Qu’est-ce que je n’ai pas pratiqué comme nombre de 14 juillet à Madagascar! En tant qu’étudiant puis journaliste. Mais Il aura fallu l’arrivée de François Goldblatt pour être « privé » de 14 juillet, cette année 2013. Comme la France « prive » de visa Schengen, des politiques et leur famille. Pas de camembert ni de bordeaux cette année alors pour madagate ?! Depuis près de quinze ans, l’invitation arrive une semaine à l’avance. Une invitation pour deux journalistes de madagate et non en mon nom personnel. Mais cette fois-ci la susceptibilité de l’ambassadeur Goldblatt l’a emporté. Pourtant, ce n'est pas pire que ce qui se pratique en France, avec preuves -ou même sans (caricatures par exemple)- à l'appui... Bof, en 2016, il ne sera plus qu’un mauvais souvenir de passage à Madagascar et d’ici là , tout rentrera dans l’ordre quoi qu’il puisse arriver. Il n’est qu’un passant qui ne fait que passer avant de trépasser. Mais ce Goldblatt, qui suit les traces de l'Américain Brett Bruen (ouf ! il est parti celui-là ), fera partie de l’Histoire diplomatiquement sombre de la Grande île. C’est donc cela la réaction puérile des représentants de grandes nations démocrates qui prônent la liberté de presse ? Ils sont susceptibles et ne supportent pas les critiques. Il est donc vrai que la vérité blesse…
Cette année 2013, pourtant, l'Ambassadeur Goldblatt a concocté un programme « d’invasion », dans cette « ambiance d’insécurité », qui est un vrai défi pour les forces de l’ordre Malagasy. Voyez plutôt :
Samedi 13 juillet : Bal populaire
- Départs du Café de la Gare à 18 heures puis 19 heures / Retour au Café de la Gare vers minuit.
- Départ du Lycée français de Tananarive à 19 heures / Retour au LFT vers minuit.
- Charmilles (Ivandry) - début navettes (aller-retour) : 18 heures sans interruption jusqu’à minuit.
Dimanche 14 juillet : Cérémonie officielle sur invitation.
Navettes (aller-retour) uniquement depuis les Charmilles (Ivandry) à partir de 10 heures sans interruption jusqu’à 14h30.
En tout cas, journaliste je suis, journaliste je reste. Et puis, un peu de culture générale ne vous fera pas de mal pour marquer ce 14 juillet 2013. Car je me base sur la sempiternelle déclaration devenue « komik » des « liens historiques unissant Madagascar à la France ». En réalité, la colo quoi ! Pas colonie de vacances mais colonisation.
Qui, avant ce François Goldblatt, étaient les ambassadeurs de France qui se sont succédé à Madagascar, pour une période moyenne de 3-4 ans ? Ils étaient 19 dont Gildas Le Lidec, jeté dehors par Marc Ravalomanana et Christophe Belliard, appelé à une nouvelle fonction, moins d'une année passée dans la Grande île. Enfin, on ne compte qu’une seule femme : Catherine Boivineau. Les voici, les voilà .
André Soucadaux, Gouverneur général par intérim sous la colonisation et Haut commissaire de France, avant d’être ambassadeur de 1960 à 1961. Décédé en 2004.
Marcel Gey. Peu d’informations sur cet Ambassadeur de France à Madagascar, de 1961 à 1967. Mais les archives de l’Histoire sont omniprésentes, tant qu’il y aura des écrivains et des historiens. Il ne faut pas le confondre avec le résistant Marcel Gey, arrêté par la gestapo, le 5 juin 1994, et torturé à la Kommandantur de Château-Chinon. Son corps sera retrouvé le 6 juin 1944 sur la route de Saint-Hilaire-en-Morvan.
Extraits de l’ouvrage d’André Saura : « Philibert Tsiranana, premier président de la république de Madagascar ».
Au centre, Me Alfred Ramangasoavina, ministre de la Justice, Garde des Sceaux sous Philibert Tsiranana
Alain Plantey. De 1959 à 1961, il est Conseiller à la Présidence de la Communauté puis, de 1961 à 1967, adjoint au Secrétaire général à la présidence de la République pour les Affaires africaines et malgaches. De 1967 à 1972, il est Ambassadeur de France à Madagascar, avec qualité de Haut Représentant (défense dans l'Océan Indien).
Alain Plantey est décédé le 3 mars 2013 à Mulhouse
Maurice Delauney, administrateur de la France d’Outre-mer, avant d’être ambassadeur à Madagascar, de 1972 à 1975 puis au Gabon, de 1975 à 1979. M. Delauney a été Maire de Cannes, de 1997 à 2001. Il décédé le 1er décembre 2009.
André Roger. Peu d’information sur cet ambassadeur. Mais il faut noter que c’est sous son mandat, de 1975 à 1976, que le Palais d’Ambohitsorohitra a officiellement été remis à l’Etat malagasy. C’était le 9 mai 1975 pour être exact.
Pierre Hunt. Ambassadeur de France à Madagascar, de 1976 à 1977, il a été Porte-parole de l’Elysée sous le président Valéry Giscard d’Estaing, au moment de l’affaire des fameux diamants de Jean Bedel Bokassa qui a empoisonné la vie politique de Giscard. Interrogé par les journalistes le 11 octobre 1979, Pierre Hunt fait la "remarque personnelle" suivante : "Je ne crois pas qu'il soit très digne pour la fonction présidentielle d'avoir à se justifier ou à donner des répliques sur des informations qui relèvent davantage de la diffamation ou d'une campagne orchestrée que d'une campagne véritable ". Alors que dans son numéro du 17 octobre 1979, le Canard enchaîné revient sur l'affaire des diamants, le porte-parole de l'Elysée précise le même jour que "le président de la République fera justice de ce sujet le moment venu et dans des conditions qui répondront à la confiance que lui font les Français".
Extraits de l’ouvrage de Pascal Carmont, « Carrière : ors et ornières », du temps où le Zimbabwe se nommait encore Rhodésie. Pierre Hunt fut aussi Ambassadeur au Portugal, de 1989 à 1990.
Jean-Pierre Campredon, Ambassadeur de France à Madagascar, de 1978-1981. Il était au Togo de 1970 à 1975. Il est décédé en 2006, quelques mois avant une conférence importante à propos du Soudan.
Jean-Pierre Campredon est co-auteur de l’ouvrage « France, Océan Indien, Mer Rouge » (1986) avec Jean-Jacques Schweitzer.
Paul Pierre Joseph Blanc
Adjoint au chef de la subdivision de Lambaréné (Gabon) en 1946, c'est comme chef de la section d’études au cabinet du Haut-Commissaire à Yaoundé (Cameroun) qu'il poursuit sa carrière entre 1950 et 1955. Affecté à la direction des affaires politiques du ministère de la France d’outre-mer entre 1956 et 1960, il est nommé à la direction Afrique-Levant et exerce comme Professeur à l’IHEOM (Institut des hautes études d’outre-mer). Entre 1960 et 1962, c'est au ministère des Affaires étrangères qu'il poursuit sa carrière, puis entre 1962 et 1966, à l’Ambassade de France. Il occupe par ailleurs le poste de Professeur à l’Université d’Ottawa (Canada). Premier conseiller à l’Ambassade de France (Tchad) entre 1966 et 1969, il entre ensuite à la délégation française à l’O.N.U. (Organisation des Nations Unies) jusqu'en 1973, avant d'être ambassadeur en Haute-Volta jusqu'en 1977. Entre 1977 et 1981, il est Ambassadeur au Mozambique puis est ensuite affecté à Madagascar jusqu'en 1984, et au Liban entre 1987 et 1989.
L'oeuvre des outrages du temps. Mais le regard n'a pas changé
Il travaille parallèlement au ministère des Affaires étrangères entre 1985 et 1987 avant de présider la section occitanie des anciens élèves de l’ENFOM (École nationale de la France d’outre-mer) en 2000.
Alain Bry. Il a été successivement ambassadeur de France en Éthiopie, à Madagascar (1984-1988) et en Pologne. Il a été en poste à Varsovie à deux reprises au cours de sa carrière diplomatique qu’il a terminée comme ambassadeur de France en Pologne de 1991 à 1994. Il est l’auteur de « La cendrillon culturelle du Quai d’Orsay », et de « Les cent métiers du Quai d’Orsay ».
Pierre Couturier, Ambassadeur, Haut représentant en République Centrafricaine: de 1981 à 1984. A Madagascar de 1988 à 1991. Et à Chypre de 1991 à 1993. A ne pas confondre avec Jean-Pierre Couturier (1741-1818) qui était un député montagnard de la Moselle.
Gilles d'Humières ambassadeur à Madagascar de 1991 à 1994, sous la présidence de Zafy Albert. Il sera ensuite affecté au Vietnam de 1994 à 1996, et en Finlande de 1998 à 2002.
Jean-Didier Roisin, ambassadeur à Madagascar de 1994 à 1996, puis au Sénégal et Gambie, de 2003 à 2005, au Gabon de 2008 à 2011, en Suisse et au Liechtenstein, de 2005 à 2008.
Camille Rohou, ambassadeur à Madagascar de 1996 à 1999. Il était ambassadeur en Colombie lorsque la Franco-colombienne Ingrid Betancourt avait été séquestrée par les FARC, à partir du 23 février 2002, puis libérée le 2 juillet 2008.
Stanislas Lefèbvre de Laboulaye, ambassadeur à Madagascar, de 1999 à 2002. Il n’a pas vécu le régime Ravalomanana. De 2002 à 2006, il sera Directeur général des Affaires politiques et de sécurité au MAE, du temps de Dominique de Villepin. Il sera ensuite ambassadeur en Russie (2006-2008) puis au Vatican (2008-2012). Le 15 février 2012, il est nommé Conseiller diplomatique du gouvernement français.
Catherine Greverie-Boivineau. Catherine Denise Louise Boivineau née Greverie a été Ambassadrice à Madagascar, de 2002 à 2005. Diplômée de l'IEP de Paris, licenciée ès lettres, ministre plénipotentiaire de première classe, Catherine Greverie-Boivineau a été sous-directrice d'Afrique centrale et orientale au quai d’Orsay, de 1991 à 1994; Ambassadrice au Bénin de 1994 à 1997 ; Directrice adjointe des affaires africaines et malgaches, devenu d'Afrique et de l'Océan indien, de 1998 et 2002. Elle sera Ambassadrice en Indonésie, de 2006 à 2008 avant de partir à la retraite. Elle a été élevée au grade de commandeur de l’Ordre national du mérite français, selon le décret au 2 mai 2012.
Gildas Le Lidec. Il a été Ambassadeur au Cambodge, de 1994 à 1998 ; en Côte d’Ivoire, 2002 à 2005 ; au Japon, de 2006 à 2008. En 2008, il est nommé pour représenter la France à Madagascar. Mais, traité d’oiseau de mauvaise augure par le Président Marc Ravalomanana, il quitte la Grande île au lendemain du 14 juillet 2008. Un 14 juillet mémorable car fêté aussi à l’Alliance française d’Antananarivo. Avant de partir à la retraite, le 15 avril 2012, Gildas Le Lidec était ambassadeur en Thaïlande de 2009 à 2011.
Alain Leroy. Il a été Ambassadeur à Madagascar, de 2005 à 2007. En septembre 2007, il est nommé Ambassadeur chargé du projet d’Union pour la Méditerranée auprès du président Sarkozy. Le 30 juin 2008, il est nommé Secrétaire général adjoint pour l’ONU, au département des opérations de maintien de la paix. Près de trois ans après, il décide, pour des raisons personnelles, de ne pas poursuivre sa mission auprès du secrétaire général des Nations Unies. En fait, le 4 avril 2011, conformément à la résolution du Conseil de sécurité et avec l'aval du Secrétaire général Ban Ki-moon, Alain Le Roy avait donné l’ordre à deux hélicoptères ukrainiens, volant sous les couleurs de l’ONU, de tirer sur les armes lourdes que détenait encore le camp Gbagbo, en Côte d’Ivoire. « C’était une décision très lourde à prendre, a admis Alain Le Roy. Mais une décision qui a changé le cours des choses ». L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a été arrêté, le lundi 11 avril 2011, au terme d'une offensive généralisée sur sa résidence d’Abidjan par les forces de son rival Alassane Ouattara, appuyées par des moyens militaires des forces françaises et de la mission des Nations Unies (Onuci). Le 1er août 2011, Alain Leroy est nommé Ambassadeur de France en Italie.
Jean Marc Châtaigner. Ambassadeur à Madagascar de 2009 à 2012, il a vraiment vécu la révolution orange dirigée par Andry Rajoelina. En juin 2012, Conseiller des affaires étrangères hors classe, il est nommé Directeur général adjoint de la mondialisation, du développement et des partenariats au quai d’Orsay. Vidéo d'ambiance du 14 juillet 2010 à la Résidence de France. Vidéo de l'arrivée des invités, le 14 juillet 2011 à la Résidence de France.
Jean Christophe Belliard. Cet Ambassadeur n’aura pas fait long feu à Madagascar. Il est arrivé dans la Grande île en fin juin 2012. Mais à peine a-t-il présenté des lettres de créance au Président de la Transition, Andry Rajoelina, le 4 juillet 2012, que le voilà nommé directeur d'Afrique et de l'Océan Indien au quai d’orsay, le 7 novembre 2012. Le nouveau Monsieur Afrique du Président Hollande en somme. Mais il a pu organiser un 14 juillet (2012) à la Résidence de France.
François Goldblatt. Droit venu du Burkina Faso (2006-2010), après avoir été Ambassadeur auprès de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (2007-2010), cet actuel ambassadeur à Madagascar est arrivé début 2013. Il n’a certainement pas digéré mon dossier sur lui et se venge à sa manière. En faisant cela, ce n’est pas moi qu’il sanctionne : Monsieur Goldblatt prive tout simplement les lecteurs de madagate des photos et des vidéos prises annuellement pour commémorer le 14 juillet à Antananarivo. Cela entre dans leur droit à l’information. Tant pis, on attendra sagement son départ pour reprendre le cours de ces archives momentanément suspendues (jusqu’en 2016 maximum) pour cause de susceptibilité aggravée. Dans ce chapitre, François Goldblatt est vraiment un ambassadeur très extraordinaire avant d’être plénipotentiaire. En effet, Jamais Jean-Marc Châtaigner n’a évité de me faire parvenir une invitation alors que je l’avais traité de père fouettard.
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François Goldblatt a aussi " sanctionné " nos confrères de La " Gazette de la Grande île " !
Bizarre, en tout cas, l’attitude du nouvel ambassadeur de France à Antananarivo, François Goldblatt. Contrairement à ses prédécesseurs dont, notamment, Gilles d’Humières qui a pris ses fonctions en pleine crise politiques en 1992-93, M. Goldblatt est plutôt timoré, voire sournois. On attend avec impatience, demain, son discours à l’occasion du 14-Juillet à la résidence de France à Ivandry. N’étant pas invité à ce « vin d’honneur » à Ivandry (ce qui est normal), « La Gazette de la Grande Ile » espère recevoir quand même, via Internet, le discours intégral de l’ambassadeur.
Depuis la fin supposée de la Françafrique, avec l’avènement de François Hollande, Paris risque, toutefois, de regretter un jour de laisser ainsi l’île à son propre sort. En fait, les autorités françaises se rangent du côté des bailleurs qui donnent le sentiment de vouloir affamer la population malgache… Selon eux, c’est la sanction suprême.
Franck RAHARISON (La Gazette de la Grande île. Fin de son éditorial du samedi 13 juillet 2013)
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Dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY – 13 juillet 2013