur cette arrière-arrière-grand-mère de 125 ans. Pauline Razanaka est partie le 8 juin 2010 dans son village d’Ambohimahasoa. Elle s’est éteinte comme la flammèche d’une bougie.

Nadine Ramaroson et Pauline Razanaka

« Découverte » par Nadine Ramaroson, ministre de la Population et des Affaires sociales, celle-ci est allé lui rendre un dernier hommage, le 10 juin 2010. Mamabe Pauline aura eu le privilège d’avoir survécu à l’époque des rois, à la colonisation, aux évènements de 1947 et au retour de l’Indépendance et ses périodes de révolte populaire : 1972, 1991, 2002, 2009.

Cliquez sur la photo ci-dessus pour voir le reportage sur Mamabe Pauline. Comme le dirait Lapalisse : avant de mourir, Pauline était tellement vivante... Et, au moins, durant sa longue vie, elle aura eu le privilège de recevoir à domicile,  la visite d'une ministre. Mon projet de réaliser un film sur cette centenaire s'est aussi envolé vers l'au-delà

Là où elle est, à présent, Mamabe Pauline repose enfin du sommeil des justes, et ses souvenirs terrestres seront transmis par sa nombreuse descendance, tels des contes et légendes. Et le problème, avec la tradition orale, c'est que la fiction dépasse souvent la réalité. Et tout n’est pas toujours bien qui finit bien… Cela dépend de chacun d’entre nous.

GEORGES


En tant que journaliste depuis bientôt 30 ans, il aurait été indécent de ma part, de ne pas rendre hommage à un grand et illustre nom de la presse à Madagascar. Georges Ranaivosoa, s’en est allé au paradis des communicateurs, le 8 juin 2010. Il avait 76 ans. Son parcours dans le domaine de la presse est exemplaire. C’est vers la fin des années 1940, à Paris, qu’il débute, après de solides études en la matière. Le jeune Georges Ranaivosoa fera partie de la rédaction de l’agence de presse de l’Union française et celle du « Parisien libéré ». Il rentre à Madagascar au moment où j’avais un an (1955). Avant de créer « Malagasy Telegrafy », il avait écrit pour « Malagasy Vaovao » et « Gazetin’ny Malagasy ». Le rêve de tout journaliste est d’être maître de soi, bref être son propre patron, libéré de toutes sortes de pression, être éditeur publicateur. Ainsi, en 1969 (j’avais 15 ans), Georges Ranaivosoa crée l’actuel société Madprint qui signifie « Madagascar Print and Press Company ». Les mots anglais frappent souvent les esprits. Il écrit ici et là avant de décider de créer un magazine bien à lui.

Magazine fondé en septembre 1980 par Georges Ranaivosoa

Ce sera fait au mois de septembre 1980 avec ROI pour « La Revue de l’Océan Indien ». Ce magazine existe toujours et a été repris par son fils Hery Ranaivosoa. Voilà ce que je retiens de cet illustre « gentleman journalist ». Hors ses actions dans le domaine politique et de l’action caritative. Georges Ranaivosoa a été inhumé le 12 juin 2010 à Alasora. Ce grand journaliste n’avait pas seulement du talent. Il était un rédacteur exceptionnel grâce à un esprit de visionnaire rare. Trop de superlatifs de ma part ? Voici alors un éditorial qu’il avait rédigé pour le n° 216 de ROI de mai 2001. Il y a 9 ans mais vraiment d’actualité !

INDUSTRIE : LES JEUNES MONTENT A L'ASSAUT…

Il y a quelques temps, nous nous sommes interrogés pourquoi l'intelligentsia malgache, au lieu d'action, n'avait pas au moins de réflexion sur le devenir de sa patrie. Et, nous avions convié à un déjeuner à l'Hôtel Panorama une dizaine de professeurs d'université, parmi les plus représentatifs. En leur posant la question, ceux-ci nous ont plutôt déçus, alors qu'en tant qu'intellectuels, ils devraient être à l'avant garde de toutes réflexions sur l'évolution du pays.

Il y a plusieurs mois, ayant lu dans le magazine français Le Point, un article intitulé " Les quadras de Mohamed VI " (roi du Maroc), nous avions enquêté auprès des quadras malgaches quant à leurs idées ou leurs actions politiques pour le troisième millénaire. Là encore, nouvelle déception ! Ces derniers sont beaucoup plus préoccupés par l'assise matérielle de leur vie. On ne s'étonnera alors pas que les dinosaures de la politique puissent s'incruster indéfiniment dans leurs méfaits pour le pays. Une chose qui nous a même écœurés, au cours de nos enquêtes, c'est que certains jeunes magistrats auraient choisi la carrière «  parce qu'on s'y enrichirait très vite… ». Il n'est pas dès lors étonnant que la corruption ne puisse être éradiquée au sein de la Justice.

Les jeunes sont-ils alors à désespérer ? Avec la récente formation du nouveau conseil d'administration du SIM ou Syndicat des Industries de Madagascar, apparemment non ! Voilà maintenant que des jeunes, dans leurs propres domaines d'activités, se réveillent et montent à l'assaut. Naina Andriatsitohaina, 37 ans, fils d'une lignée d'industriels, - Josoa, le grand-père et Charles, le père-, a été élu par ses pairs Président du syndicat du secteur le plus important de l'économie malgache. A ses côtés, toute une flopée de jeunes quadras : Benja Razafimahaleo, (Sacimen), Vice-Président exécutif pour la fiscalité et les finances ; Thierry Ramaroson (Savonnerie Tropicale), Vice-Président exécutif chargé de la concurrence et de la consommation ; Hery Ranaivosoa (Madprint), Vice-Président exécutif, chargé de l'organisation intérieure et de la communication. Aux côtés desquels se retrouvent Rahaga Ramaholimihaso, Vice-Président exécutif pour les affaires sociales, un vieux de la vieille des problèmes sociaux avec les travailleurs dont les expériences seront sûrement d'une très grande utilité, et le Vice-Président Samuel Raveloson (Socobis). En 1972, j'étais le premier Malgache à adhérer au Syndicat des Industries de Madagascar, sur recommandation du Général Gabriel Ramanantsoa. Puis, après moi, est venu André Ramaroson de la Savonnerie Tropicale. A l'époque, le SIM était exactement ce qu'il était : un syndicat de défense des intérêts des industriels coloniaux à la tête desquels le fameux. De Boismenu, patron de la SOAM (Société d'Oxygène et d'Acétylène de Madagascar) et fondateur de l'organisation.

Durant la deuxième République, le SIM n'avait comme préoccupation que de se défendre pour exister. Aujourd'hui, c'est un langage nouveau qui fleurit. On parle principalement de redynamisation du mouvement.

Cet apport de sang froid fait naître un regain d'optimisme qui ne peut-être qu'encourageant, à un moment, où le scepticisme et le pessimisme semblent, parfois, hanter le milieu des affaires nationales. Leur détermination à faire bouger les choses redonne espoir. Et, il est même permis de rêver de lendemain meilleur si cet engagement des jeunes fait tache d'huile. En tout cas, avec cet éveil des quadra, l'industrie malgache prend un sacré coup de jeune !

 

 

Georges Ranaivosoa (Editorial de la Revue de l’Océan Indien  N° 216 de Mai 2001)

 

Randianina (dernière photo prise avant de nous quitter), Pauline, Georges : reposez en paix


22, 125, 76 ans. La mort ne fait aucun discernement. Elle viendra frapper à votre porte au moment où vous vous y attendrez le moins. Questions à vous poser, dès lors : que laisserais-je en héritage de mon passage dans cet ici-bas que je quitterais tôt ou tard ? Qu’aurai-je effectivement fait pour ma patrie, ma famille, tous ceux qui m’auront connu ? Soyons donc tous heureux d’être encore en vie et en bonne santé pour œuvrer afin que ceux qui nous remplaceront aient une meilleure vie qu’ils lègueront, à leur tour, à ceux qui leur succèderont.

A toutes les familles de Randianina, Pauline et Georges, voici ce qu’a déjà prévu ce sacré Ecclésiate.

Et ce n’est pas pour rien que j’ai choisi un dimanche, jour du Seigneur pour ces hommages : « Tout ce qui se produit sur la terre arrive avec son temps. Il y a un temps pour naître et un temps pour mourir » (Ecclésiate 3 : 1-2). Enfin, des conseils de sagesse que certains oublient trop facilement lorsqu’on se croit immortel et que l’on pratique le culte de la personnalité : « Le pouvoir d’opprimer peut rendre insensé un homme sage, un cadeau peut le rendre malhonnête. Il est préférable de terminer une affaire que de la commencer. Mieux veut être patient qu’orgueilleux. Il ne faut pas s’irriter trop vite, seuls les sots s’irritent facilement » (Ecclésiaste 7 : 7-9). « Lorsque le sage parle, les gens l’approuvent, alors que l’insensé est déconsidéré à cause de ses paroles. Il commence par dire des sottises et termine par de dangereuses insanités. Il ne peut plus s’arrêter de parler. Pourtant l’homme ne sait rien de l’avenir. Qui lui indiquera ce qui arrivera après lui. L’insensé se fatigue beaucoup pour peu, lui qui ne sait même pas trouver son chemin pour aller à la ville » (Ecclésiaste 10 : 12-15)

 

Jeannot RAMAMBAZAFY – Dimanche 13 juin 2010

Mis à jour ( Dimanche, 13 Juin 2010 15:11 )  
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