Pierre Robson Tsihoarana Andrianony -les premiers arrêtés arbitrairement car sans mandat ni motif au moment où ils ont été appréhendés- de l’association VONA Soamahamanina dans le fourgon cellulaire vers la prison d’Antanimora où ils vont attendre la levée d’écrou
Comme je l’avais écrit auparavant, il est clair que ce verdict est allé dans le sens de « l’apaisement » (ICI). Mais çà , c’est du point de vue étriqué de ce régime en perdition. En effet, pour plaire à John Knox, rapporteur spécial des Nations Unies sur les Droits de l’Homme et l’Environnement, le procès des 5 villageois de Soamahamanina -devenus prisonniers politiques par la force des choses- a été littéralement bouclé en deux temps, trois mouvement: procès le 2 novembre, verdict le 4 novembre 2016, après près de deux mois passés à la prison d’Antanimora.
Me Willy Razafinjatovo qui va interjeter appel
Cependant, ce verdict est à double connotation. Primo, en libérant ces cinq hommes au bénéfice du doute, le tribunal a fait jouer le vrai sens de la justice; secundo: il est clair que ce même tribunal n’a pas été indépendant en les condamnant à un an avec sursis concernant « une manifestation non autorisée » et que le pouvoir abuse du sens de la souveraineté nationale dans laquelle aucun étranger n’a aucun droit à quoi que ce soit.
Un comble vis-à -vis de villageois qui n’ont fait -et ne feront- que défendre la Terre-des-Ancêtre (Tanindrazana) face à des dirigeants voraces et des chinois envahisseurs pilleurs pollueurs. Et puis, à dire vrai sont-ils vraiment coupables de ce que ce régime a voulu les accuser? Seuls des incompétents, des incapables usent d'un pouvoir passager pour mettre en pratique réel le dicton: "lorsqu'on veut abattre son chien, on l'accuse d'avoir la rage". A qui le tour après le Sommet de la Francophonie?
Car il est évident que d’autres problèmes vont surgir. En effet, la libération sous condition ne garantira pas la cessation des revendications des villageois pour l’arrêt définitif de l’exploitation aurifère chez eux. D’autres personnes seront donc arrêtées ? Et ce sera le même cirque, au sens propre du terme. Mais jusqu’à quand? En utilisant plusieurs chefs d’inculpation APRES une arrestation arbitraire donne au pouvoir actuel, la « chance » d’en retenir au moins une, en sous-main, comme arme de terrorisme d’état.
Pour cette fois donc, sur le vol de pistolet, l’incendie volontaire, la rébellion, l’entrave à la circulation et l’atteinte à la sûreté de l’Etat, c’est l’organisation d’une manifestation non-autorisée qui a été retenue pour faire l’objet d’un emprisonnement avec un sursis d’une bonne année. Excuse qui rejoint l’entrave à la circulation. Rien n’est honorable dan tout çà , ni le crédit de la justice malgache, ni celui du régime du moment, ni ce comportement vis-à -vis de la communauté internationale intégrée au sein des Nations Unies.
Nous attendrons tous, impatiemment, le verdict de l’Histoire dont la vidéo et les photos de ce dossier constituent des archives visuelles.
La levée d’écrou a eu lieu en fin d'après-midi du 4 novembre 2016.
Des villageois de Soamahamanina venus nombreux au tribunal d'Anosy Antananarivo. Heureux pour leurs héros mais pas satisfaits de ce verdict démontrant la dépendance de la justice malgaches aux tenants actuel du pouvoir dont la hantise d'un coup d’État relève de la paranoïa pure et dure jusqu'à leur faire faire du grand n'importe quoi sur n'importe qui et n'importe où à Madagascar
Jeannot Ramambazafy – Photos : Harilala Randrianarison, 5 novembre 2016