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Mafia du bois de rose: le Président Rajaonarimampianina agit-il en vraie connaissance de cause?

Pointe de Nord-est de Madagascar. Lieux où les forêts primaires sont assassinés sans vergogne par des affairistes sans pitié

Militant écologiste luttant pour la protection des forêts de Madagascar, Augustin SAROVY est aujourd’hui menacé de mort par les trafiquants de bois. Les pressions se sont accentuées suite à sa participation au documentaire d’Alexander Von Bismarck (une partie ci-dessus) sur le trafic de bois de rose à Madagascar dans lequel Augustin participait à la mise en évidence des filières clandestines dans la réserve protégée de Masoala.

Augustin Savory dans son village, au milieu d'enfants heureux, malgré tout... Actuellement, il menacé de mort dans son propre pays pour tenter de sauver les forêts malgaches détruites inexorablement par une mafia qui n'hésite pas à éliminer physiquement les empêcheurs de couper du bois de rose en rond...

Aujourd’hui réfugié en Europe pour échapper aux menaces, Augustin Savory demande le statut de réfugié écologique et souhaite continuer à se battre pour défendre les forêts de Madagascar. Particulièrement impliqué dans la sensibilisation des enfants, il a fait l’objet d’un reportage dans l’émission « Vu du Ciel » de Yann Arthus-Bertrand

Vous êtes aujourd’hui menacé de mort pour avoir participé au documentaire d’Alexander Von Bismarck sur le commerce illégal de bois précieux à Madagascar?


Augustin Savory : Depuis ma participation à ce documentaire j’ai subi de nombreuses pressions qui se sont transformées en menaces de mort. Les mafias locales impliquées dans le trafic d’essences, essentiellement le bois de rose et l’ébène, exercent des menaces de plus en plus claires. Je n’ai donc pas eu d’autres alternatives que de quitter Madagascar et de me réfugier en Europe. Mais cela ne changera rien, je sais qu’ici ou ailleurs ils continueront de me traquer. Malgré cela je ne compte pas me résigner.

Ces menaces sont devenues concrètes, notamment avec la disparition de Nadine Ramaroson, ancienne ministre de la population décédée dans des circonstances étranges alors qu’elle souhaitait dénoncer des trafiquants de bois de rose?

Augustin Savory : Effectivement lorsque je vois que certains ont laissé leur vie dans ce combat j’estime que j’ai de la chance d’être encore vivant. J’étais couramment victime d’intimidation mais récemment elles sont devenues très directes. « Quoi que tu fasses, où que tu sois, nous t’aurons puisque tu ne peux pas sortir de Madagascar ! » voilà ce qu’on m’a dit. Ce jour-là je me suis enfuis en courant et depuis je me cache où je peux. Grâce à l’aide d’Alexander Von Bismarck, notamment financière, j’ai pu me dissimuler dans des hôtels de Tananarive pendant un mois puis j’ai enfin pu quitter Madagascar pour l’étranger.

Envisagez-vous de pouvoir un jour retourner à Madagascar ?


Augustin Savory : Je l’espère mais avant cela il faut que je prépare une vraie force de riposte qui me permettra de librement faire des allers-retours entre Madagascar et l‘Europe. Ce qui est sûr c’est que si je ne change pas la forme de mon action, je reste vulnérable et il n’est pas question pour l’instant de mettre ma vie en danger en retournant à Madagascar. Il faut d’abord que je reste loin de mon île pour prolonger le combat. Grâce au soutien d’Alexander ou d’associations comme les « Amis de la Terre », je suis en train d’effectuer des démarches pour obtenir le statut de réfugié politico-environnemental. Je cherche actuellement une forme d’action plus subtile mais aussi plus forte.

Pourquoi avoir pris de tels risques en témoignant à visage découvert?


Augustin Savory : La plupart du temps, les gens qui osent s’exprimer sur le trafic de bois de rose le font de manière anonyme. Je pense que l’importance du combat nécessite que l’on se montre. C’est le combat de ma vie et j’ai choisi de témoigner à visage découvert et de dénoncer publiquement le vol de bois de rose dans la réserve de Masoala. Et si il fallait recommencer je le ferais à nouveau, je n’hésiterais pas à dénoncer qui que ce soit y compris les plus hauts dirigeants de l’état. On ne peut pas continuer comme ça. Madagascar n’est pas un pays industriel, tout notre avenir dépend de la gestion de nos ressources environnementales.

C’est une véritable mafia qui sévit autour du bois de rose à Madagascar ?


Augustin Savory : Ce sont de très grosses mafias, parfaitement bien organisées puisque le bois de rose représente aujourd’hui des millions et des millions de dollars aux trafiquants. A Madagascar il y a aussi des vols de zébus mais pour atteindre de telles sommes il faudrait des milliers de têtes de bétail. Le trafic de bois est sans communes mesures avec les autres trafics. De nombreuses personnes sont corrompues à Madagascar y compris des membres du gouvernement, ils entretiennent des liens étroits avec les importateurs chinois qui assurent la très grande majorité des achats de bois de rose. Ces trafiquants sont parfaitement connus des autorités et pourtant ils continuent de circuler librement. Tout le monde est impliqué, des plus petits jusqu’au sommet de l’état.

Les coupes se font pourtant dans des zones protégées comme le parc de Masoala ?


Augustin Savory : C’est bien cela le problème, il s’agit bien de vol. Ils volent des biens publics qui appartiennent au patrimoine malgache et aux gens de Madagascar. Les lois sur les aires protégées existent mais ne sont pas appliquées. Pour l’instant nous ne pouvons rien contre le trafic, les gens chargés d’appliquer la loi sont les premiers à l’enfreindre à la vue de tous ! Chaque groupe d’exploitants possède des autorisations frauduleuses pour aller couper des arbres en plein cœur du parc de Masoala.

La forêt primaire est particulièrement importante pour les habitants de Madagascar, en particuliers ceux qui vivent à l’est du pays ?


Augustin Savory : Ce qui se passe actuellement dans les forêts de Madagascar rend très malheureux ceux qui les respectent et y vivent depuis parfois de très nombreuses générations. La cueillette ou la pêche qui sont pratiquées par les habitants de la forêt sont parfaitement en accord avec la préservation de l’environnement. Alors qu’à l’ouest de Madagascar, ils ont les zébus, les vaches et l’agriculture. A l’est nous n’avons que notre forêt. La forêt a un rôle central et en particulier dans la régulation des apports en eau. A l’ouest, la région est frappée régulièrement par la sécheresse et les invasions de criquets migrateurs. A l’est la forêt maintien des taux d’humidité élevés qui protégé la région de l’invasion des criquets. C’est un des nombreux services que nous rend la forêt.

Vous vous battez depuis des années pour sensibiliser les gens à la préservation des forêts et en particulier les enfants ?


Augustin Savory : Il faut absolument que ceux qui auraient l’oublier prennent conscience de l’importance de préserver notre environnement et nos forêts en particulier. J’utilise beaucoup le chant pour sensibiliser les enfants qui sont le vrai espoir de la forêt. J’ai commencé en 1995 puis j’ai créé l’association Antongil Conservation en 2000 et depuis tout ce temps je ne me suis jamais arrêté. Je rencontre des gens très réceptifs et de plus en plus intéressés par ce que je leur raconte. Je sens qu’il y a un vrai déclic dans la population locale. Seulement lorsqu’une affaire de bois de rose éclate, tous ces efforts sont anéantis.

Que faut-il faire pour arrêter ce commerce illégal ?


Augustin Savory : Pour l’instant Madagascar est dans une situation de blocage et attend actuellement 70 millions de dollars d’aide internationales pour financer de nouvelles élections. Il faudrait donc un accord qui suspende le versement de ces fonds en échange de la certitude que les lois environnementales seront enfin appliquées. Cela pourrait prendre la forme d’un accord tripartite entre le gouvernement malgache, la société civile et la communauté internationale. Actuellement nous savons que 2500 conteneurs de bois de rose sont encore bloqués à Madagascar et que potentiellement se sont des milliers d’autres qui pourraient produits. Il faut que l’Europe notamment signe des accords avec Madagascar en vue de stopper ces trafics.

Même à des milliers de kilomètres de chez vous, vous continuerez de vous battre ?


Augustin Savory : C’est le but de toute ma vie, je suis prêt à tout donner pour sauver ma forêt. Je suis prêt à donner ma vie. La forêt c’est ma maison, c’est ma famille.

Mise en ligne pour madagate.com : Jeannot Ramambazafy – 16 février 2014

Mis à jour ( Dimanche, 16 Février 2014 09:36 )  
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