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Madagascar journalisme. Le «dire» correspondra-t-il enfin avec le «faire»?

A gauche, Olivier Mahafaly Solonandrasana, Premier ministre malgache choisi, après Kolo Roger et Jean Ravelonarivo (également choisis hors du prescrit constitutionnel de l’article 54). S’il veut effacer l’histoire de la Primature, il n’effacera jamais, tout au long de sa vie, le fait qu’il est le premier corrupteur actif de Madagascar pris en flagrant délit (ICI). Il ne pourra jamais effacer aussi son comportement puéril (ICI). Alors ce sera quoi: sanctions pécuniaires ou « autres » ?...

Mahazoarivo, 21 avril 2016. Le Premier ministre Olivier Mahafaly a organisé un petit-déjeuner de presse avec les patrons de presse et leurs représentants. Madagate n’y a pas été invité mais on s’en balance complètement, on existe depuis 15 ans et l’information passera toujours. Bien que cette non-invitation vous prive, chers lecteurs, de photos et de vidéos. Grave manquement pour cet ancien journaliste pigiste-correspondant pour Madagascar Tribune des années 1980 qu'était l'étudiant Olivier Mahafaly… De nos jours, la Primature Mahafaly efface elle-même sa propre histoire authentique et fait perdurer les rumeurs. Bon, ces vérités dites, c’est quoi l’info à retenir?

Traduction des titres: Après la requête des Américains, le pouvoir n'a pas osé faire disperser la manifestation de "Aro-Riaka" à Analakely

En matière de dépénalisation des délits de presse, ceux-ci seront remplacés par «des sanctions pécuniaires et autres». Pour le PM Mahafaly, il s’agit d’un «acquis irréversible». Ah bon ? Mais c’est quoi les «autres» ? En tout cas, merci au gouvernement américain et merci à la venue de Ban Ki-moon, alors. Mais après ? Là est la question. En fait, nous vivons, à Madagascar, une hypocrisie aussi vaine que ridicule étant donné qu’avec Internet, l’espace et le temps n’existent plus.

Association "Aro-Riaka" (littéralement: protection contre les vagues, la marée), le 21 avril 2016, à Analakely. Des banderoles ont été dressées, des discours politiques ont été prononcés mais les éléments du Général Florens sont restés au loin. Miracle du droit d'expression? Non, calme avant le passage de Ban Ki-moon. La tempête de répression viendra après

Re-merci le gouvernement américain merci à la venue de Ban Ki-moon en ce qui concerne la manifestation organisée par l’association « Aro-Riaka », toujours le 21 avril 2016. L’Emmoreg du Général Florens Rakotomahanina était bien là, mais ses éléments sont restés les bras croisés: pas de gaz lacrymogènes ni de poudre asphyxiante et, surtout, pas de demande d’autorisation chez le préfet de police.

Hélas, une fois Ban Ki-moon parti, l’Emmoreg va faire parler la poudre. Mais où est donc la différence et non pas où est donc Ornicar ? Pour les incultes, sachez qu’Ornicar n’est pas le nom d’une personne. Il s’agit d’un assemblage des conjonctions de coordination qu’on avait appris par cœur avant 1972: mais, ou, et, donc, or, ni, car.


Refus du ministre de la communication, Andrianjato Vonison Razafidambo, d’appliquer l’article 131 du règlement de l’Assemblée nationale, qui stipule que « les séances de questions sont retransmises EN DIRECT sur les médias publics »

De son côté, le ministre propagandiste reconduit, Andrianjato Vonison Razafidambo -c’est gràce à sa propagande stalinienne à la Tvm qu’il a été reconduit, il faut le préciser-, en bon robot de service, a expliqué: « Le texte du Code de la Communication est, à présent, un projet de loi. Ce qui signifie que le pouvoir exécutif s’occupera de l’élaboration de la version finale à présenter au parlement. Le Président de la république s’est engagé à respecter la ligne et l’esprit tracés lors des travaux préliminaires avec les professionnels et spécialistes. Par respect de la hiérarchie, je ne peux pas encore vous donner des détails. Laissons le conseil des ministres prendre sa décision. Ce ne sera qu’après que je ferai un rapport à l’ordre des journalistes et aux associations de journalistes ». Bah, cause toujours, tu m’intéresses. On verra bien dans la pratique.

Jeannot Ramambazafy – 22 avril 2016

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La semaine dernière, le Premier Ministre Olivier Mahafaly a convié les patrons de presse et leurs représentants pour un petit déjeuner au Palais de Mahazoarivo. Le geste est élégant mais il appelle plusieurs réflexions.

Tout d’abord, le nouveau Premier Ministre aurait dû inviter tous les patrons de presse, sans exception. Certains d’entre eux ont été délibérément exclus. Ils s’en fichent mais ils ont une mémoire phénoménale pour ce genre d’indélicatesse. Quand on fait une campagne de communication auprès des professionnels du secteur, on se garde bien de faire de l’ostracisme.

Ensuite, le nouveau Premier Ministre a fait preuve de pédantisme en plaçant quelques citations philosophiques. D’une part, il en faut plus pour impressionner les patrons de presse et leurs représentants. D’autre part, ce n’est pas avec son amour infini de la sagesse qu’Olivier Mahafaly va combler le défaut de sagesse du Chef de l’Etat et de ses proches conseillers.

Par ailleurs, les patrons de presse et leurs représentants sont bien conscients du double langage du Premier Ministre qui d’un côté, joue l’apaisement et d’un autre côté, organise la répression. S’il était un vrai sage, il saurait que la philosophie et l’hypocrisie sont antinomiques.

De surcroît, un Premier Ministre, qui est également Ministre de l’Intérieur, ne peut pas être habité par un authentique amour de la sagesse s’il a pour mission première d’organiser les prochaines fraudes électorales qui vont plonger la Grande Ile dans le chaos. Il est tout au plus un sophiste.

Enfin, le goût d’Olivier Mahafaly pour les discussions philosophiques ne suffira pas pour s’attirer la sympathie. Il ne doit pas perdre de vue de Madagascar est au bord d’une explosion sociale. La population a davantage de pragmatisme et d’actions concrètes que de nourritures spirituelles.

Phil de Fer - La Gazette de la Grande île

Mis à jour ( Mardi, 26 Avril 2016 17:02 )  
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