Pâques 2014 avec Herr Martial
A l’approche de Pâques 2014, il est bon de se tourner vers le Créateur, en regard de cet océan de bêtises (politiques) humaines où est immergé le peuple malgache qui ne comprend plus rien ou, plus exactement, qui comprend trop que la pratique de la chose politique à Madagascar ne mènera jamais au développement du pays. Mais ce n’est pas pour cette raison qu’il faut baisser les bras, face à un président élu qui, dès le départ a bâti, ce qu’il croit être sa victoire, sur du sable. Mouvant qui plus est. Et même mouvance Ravalomanana.
La définition de l’expression « bâtir sur du sable » est : entreprendre sans avoir consolidé ; avoir des projets utopiques. Qu’en pense la Bible sur les paroles de Jésus ?
« C'est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. […] Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable ». (Matthieu 7.24-27)
Le fondement de cette parabole n'est pas Jésus lui-même, mais la mise en pratique de ses paroles. Deux attitudes sont possibles pour celui qui entend les paroles de Jésus :
1. Celle que nous déconseille Jacques (Jacques 1.22-24): Se tromper par de faux raisonnements et oublier ce qu'on a vu dans le miroir de la parole de Dieu.
2. Celle qu'il nous recommande (Jacques 1.25) : Plonger les regards dans la loi de la liberté et se mettre à l'œuvre.
La différence fondamentale de ces deux attitudes peut ne pas se remarquer extérieurement, mais se révélera vite dans l'épreuve. Si nous voulons tenir ferme, bâtissons sur le roc, mettons en pratique ce que nous dit le Seigneur dans sa Parole.
ETAPES DE LA MISE EN PLACE D’UNE DICTATURE
Stade de Mahamasina, 25 janvier 2014. Le candidat n°3, Hery Rajaonarimampianina, qui doit sa victoire grâce à l’appui humain, financier et logistique de l’entité MAPAR, prête le serment suivant, comme Philibert Tsiranana, Didier Ratsiraka, Zafy Albert, Marc Ravalomanana avant lui:
« Eto anatrehan'Andriamanitra Andriananahary sy ny Firenena ary ny Vahoaka, mianiana aho fa hanantanteraka an-tsakany sy an-davany ary amim-pahamarinana ny andraikitra lehibe maha-Filohan'ny Firenena Malagasy ahy. Mianiana aho fa hampiasa ny fahefana natolotra ahy ary hanokana ny heriko rehetra hiarovana sy hanamafisana ny firaisam-pirenena sy ny zon'olombelona. Mianiana aho fa hanaja sy hitandrina toy ny anakandriamaso ny Lalà mpanorenana sy ny lalà mpanjakana, hikatsaka hatrany ny soa ho an'ny Vahoaka malagasy tsy ankanavaka ».
TRADUCTION LIBRE
Devant Dieu le Créateur de l’Univers, de la Nation et du Peuple, je jure d’accomplir de long en large et dans le respect de la vérité, les responsabilités qui m’incombent en tant que Président de la Nation malgache. Je jure d’utiliser les pouvoirs qui me sont conférés, avec toute mon énergie, dans la défense et la consolidation de l’unité nationale et des droits de l’homme. Je jure de respecter scrupuleusement la Constitution et les lois en vigueur comme si c’était la prunelle de mes yeux ; et de rechercher sans relâche les bienfaits pour le peuple malgache sans aucune distinction.
Que dit alors l’article 54 de cette Constitution de la IVème république de Madagascar ?
Le Président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l'Assemblée nationale.
Il met fin aux fonctions du Premier ministre, soit sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement, soit en cas de faute grave ou de défaillance manifeste.
Sur proposition du Premier ministre, il nomme les membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions.
La définition de cette majorité simple, mathématique, ayant fait l’objet d’interprétations aussi ridicules que bêtes et méchantes, le Président du CST (Conseil Suprême de la Transition), Dolin Rasolosoa, a alors demandé aux membres de la HCC (Haute Cour Constitutionnelle) de donner leur avis sur la question.
Le 17 février 2014, la HCC a publié un avis qui se résume comme suit :
« Le Président de la République nomme le Premier Ministre formellement présenté par les députés issus du parti ou groupe de partis majoritaire ».
Peu satisfait de cette réalité constitutionnelle, le nouveau président incite alors le Premier ministre de la Transition, Jean Omer Beriziky -qu’il a gardé bien qu’étant démissionnaire d’office-, pour effectuer la même démarche. Le 18 février 2014, c’est alors une décision que publie la HCC :
« Il n’y a plus lieu à statuer sur la demande en interprétation de l’article 54 alinéa premier de la Constitution présentée par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, laquelle a déjà fait l’objet de l’avis n°01-HCC/AV du 17 février 2014 de la Cour de céans ».
C’est alors que le Président, qui a prêté serment le 25 janvier 2014, jette son masque pour nous faire découvrir sa mentalité de dictateur. Tout d’abord, lors d’un Conseil des ministres, le 27 février 2014, il menace sans ambages les journalistes, avec le même refrain entendu sous l’amiral Didier Ratsiraka : En outre, le Chef de l’Etat a fait remarquer que certains journalistes font fi des textes en vigueur régissant la déontologie et l’éthique du métier (Propagation de fausses nouvelles ; offenses et outrages à l’Etat ; atteinte à la vie privée ; etc.). Ce qui l’a amené à donner consigne à ce qu’il faut prendre des mesures pour mettre un cran d’arrêt à ces pratiques, abusives et illégales, pouvant mettre en danger la démocratie naissante (???) à Madagascar.
PARJURES !
Ensuite, sans crier gare, et lors de ce même conseil des ministres, il limoge purement et simplement le Président de la HCC, institution qui, pourtant, devrait rester telle quelle jusqu’à la mise en place de toutes les institutions de la IVème république (Gouvernement, Assemblée nationale, Sénat). Mais non, il est « le président élu par le peuple » désormais. Une démarche de pouvoir absolu dans un régime semi-parlementaire :
Ainsi, le Président de la République a fait part, lors de ce Conseil, de la prise de trois (03) décrets présidentiels :
- Décret présidentiel portant constatation de l’expiration du mandat des Membres de la Haute Cour Constitutionnelle.
- Décret présidentiel portant nomination de trois (03) nouveaux Membres de la Haute Cour Constitutionnelle, au titre de la Présidence de la République. Le remplacement des actuels Membres élus, qui continuent encore ainsi de vaquer à leurs fonctions, doit encore attendre les résultats des élections à organiser par les Institutions concernées (Assemblée Nationale, Sénat et Conseil Supérieur de la Magistrature).
- Décret présidentiel portant abrogation du Décret présidentiel ayant nommé le Président de la Haute Cour Constitutionnelle.
PMP: Jean-Jacques Rabenirina, Me Hanitra Razafimanantsoa, Siteny Randrianasoloniaiko
Dans la même foulée, il fait mettre en place une PMP (Plateforme pour la majorité présidentielle), vraiment bâtie sur du sable mouvant… Je vous passe les détails. Puis, il laisse ses conseillers se débrouiller et s’en va inutilement aux U.S.A. et en France pour révéler son caractère de dirigeant aussi démagogue qu’irrationnel. En promettant à qui veut l’entendre qu’à son retour il nommera le Premier ministre « en respectant la constitution ». Mais deux mois passent sans que le peuple et la Communauté internationale ne voient rien venir. Et il repart à Bruxelles pour se pavaner et être dans le bain de la cour des grands de ce monde. Cependant, il n’y aura rien de concret tant qu’il n’y aura pas de nouveau Premier ministre et de nouveau gouvernement.
Il retourne au pays, le 5 avril 2014, dans le silence le plus complet. Il se trame quelque chose de pas catholique lorsqu’un chef d’Etat n’accomplit pas son devoir de rendre des comptes au peuple qui l’a élu… Puis, soudain, le 11 avril 2014, il convoque toute la presse nationale et internationale au palais d’état d’Iavoloha. Après un bla-bla-bla sans queue ni tête, juste pour se… justifier, il annonce le nom du docteur Kolo Roger, choisi et non nommé, parmi "93 entités politiques". Quelques heures auparavant, la HCC recomposée avait émis un avis qui se résume comme suit : « Les avis de la Haute Cour Constitutionnelle, non revêtus d’effet obligatoire, n’en possèdent pas moins une haute valeur juridique ainsi qu’une grande autorité morale ».
Faut-il applaudir devant cette « prouesse » constitutionnelle, ce jeu de mots pour intellectuels complexés, qui permettent, dès lors, au président de la république de s’asseoir sur la loi fondamentale ? Mais que dit l’article 120 de la même Constitution ?
En matière de contentieux électoral et de consultation populaire directe, la Haute Cour constitutionnelle rend des arrêts. Dans les autres matières relevant de sa compétence, hors le cas prévu à l'article 119, elle rend des décisions. Les arrêts et décisions de la Haute Cour constitutionnelle sont motivés ; ils ne sont susceptibles d'aucun recours. Ils s'imposent à tous les pouvoirs publics ainsi qu'aux autorités administratives et juridictionnelles.
Et voilà comment le nouveau président élu de Madagascar respecte la Constitution comme la prunelle de ses yeux. Il doit donc être aveugle en ce moment. Ou aveuglé par la soif de pouvoir absolu comme au temps des royautés.
Face à cela, quelle a été la réaction du MAPAR, entité majoritaire réelle et authentique à l'issue des élections législatives du 20 décembre 2013 et majoritaire également lors des élections internes à l'Assemblée nationale, au sein de son Bureau permanent (ici aussi la PMP a cherché la petite bête avec la complicité de la HCC dévoyée, mais c'est un autre chapitre dictatorial...) ? La voici :
Tiens, où est passé Maharante Jean de Dieu ?
Mais comme nous sommes à Madagascar, où l’éthique et la déontologie sont des mots vains, il y a -et il y aura- toujours des Judas et des Pierre. L’image de cette traîtrise et de ce retournement de veste transparait sur les deux photos qui suivent, prises à l’Hôtel Colbert devenu un couloir d’embauche -et de débauche- ministériel. Sinon, carrément, l'hôtel de passe de la prostitution politique, avec l'argent des contribuables ! C'est cru mais cela réfléte une réalité pure, palpable, visible. Allez jeter un coup d'oeil, vous... verrez.
Lanto Rakotomavo, Présidente du parti TGV, fondé par Andry Rajoelina. L'image féminin de l'opportunisme intéressé
Me Hanitra Razafimanantsoa, celle qui a insulté Hery Rajaonarimampianina à longueur de semaines. L'image même du sable mouvant et du grain de sable qui va réserver de très mauvaises surprises au nouveau dictateur de Madagascar
Certes, ce dossier est long (car c’est un dossier), et il est indéniable que, devant l'état des choses, je peux être considéré, en ce mois d'avril 2014, comme un Don Quichotte qui se bat vainement contre des politiciens avides, retors, parjures et intéressés uniquement par l'aspect matériel de la fonction publique.. Mais le présent dossier constituera un témoignage et une preuve devant le jugement de l’Histoire. Car comme il est écrit dans la Bible :
« Le péché est une faute contre la raison, la vérité, la conscience droite ; il est un manquement à l'amour véritable, envers Dieu et envers le prochain, à cause d'un attachement pervers à certains biens. Il blesse la nature de l'homme et porte atteinte à la solidarité humaine. Il a été défini comme « une parole, un acte ou un désir contraires à la loi éternelle ».
Le péché est une offense à l'égard de Dieu : « Contre Toi, Toi seul, j'ai péché. Ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait » (Psaumes 51, 6). Le péché se dresse contre l'amour de Dieu pour nous et en détourne nos cœurs. Comme le péché premier, il est une désobéissance, une révolte contre Dieu, par la volonté de devenir « comme des dieux », connaissant et déterminant le bien et le mal (Genèse 3, 5). Le péché est ainsi « amour de soi jusqu'au mépris de Dieu ». Par cette exaltation orgueilleuse de soi, le péché est diamétralement contraire à l'obéissance de Jésus qui accomplit le salut ».
Hery Rajaonarimampianina se dit bon chrétien pratiquant et qu'il craint Dieu ("Matahotra an'Andriamanitra"). Rappelons-lui alors, en cette veille des fêtes pascales 2014 que le péché peut être commis de quatre façons différentes : pensée, parole, action, omission. Depuis sa prise de fonction, il a donc péché quatre fois. Quelle sera sa punition ? Comme il en faut rien attendre des hommes, politiques surtout, gardons la foi en ce que révèle également la Bible : « Chacun de nous est responsable de ses propres péchés et nous devons en subir le châtiment » (Ezéchiel 18 : 20). Quel sera ce châtiment pour les pécheurs volontaires ?
Pécher volontairement signifie agir en toute conscience – et avec résolution. Celui qui pêche volontairement et délibérément est intraitable. Une telle personne a endurci sa conscience à faire le mal. Cette sorte de pécheur n’éprouvera jamais le sentiment du repentir, ni le désir de revenir sur le chemin de la vie indiqué par Dieu (1 Timothée 4 :2).
Ainsi, les pécheurs incorrigibles ne sont pas aveugles comme le reste du monde ; ils ont reçu la « connaissance de la vérité ». Ils connaissent l’effet du sacrifice du Christ, mais ils le profanent. Le châtiment : « La ruine atteindra en une seule fois les rebelles et les pécheurs, et ceux qui abandonnent l'Eternel disparaîtront » (Esaïe 1-1, 28). Quand ? Au moment où ils s’y attendront le moins ! Ces pécheurs, ce sont les dirigeants actuels qui ont donc bâti leur pouvoir sur du sable… mouvance Ravalomanana. Dès lors, le peuple malgache n'a rien à perdre à attendre.
Certes, tout cela donne le tournis, mais c'est nécessaire si tant est qu'il est vrai que si les paroles s'envolent, les écrits demeurent. Pour l'heure, la puissance du nouveau président va atteindre son apogée. En effet, n'est-il pas aussi et Chef Suprême des Armées et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature ? Il aura donc le glaive et la balance pour assouvir sa soif de pouvoir absolu. Mais tout a une fin ici-bas... Enfin, contrairement aux effets d'annonce de réconciliation nationale, Madagascar est devenu un gigantesque pandémonium (lieu de grands désordres et d'agitation).
Albert Einstein
Albert Einstein disait: "On ne règle pas les problèmes avec ceux qui les ont créés" et Honoré de Balzac : "La comédie humaine c'est avant tout l'échec du politique". Ce n'est donc pas un signe de bonne santé démocratique que d'être bien adapté à une société profondément malade. Rien ne changera à Madagascar.
(Source: Richard Armenante).
Bientôt une version en langue malgache de ce dossier déjà historique.
Dossier de Jeannot Ramambazafy – 16 avril 2014