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Madagascar : Le Pasteur Andriamanjato et la IVè république

A 80 ans (en 2010), le pasteur Andriamanjato Richard Mahitsison figure comme l’un des derniers survivants opposants à tous les régimes qui se sont succédés à Madagascar, bien avant le retour de l’Indépendance, le 26 juin 1960. En effet, un an plutôt, en 1959, il a été le second maire malgache élu pour la ville d’Antanarivo. A 29 ans, après Stanislas Rakotonirina.

Pour l’histoire à toujours retenir, rappelons que le Pasteur Andrimanjato faisant partie de l'opposition à l'époque, avec son parti Akfm, le pouvoir Psd (parti social démocrate) du président Philibert Tsiranana avait sorti l'ordonnance n°60.085 du 24 août 1960, à son encontre, qui stipulait : " est désormais chargé de l'administration de la ville de Tananarive, un fonctionnaire désigné par le ministre de l'Intérieur et nommé Délégué général ". Tiens tiens… Le tout premier Délégué général qui a supplanté le Maire Richard Andriamanjato se nommait Clément Raveloson.

Traduction de ses déclarations sur cette chaîne nationale malgache TVM, le vendredi 13 novembre 2009

« Heureusement qu’un accord a été trouvé et signé à Addis-Abeba car c’était réellement l’avenir du pays tout entier qui était en jeu. Si aucun accord n’avait été trouvé, si Andry Rajoelina n’avait pas été accepté comme président de la transition, croyez-bien que Ravalomanana aurait fait appel à des forces armées africaines, ce qui entraînera un conflit dans le pays dans le but de revenir au pouvoir. Cela aurait-il été une solution ? La question n’aurait plus porté sur les sanctions financières pesant sur la nation mais ç’aurait été la stratégie de Ravalomanana qui aurait apporté le chaos total dans la Grande île, dans son entêtement à vouloir reprendre le pouvoir. Cela aurait été inacceptable et heureusement qu’un accord a été signé à Addis-Abeba pour aller vers la Ivè république.

Cependant, avant d’y parvenir, il importe de réviser tout ce qui a trait autour des futures élections, pour qu’elles soient libres, transparentes et reconnus par les Malgaches eux-mêmes et par la communauté internationale. Mais cela ne se fait pas comme on le dit. Il faut qu’il y ait d’importants remaniements impliquant une cohésion d’esprit, un dialogue permanent, un rapprochement, le pardon surtout. Il importe aussi de voir le volet social de la population afin qu’elle se développe convenablement. On n’aurait jamais pu commencer quoi que ce soit sans cet accord signé à Addis-Abeba.

A présent, ce qui est urgent et important. Primo : Sous quel régime sera gérée la IVè république ? Régime choisi (Ndlr : Régime présidentiel ? régime parleméntaire ?) par référendum. Mais avant d’en arriver là, il faudra réviser le code électoral, base de toute organisation d’un scrutin. A Madagascar, depuis tout ce temps, l’atmosphère électorale devenait de plus en plus viciée par le vol de suffrages (« ala-bato »), toutes les manœuvres consistant à tronquer les résultats. Secundo, tout cela doit être remis à plat une bonne fois pour toutes. Si cela n’est pas effectué et bien qu’un référendum constitutionnel soit organisé,  cela ne garantira pas la vérité du scrutin, pour de très diverses manigances. D’où l’importance de la tenue de la Conférence nationale pour se pencher sur tout ce qui tourne autour de ces futures élections et du futur texte fondamental de la IVè république. Voilà ce qui est primordial. Sur un autre plan, il faut également définir cette transition. Quel est son point de départ et où va-t-elle aboutir ? Concernant le point de départ, c’est l’actuelle crise politique qui a besoin d’être résolue. Pour aller où ? Vers la mise en place de nouvelles structures pour gérer les affaires de la nation dont tous les Malgaches espèrent que les anciennes pratiques ne reviendront plus jamais. D’où la création de cette entité dénommée « Forces du changement ». Un changement au niveau de la mentalité, un changement drastique de faire de la politique à Madagascar. Voilà ce qui est urgent et important.

Mais avant toute chose, la question est de savoir si nous, Malgaches, sommes prêts à écouter, à entendre et à dialoguer sur les diverses explications qui seront mises sur la table ? Personnellement, en matière d’éducation politique, je songe à mettre en place une « Académie populaire ». Pas une académie scientifique comme l’académie malagasy de Tsimbazaza. Une sorte d’école où la population apprendra ce qu’est  la politique ; comment la mettre en pratique ; qu’est-ce que cela requiert ; comment parvenir à ce que la vérité (« Fahamarinana ») y est une place de choix ; comment se porter témoins ; comment utiliser les forces vives de la nation pour la positiver pour qu’elle émane de l’histoire et non pas jaillissant d’on ne sait où pour colmater uniquement les brèches socio-économiques visibles, sans aucun approfondissement. Non, il faut que la politique émane de la prise de conscience de chaque citoyen. Car, jusqu’à présent, le peuple n’a fait que renverser des dirigeants  qui n’avaient pas répondu à ses aspirations. En cela, nous sommes devenus professionnels. Il faut se mettre à l’esprit, une fois pour toutes, que tous  les changements survenus à Madagascar ont émané d’un mouvement sinon d’une révolte populaire : 1972, 1975, 1991-1992 jusqu’en cette année 2009 : tout est parti du peuple sans qui aucun changement n’aurait pu se faire. Pour dire la vérité, aucun mouvement des politiciens n’a jamais pu aboutir aux changements successifs. Ce n’est que par la suite que les politiciens ont pris le train en marche pour trouver une meilleure façon de gérer la vie en société. Mais tout a toujours émané d’un mouvement du peuple qui a pris conscience qu’on ne leur avait fait que des promesses d’ivrogne... Que faire, dès lors ? est-ce que les jeunes d’aujourd’hui sont-ils prêts à écouter, ne serait-ce que les explications ? Cela ne signifie pas qu’ils doivent croire et suivre tout ce qui est dit. S’il n’y a aucun débat d’idées ; s’il n’y a aucun échange d’idées, aucun dialogue ; s’il n’y aucune écoute des aînés qui ont de l’expérience ; s’il n’y a aucune critique sur les dérives qui ont eu lieu depuis [à Madagascar], en matière de pratique politique, nous n’irons jamais loin. En ce qui me concerne personnellement, et vu tout le parcours que j’ai suivi depuis tout ce temps, l’éducation politique est bien la meilleure des choses que je me dois de faire. Surtout au crépuscule de ma vie. J‘ai actuellement 80 ans et il serait inconvenant de ma part que je veuille encore marchander quoi que ce soit ou m’aligner à des jeunes de 50, 30 ans. Il est de mon devoir donc de transmettre mon expérience aux générations actuelles et futures. Et , dans ce volet de la politique, les bases sont : la sagesse, la vérité et la droiture ; la volonté d’accomplir réellement les aspirations populaires ; la constance et la patience…

Le portrait-type du futur président de la IVè république ? Une personne droite ; une personne qui respecte la culture malagasy et, surtout, une personne qui croit vraiment en Dieu et qui suit ses préceptes. Notre pays est renommé pour être une nation très chrétienne de par le monde. Cela ne veut pas dire que les chrétiens y vivent en autarcie. Nous pouvons et nous vivons parfaitement en symbiose avec nos parents musulmans et ceux pratiquent toujours le culte des ancêtres. La gestion d’un pays ne comprend pas de clivage de la foi et de la croyance. Cependant, ceux qui dirigent une nation doivent montrer et démontrer leur droiture à travers leur foi. Si donc, notre pays est renommé pour être une nation très chrétienne de par le monde. Le futur président doit être le témoin de sa chrétienté et de son respect que Jésus-Christ est le Sauveur. Voilà les qualités que le président de cette IVè république doit posséder. Si c’est un chrétien, un vrai qui la dirige dans l’amour de son prochain, je pense que le peuple malgache vivra dans une fraternité et une entr’aide pérenne ».

Traduction et retranscription

Jeannot RAMAMBAZAFY

Antananarivo, le 14 novembre 2009

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BIOGRAPHIE (Source : Who’s Who)

 

Andriamanjato Richard Mahitsison, pasteur et homme politique malgache a vu le jour en 1930. Ayant suivi des études en mathématiques, il décide finalement de se tourner vers des études théologiques et deviendra pasteur par la suite.

En tant que pasteur, c'est principalement à l'église d'Ambohitantely (Antananarivo)  qu'il servira Dieu. Il y aura notamment acquis une influence importante parmi la communauté protestante de Madagascar. Le pasteur Andriamanjato occupera également différents postes importants dans diverses associations chrétiennes internationales. En ce qui concerne la politique, l’homme est devenu l’une des figures incontournables.


Il entre sur la scène politique dans les années 50 et fonde notamment le parti AKFM qu'il présidera pendant de longues années. Andriamanjato Richard a également été connu pour avoir été le plus jeune maire élu de la capitale. En effet, il devient le premier magistrat de la ville d'Antananarivo en 1959 alors qu'il a à peine 29 ans. L'AKFM a été l'un des partis politiques les plus en vue à Madagascar et s'était notamment opposé au PSD dans les années 60 avant de soutenir le pouvoir. Le parti a notamment soutenu les régimes de Didier Ratsiraka et de Zafy Albert, ce qui a notamment valu à Andriamanjato Richard d'être un Conseiller suprême de la révolution sous la 2ème République et président de l'assemblée nationale sous la 3ème République. Le pasteur a crée l'AKFM Fanavaozana à la suite de désaccords avec son parti originel ainsi qu'avec Didier Ratsiraka pour revenir dans le camp de ce dernier par la suite.


Connu pour sa modération ainsi que pour être un orateur hors pair, Andriamanjato Richard est devenu au fil des années une figure emblématique de la politique à Madagascar. Maintenant retiré de la vie politique active, il se profile actuellement comme un « raiamandreny », c'est-à-dire une sorte de sage vers qui on se tourne pour demander conseil. C'est justement dans ce contexte qu'il a souvent été amené à livrer ses impressions et ses analyses sur la situation du pays ces derniers temps. Il a été marié à la première femme ingénieur en Afrique, Bao Andriamanjato, et son fils Ny Hasina Andriamanjato a également suivi ses traces en politique. Le pasteur Andriamanjato Richard est redevenu un opposant comme à ses premières années dans la politique. Il ne joue plus les premiers rôles dans son parti mais en reste l’icône.

Mis à jour ( Samedi, 14 Novembre 2009 11:47 )  
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