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Home Communiqué Déclaration Combattre le pire forme de travail des enfants à Madagascar : discours de M. Christian Ntsay

Combattre le pire forme de travail des enfants à Madagascar : discours de M. Christian Ntsay

 

 

Il s’agit d’un discours prononcé le 22 juin 2009, à l’hôtel Colbert, Antananarivo.

 

 

 

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M. Christian Ntsay et Jeannot Ramambazafy en plein briefing, lors de la célébration des 90 ans de l'OIT à Antananarivo

Commencé en octobre 2004, le programme BIT/IPEC et US-DOL est arrivé à son terme. M Christian Ntsay, Directeur du Bureau de l’OIT à Antananarivo et Représentant de l’OIT dans les Pays de l’Océan Indien, nous dresse, dans son discours, un large panorama des tenants et aboutissants de ce programme.

Jeannot Ramambazafy - Journaliste



" Mesdames et Messieurs,


C’est avec un réel plaisir que je vous souhaite la bienvenue à cette cérémonie de clôture du Projet de Lutte contre le Travail des Enfants à Madagascar mis en œuvre par BIT/IPEC avec les concours du Département du Travail des Etats-Unis d’Amérique – US DOL.

 


De gauche à droite : M. Juan Somavia, M. Charles Dan, Mme Michèle Jankanish

 

" Permettez-moi de vous remercier, au nom de M. Juan Somavia, Directeur Général du Bureau International du Travail, de Monsieur Charles Dan, Directeur Régional pour l’Afrique, Madame Michèle Jankanish, Directrice du Programme IPEC à Genève et en mon nom personnel, pour avoir répondu à notre invitation car votre présence aujourd’hui témoigne à mes yeux de notre engagement collectif à œuvrer pour la justice sociale à travers la promotion des droits et principes fondamentaux au travail notamment la lutte contre le travail des enfants.


La promotion de la Justice Sociale se trouve au cœur  des actions de l’OIT depuis sa création et aujourd’hui à l’occasion du 90eme Anniversaire de l’OIT, la lutte contre le travail des enfants reste encore un défi important auquel l’OIT s’engage pour sa réussite avec la contribution de tous les Etats membres. Vous conviendriez avec moi que mettre fin au travail des enfants n’est pas un but en soi mais un moyen pour préserver la richesse humaine et promouvoir le développement personnel des enfants dans le respect de son intégrité physique et morale et de ses droits.

En effet, pour l’OIT, lutter contre le travail des enfants, au-delà de l’interdiction de travailler signifie promouvoir le développement humain en offrant des possibilités d’éducation, de formation et d’accompagnement appropriés aux enfants et signifie aussi valoriser les opportunités d’accès des parents à un travail décent.


Et c’est justement la justification et l’essence du Projet BIT/IPEC qui arrive à son terme aujourd’hui.

 

 

M. Christian Ntsay ? un authentique chef de file... 


Mesdames et Messieurs,


L’action que nous avons réalisée ensemble dans le cadre de notre coopération à Madagascar démontre nos engagements respectifs à soutenir l’effort national visant à protéger les droits des enfants, y compris l’élimination des pires formes du travail des enfants ; en effet, la ratification en 1991 de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CDE), qui, rappelons-le, en son article 32 préconise la protection des enfants de l’exploitation économique, constitue le point de départ de cet engagement qui a été suivie par la ratification en 2000 et 2001 des Conventions 138 et 182 de l’OIT respectivement sur l’âge minimum d’admission à l’emploi fixé à 15 ans et sur la détermination des pires formes du travail des enfants.

Madagascar s’est doté depuis 2004 d’un Plan National d’Action de Lutte Contre le Travail des Enfants pour une période de 15 ans (2004-2019) avec un organe de pilotage au niveau national qui est le Comité National de Lutte contre le Travail des Enfants ou CNLTE. Le Projet BIT/IPEC a justement réalisé les objectifs et les résultats attendus du plan national d’action pour la période 2004-2009 en œuvrant surtout dans les domaines de lutte contre les pires formes du travail des enfants à Madagascar.

 


Mesdames et Messieurs,


Cette cérémonie de clôture marque une étape importante engagée ensemble pour éradiquer ce fléau dans le pays. En effet, comme vous le savez, à Madagascar, comme dans la quasi-totalité des pays de l’Afrique, la situation du travail des enfants est préoccupante. Selon les chiffres de l’Enquête National sur le Travail des Enfants (ENTE) menée en 2008, 1 534 000 enfants malgaches de 5 à 17 ans exercent des travaux dommageables. Bien que l’ampleur du phénomène ait connu une diminution dans les dernières années grâce aux interventions menées, ces chiffres restent alarmants et expliquent la pertinence de l’intervention du Projet. 


Par ses actions, le Projet a permis :


- le renforcement de la connaissance de base en matière de planification, de conception, d’exécution et d’évaluation des interventions dans la lutte contre le travail des enfants à Madagascar;
- le renforcement de la capacité nationale à mener la lutte contre les pires formes du travail des enfants
- l’amélioration du cadre légal pour combattre les plus mauvaises formes de travail des enfants.
- l’harmonisation, le renforcement et l’application effective de la structure légale pour traiter les problèmes de travail des enfants.

 - le renforcement du système de formation professionnelle pour attirer et préserver des enfants en danger.
- le renforcement de la connaissance de la population des conséquences des pires formes de travail des enfants.

- le développement des modèles d’interventions efficaces pour prévenir, retirer et réadapter les garçons et les filles des pires formes de travail des enfants.


Et c’est pourquoi les résultats obtenus par le Projet sont largement satisfaisants et en voici quelques faits et chiffres pour illustrer :


• 5 711 enfants contre 5 000 initialement prévus ont été retirés des pires formes de travail


• 13457 enfants à risque contre 9 000 prévus ont été prévenus


• Renforcement des capacités de plus de 1,500 partenaires et cela touche les fonctionnaires des différents ministères, notamment les inspecteurs du travail, les enseignants, les magistrats, les partenaires sociaux du secteur privé

 

• Renforcement de capacités d’un tissu de 22 ONGs réparties dans 11 zones géographiques et ces ONGs disposent actuellement des connaissances et compétences requises pour assurer la continuité des actions au niveau de leurs zones respectives dans des perspectives de pérennité des acquis


• Actions de sensibilisation et d’information intenses ayant abouti à une meilleure connaissance de la population sur l’enjeu de la lutte, se traduisant entre autres par la parution de 224 articles de presse et de grands reportages, par la tenue de grands concerts de sensibilisation.


• Dotation du pays d’importants instruments de travail tels que le Plan d’Action National et le Système du Suivi du Travail des Enfants.

 


 

Mesdames et Messieurs,


Aujourd’hui, on peut dire que Madagascar a fait un pas important pour prévenir les enfants contre ce fléau et pour responsabiliser les parents, les communautés et tous les acteurs pour mieux assumer leurs rôles respectifs. Cependant, les effets conjugués de la crise économique mondiale et de la crise politique intérieure sur le plan économique et social préoccupent au plus haut point le BIT ; en effet, les groupes vulnérables notamment les enfants sont les premières victimes des conséquences de ces crises, II serait fondamental de consolider de manière urgente les résultats obtenus. Le Projet a eu comme objectif de tester des modèles d’intervention et de prouver que l’éradication du travail des enfants à Madagascar est possible c’est la raison pour laquelle j’exhorte l’Administration du pays, les partenaires sociaux, la société civile, les communautés et les partenaires techniques et financiers à poursuivre sans relâche ce combat de tous les jours à différents niveaux et de différentes natures. Tout à l’heure, nous suivrons une présentation sur les meilleures pratiques obtenues dans le cadre du Projet et elles seront dispatchées pour servir à la fois de référence et d’outil de travail à toutes les parties prenantes impliquées dans la lutte contre le travail des enfants à Madagascar.

 

Mesdames et Messieurs,


Le BIT est satisfait des résultats obtenus et tient à adresser ses vifs remerciements à vous tous qui avez apporté votre contribution respective à la réussite de ce Projet et à l’amélioration des conditions de vie des enfants à Madagascar.


J’aimerais d’abord remercier les enfants et les parents concernés pour leur clairvoyance et pour leur conviction pour avoir accepté de tourner le dos au travail des enfants et d’entreprendre une démarche de vie différente pour tenter de vaincre la misère, pour se mettre debout face à la précarité et pour refuser la fatalité.


Notre gratitude va aussi à l’endroit de l’Administration malgache et de tous les partenaires du Projet (ONG, Journalistes, Consultants et tant d’autres qui se reconnaîtront) pour leur implication active et pertinente dans la mise en œuvre des activités tout au long de la vie du Projet.

Le BIT est reconnaissant envers le Gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, le Gouvernement de la France et l’Union Européenne pour leur contribution et leurs concours engagés à nos côtés dans cette lutte à Madagascar.

 

Le BIT apprécie les efforts des autres partenaires techniques et financiers pour appuyer Madagascar dans le processus élargi et collectif de promouvoir les droits humains, notamment ceux des enfants.


Je souhaiterais remercier particulièrement tous les Collègues de IPEC pour le travail accompli. Vous avez mené jusqu’au bout cette mission et vous avez réussi - merci.

 

Mme Laurence Dubois 


J’aimerais particulièrement remercier toute l’équipe du BIT du Siège et d’Antananarivo sans exception pour votre contribution dans l’appui à la réussite du Projet. Ma gratitude va particulièrement à Mme Laurence Dubois, Responsable au Siège du Programme IPEC à Madagascar, pour sa présence aujourd’hui, ses appuis techniques pertinents et efficaces et ses efforts soutenus pour Madagascar.
Encore une fois, merci donc à toutes et à tous. Ce Projet prend fin aujourd’hui mais comme je l’ai mentionné tout à l’heure, des efforts restent encore à faire et le BIT continuera son engagement dans cette lutte à vos côtés.


Je vous remercie de votre attention "
.

Christian Ntsay


Directeur du Bureau de l’OIT à Antananarivo  et Représentant de l’OIT dans les Pays de l’Océan Indien

 

Mis à jour ( Mardi, 23 Juin 2009 14:48 )  
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