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COMMUNIQUE DE PRESSE
Cérémonie en mémoire des victimes de la tuerie du 07 février 2009 à Ambohitsorohitra
Comme tous les ans, l’Association des Victimes du 07 février, usuellement connue sous le sigle AV7, organise une cérémonie en mémoire des victimes de la tuerie du 07 février 2009. Pour cette année, cette commémoration s’est tenue ce Jeudi 7 Février 2013 devant le Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra, en présence du Président de la Transition et non moins initiateur de la Révolution orange, SEM Andry Nirina RAJOELINA.
Cette cérémonie, simple mais significative, eu égard au fait qu’elle ravive la ferveur du patriotisme de tout un chacun, a été précédée d’un culte œcuménique.
Dans son discours, le Président de l’AV7, Boana Jean Pierre RAFARAMANDIMBY, sur un ton de circonstance a expliqué que : « quatre années se sont écoulées. Beaucoup ont perdu leurs vies sur ce lieu, et malheureusement, beaucoup sont encore portés disparus. Certains d’entre nous porterons à jamais des séquelles. Tout ceci pour dire que les plaies ne se sont pas encore cicatrisées et nous, membres de l’AV7, sommes toujours en deuil. Il est inconcevable qu’un malgache de sang puisse perpétrer de telles violences contre ses compatriotes. Nous avions mené une lutte pacifique, les mains vides, pour le changement mais nous étions accueillis par des tirs sans sommation. Nous condamnons fermement les actes perpétrés le 07 février 2009. Nous ne cesserons de demander que justice soit faite. Que les auteurs de ce crime, dont le commanditaire qui se trouve actuellement en Afrique du Sud, soient châtiés. Nous attendons avec impatience le verdict du tribunal. Il est temps de faire preuve de patriotisme pour que les martyrs puissent reposer en paix et que les victimes puissent enfin retrouver la quiétude ». Dans son témoignage, Boana RAFARAMANDIMBY a fait un émouvant rappel de ce qu’il a vécu durant cet évènement. De leur côté, les rescapés et les familles des victimes des crimes du 07 février ont exprimé leur gratitude envers le Président RAJOELINA ainsi qu’envers la Cellule de Crise.
Par ailleurs, au nom de ses pairs, le Président de l’AV7 a insisté sur les poursuites judiciaires déjà engagées sur cette affaire : « nous lançons un appel solennel à l’endroit des autorités transitoires et les défenseurs des Droits de l’Homme à nous soutenir dans cette procédure ».
Dans la foulée, les membres de l’AV7 se disent particulièrement attristés suite à la décision du Président RAJOELINA de ne pas se porter candidat à la course à la magistrature Suprême : « nous nous demandons : qui pourra veiller sur nous et apporter le changement à Madagascar ? Mais si c’’est pour l’intérêt de la Nation, nous vous assurons notre indéfectible soutien. Beaucoup, dans cette Transition dite consensuelle, ignorent le crime perpétré le 07 février 2009. Nous sommes extrêmement jaloux de la mémoire des martyrs qui ont perdu leurs vies au nom du patriotisme. Que chacun prenne ses responsabilités. La Transition doit organiser les élections qui constituent sa principale mission ».
Avant la prise de parole du Chef de l’Etat, une projection du film sur cette tuerie du 07 février 2009 a été faite afin de sensibiliser les politiciens malgaches en particulier et en vue d’exhorter tout un chacun à éviter de recourir à des actes de violence ou aux effusions de sang dans l’unique but de s’accrocher, coute que coute, au pouvoir.
Dans son allocution, le Président de la Transition, SEM Andry Nirina RAJOELINA, a rappelé les valeurs de la lutte pour le changement menée en 2009. « Certains dirigeants actuels, désignés grâce à la Feuille de route, ne connaissent même pas les valeurs de la lutte que nous avons menée ensemble. Je viens juste d’arriver au pays après avoir effectué des missions aux Etats – Unis et en France. Personne ne peut m’empêcher de venir sur ce lieu parce que les luttes pour le changement sont, en ce qui me concerne, d’une grande importance », a-t-il déclaré.
En abordant le sujet des élections, le Chef de l’Etat a rappelé que « Un rendez – vous a été donné au peuple malgache. Ce n’est pas le Président de la Transition qui a fixé la date mais ceux qui ont été mis sous la pression de la Communauté Internationale. J’ai été étonné d’apprendre le report des élections. Personnellement, j’estime qu’il s’agit d’un non respect du peuple malagasy. Tant qu’il existe encore des calculs politiques emprunts d’égoïsme, le pays restera au fond du gouffre », martèle – t-il.
Toujours sur le chapitre électoral, le Président de la Transition de se demander « combien de nos politiciens sont vraiment dictés par le patriotisme pour se soucier du bien – être de la population ? J’ose affirmer qu’aucun de ceux qui ont déjà annoncé leurs candidatures ne sont pas animés par ce patriotisme étant donné qu’ils font encore preuve d’égoïsme et se livrent à des calculs politiques en tout genre. Certains sont même capables de trahir sans état d’âme. Il ne faut pas se décourager, l’histoire se poursuit. Aujourd’hui, je confirme l’appel solennel que j’ai fait l’année dernière à l’endroit des politiciens. Il est temps d’arrêter d’infantiliser la population. Si j’ai décidé de me retirer des prochaines élections, c’est pour éviter le trouble susceptible de provoquer une effusion de sang. Car certaines personnes, aujourd’hui, concoctent des actes de déstabilisation. Il est inconcevable qu’au début de cette crise, un malgache ait osé faire appel à des armées étrangères pour s’attaquer à ses propres compatriotes et ce, uniquement par soif du pouvoir. Je n’accepterai jamais l’effusion de sang. De par ma décision de non candidature aux prochaines élections, j’ai donné l’exemple aux politiciens malgaches en leur démontrant que le patriotisme doit être au dessus de tout, mais également afin d’éviter de tomber dans le piège de la guerre civile, ainsi que pour consolider l’unité nationale ».
Revenant à la commémoration 07 février 2009, SEM Andry Nirina RAJOELINA d’affirmer que cette date restera à jamais gravée dans les annales de l’histoire de Madagascar, tout en galvanisant les victimes de l’évènement de 2009 : « je saisi cette occasion pour encourager toutes les victimes. Beaucoup de jeunes natifs des autres Régions ont été tués sur ce lieu. A chaque fois que nous reparlons de cet évènement du 07 février, je me souviens des visages des quarante huit jeunes tués ici même, l’éclat des coups de feu et les cris de détresse me reviennent en mémoire. Nous ne pouvons guère accepter de tels actes de violence et nous aviserons nos générations futures que, quelles que soient les divergences d’opinion, nul n’est besoin de tirer sur les compatriotes. Le sang versé par les martyrs des évènements du 07 février ne sera pas vain. A maintes reprises, j’ai évoqué que le chemin menant vers le changement sera long et pénible. Beaucoup ont abandonné en cours de route, nombreux sont ceux qui se sont retournés contre nous, tandis que d’autres essaient d’anéantir la lutte. Toutefois, nous sommes restés fidèles à nos principes qui ne sont autres que ceux que nous avons adoptés depuis la lutte sur la place du 13 mai. Aujourd’hui nous sommes réunis, pas seulement dans le cadre d’une commémoration mais aussi et surtout en vue de renforcer la lutte qui continue. Nous ne baisserons pas les bras devant les détracteurs. Je resterai toujours à vos chevets pour qu’il n’y ait plus de politiciens dupant la population. Je serai toujours à vos côtés pour raviver la fierté nationale et le patriotisme qui nous lient. Notre chemin se poursuit. Je ne vous ai pas trahis pas, je ne vous trahis pas et ne vous trahirai jamais », souligne-t-il.
Sur la poursuite judiciaire contre les auteurs de ce crime, le Président RAJOELINA a indiqué : « les amendes déjà prononcées par la Justice au bénéfice des victimes du 07 février doivent être versées le plutôt possible », a-t-il souligné avant d’annoncer solennellement que les aides dont bénéficient ces victimes « se poursuivront et seront encore versées durant les cinq (5) années à venir ».
Comme tous les ans, le Président RAJOELINA et des membres de l’AV7 ont procédé au dépôt de gerbes devant la stèle commémorative d’Ambohitsorohitra.
Antananarivo, le 07 Février 2013
Le Chargé de la Communication
auprès de la Présidence de la Transition