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Madagascar : Vous avez dit mouvances ? Quelles mouvances ?

Plus de 100 partis politiques ; plus de 200 associations ; des Malgaches issus des 22 régions ou encore des six anciennes provinces de Madagascar. Il faut se rendre à l’évidence. L’avenir de la Grande île de l’océan Indien ne peut plus se confiner à des histoires de mouvances et de chefs de file politique créés par un GIC, ou Groupe Initiateur de Crises, pour remettre en selle d’anciens présidents qui n’ont brillé ni dans la bonne gouvernance, ni dans le respect des droits de l’Homme.

Depuis le début, la fameuse Communauté internationale entendait se poser en « médiateur » et, à maintes reprises, avant déclaré que cette crise doit se régler entre Malgaches. Et bien les Malgaches que vous faites semblant d’ignorer étaient là, bien représentés lors de cet Atelier « Teny Ifampiarana ». Durant un demi-siècle, après la colonisation, on avait habitué le peuple malgache à se soumettre sous les « Teny baiko » (mot d’ordre) et « Teny midina » (ordre venant d’en haut).

Les Malgaches de la génération actuelle entendent faire table rase de ces notions qui ont amené leurs parents à se soulever contre les tyrans. Et, le « Teny Ifampieranan » (littéralement : parole empruntée) a été remise au goût du jour par des dirigeants jeunes qui sont l’image même de l’avenir. Ce terme ne signifie, en aucun cas, consensus (« Marimaritra iraisana »). Non. Il se rapproche plutôt du mot anglais « Brainstorming » (littéralement tempête d’idées).

Les 4 et 5 mars 2010, au Centre de Conférences Internationales, l’heure est venue de donner la parole aux Malgaches, ces citoyens qui forment une Nation souveraine. Tout le monde ne peut pas avoir les mêmes idées sur quelque chose. Chaque être humain a « son idée ». Et la force de cet Atelier « Teny Ifampierana » est de laisser les Malgaches, à travers leurs représentants, d’exprimer leur manière de sortir de cette crise. Tous ne sont pas pertinents car il est difficile de changer les habitudes coloniales en 48 heures. Mais c’est un bon début.

Tiens : le Tiako i Madagasikara ou TIM, n'a pas eu de représentant officiel. Il sera grand absent qui aura tort devant le tribunal de l'Histoire

A partir de ce 4 mars 2010, exit la notion de mouvances. Exit les « grands » et « petits » partis (dixit Andry Rajoelina, lui-même). Tous les Malgaches sont des citoyens régis par la même loi. Car le fait que Madagascar se trouve dans une situation extra constitutionnelle ne signifie pas que le droit et les devoirs ne priment plus. Il y a bel et bien un gouvernement dans le pays qui fait marcher la machine administrative depuis près d’un an. Depuis le retour de l’Indépendance, c’est bien la première fois que les administrés peuvent s’exprimer dans avoir peur d’être sanctionnés.

Que va-t-il sortir de cet Atelier ? Nous verrons dans quelques heures. En tout cas, à mon sens, une Conférence nationale devrait suivre, pour élargir encore plus le nombre de Malgaches qui doivent participer au débat de sortie de crise. Car si c’est HAT qui organise cet atelier, elle n’a rien imposé sinon, quelques règlements du point de vue organisationnel. Il y a toujours eu des grincheux car la communication a toujours été le talon d’Achille de la HAT. En effet, en voulant faire trop de zèle, Annick Rajaona, dans ses apparitions télévisées, avant l’atelier, est bien arrivé à semer le trouble, quant à la thématique programme.

Celui-ci repose sur un point essentiel : donner une feuille de route de la transition, d’abord. Ensuite, proposer les étapes à franchir : Conférence nationale ? Référendum ? Elections ? Ce n’est que l’après-midi du 4 mars que les représentants de Malgaches ont assimilé le mécanisme, bien que certains aient encore versé dans le sentimentalisme sinon la publicité de leur entité. Mais, en fin de compte, tout s’est bien passé de manière globale.

Mme Salifa, représentante des femmes Malagasy

Pour certains forumistes du site Tim (le grand absent donc perdant) qui voulait des photos de celles et ceux qui ont assisté à cet Atelier, ils seront servis. Photos intentionnellement peu légendées. Ces blogueurs et forumistes sourds, aveugles mais pas muets ne pourront jamais insulter tout ce monde-là. Mais lorsqu’on est fanatique, on est capable de tout, n’est-ce pas ?... Je ne ferais pas de commentaires. Mais voici un résumé très élargi en français du discours en malgache du Président de la HAT, Andry Rajoelina :

Chers Délégués,

Mes Chers Compatriotes,

« Représentants des différentes autorités, dirigeants des partis et formations politiques, Ampanjaka, Tangalamena, Hazomanga, dirigeants d’associations notamment celles issues de la société civile et des différentes Régions, chefs spirituels… Nous voilà réunis, en ce grand jour, pour l’heure de la Vérité. Celle où toutes les Forces Vives de la Nation malgache ont compris que notre destin commun se trouve dans nos propres mains. Nous allons effectuer le changement réel, à travers la notion du « Teny ierana » que l’on peut traduire en français par la parole empruntée. D’entrée de jeu, je voudrais m’adresser à la Communauté internationale : cette consultation malgacho-malgache implique, dès cet instant, que les Malgache présents ici, ne veulent plus entendre parler de mouvances, pas plus que d’Accords de Maputo et tous les actes qui s’en sont suivis. Nous sommes réunis, dans ce Centre de Conférences Internationales, pour respecter et faire respecter l’Esprit du « Donakafon’ny Mpianakavy », du « Tafatafan'ny Mpianakavy » et du « Dinidinika amorom-patana ». Dans cette optique, il s’agit d’impliquer toutes les Forces Vives de la Nation, c’est-à-dire la majorité sans exclusive. Ainsi, tus ceux qui refuseront de s’y associer, s’excluent d’eux-mêmes de la vie de la Nation, par la même occasion.

« Vous êtes venus de tous les coins de notre Grande île : femmes et hommes citoyens, animés par le même désir : libérer Madagascar des pressions de la Communauté internationale en général, de nos incompréhensions partisanes et internes en particulier. Cet Atelier qui s’ouvre ce matin servira à choisir le chemin qui doit être le nôtre, et à nous tous, pour vivre ensemble l’avènement de la Ive République de Madagascar. En quoi consisteront les travaux de cet Atelier ? Il s’agira de définir la feuille de route ainsi que le calendrier de la Transition. Les résolutions qui ressortiront de cet Atelier seront les vrais plans et structures de la base de la refondation de nos Institutions, voulus et décidés par la majorité. Il vous appartient, à vous tous seuls, de faire le choix ainsi que l’ordre de passage des sujets de débats, à votre entière convenance. Vous êtes libres car vous êtes responsables. Je serai de tout cœur avec vous, à chaque instant de ces deux longues journées qui vont faire connaître votre volonté à sacrifier les intérêts personnels pour la cause commune, et franchir les barrières artificielles pour que vive notre « Fihavanana », dans l’esprit du « Fanahy maha-olona ».

« Permettez-moi de partager avec vous, quelques réflexions que je considère comme essentielles. La situation de crise politique que nous vivons ne doit pas nous faire perdre de vue qu’en fin de compte, c’est le bien-être de la population, le bien-être de chacune et de chacun des Malgaches qui doit nous inspirer dans nos démarches, discussions et décisions ; la crise politique fragilise notre économie déjà fortement secouée par les crises internationales en tous genres. Si nous ne faisons rien, si nous ne faisons que parler politique, ce sont les fondements des domaines tels que l’Education, la Santé, la Sécurité, l’Economie, l’Environnement qui vont se fragiliser davantage, entraînant par-là même, une pauvreté, voire la misère dans le pays ; à tous ceux qui ont perdu leur emploi, à tous ceux qui sombrent dans la précarité et la pauvreté, à tous ceux qui sont victimes de banditisme et de criminalité : je dis ma compassion mais surtout mon engagement à trouver, et mettre en œuvre, avec l’aide de l’ensemble des Malagasy, des solutions viables et durables pour Madagascar.

Chers Délégués,

Mes Chers Compatriotes,

« Dans moins de 114 jours, nous allons célébrer le 50e anniversaire du retour de notre Indépendance. Pour nos familles, nos femmes, nos époux et nos enfants, ne serait-il pas glorieux d’atteindre ce grand jour dans notre mémoire collective, après un compromis sous la forme d’une feuille de route et un calendrier qui permettront à tous les enfants de ce pays de travailler ensemble, de vivre ensemble, de rêver ensemble ? Dans quelques jours, l’ultimatum qui nous mettra sous le coup des sanctions va expirer. Nous devons être debout ; nous devons être ensemble pour braver l’incompréhension du monde qui n’a de cœur que pour les riches, et de valeur que pour ce que notre pays peut lui apporter. Aussi, dites-leur par votre vote que Madagascar n’est plus à vendre. Dites-leur, par vos choix clairs et sans ambiguïté que notre peuple est uni et que, dans quelques heures, nous sortirons d’ici plus unis que jamais, et plus forts que nous ne l’avons jamais été.

Chers Délégués,

Mes Chers Compatriotes,

« Vous êtes les représentants du Peuple Malagasy. La Nation entière écoute et attend avec impatience l’ensemble de vos décisions. Les résultats qui sanctionneront vos travaux ne seront faits ni par moi, ni pour moi, ni pour un quelconque délégué, ni pour quelque mouvance qui souhaiterait que cet Atelier s’achève par un fiasco. Non. Les résultats de vos travaux seront pour Madagascar, notre Patrie Bien-Aimée. Montrez-vous dignes citoyens de cette grande et belle nation qui est la nôtre, et le monde entier vous respectera et reconnaîtra la souveraineté de vos choix et de vos décisions.

Je déclare ouvert Cet Atelier « Teny Ifampierana ».

Que la force soit avec vous et que Dieu Tout-Puissant vous éclaire.

La Patrie est Sacrée.

Misaotra Tompokolahy, mankasikatraka Tompokovavy ».

Andry Nirina RAJOELINA

Président de la Haute Autorité de la Transition de Madagascar

Horace Gatien, modérateur très énergique donc efficace

Plus aucune place dans la grande salle. Il a fallu installer des fauteuils dans le grand hall

Au sortir de la cérémonie d’ouverture de l’Atelier, le Président Andry Rajoelina a très bien précisé qu’il ne se rendrait ni à Maputo ni à Addis-Abeba car la crise se passe ici et il a réitéré que la solution se trouve entre les mains des Malgaches eux-mêmes.

Jeannot filme à contre-courant. Toutes les vidéos inédites seront en ligne durant le week-end qui vient. Promis mais un peu de patience...

Reportage : Jeannot RAMAMBAZAFY

Photos : Andry RAKOTONIRAINY

Mis à jour ( Mardi, 03 Mars 2020 08:06 )  
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