Madagascar : pour la Sadc, la crise est devenue une bataille de leadership et elle traine des pieds pour la résoudre
Il fallait s’y attendre. Je ne vois pas pourquoi tous les politiciens font les étonnés. La crise malgache, avec ce qui se passe au Swaziland et au Malawi, n’est pas la priorité voire la tasse de thé de cette entité à vocation économique originelle. Et c’est pour cela qu’elle traine les pieds. Elle a deux autocrates à soutenir. Voici la traduction d’un article de la SAPA (South African Press Agency) en date du 18 août 2011.
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Maître Maite Nkoana-Mashabane
Luanda. Selon le ministre des Affaires étrangères sud-africain, les chefs d’état de l’Afrique australe qui se sont réunis durant deux jours, à Luanda, capitale angolaise, dans le cadre du 31è sommet de la Sadc, ont achevé plus tôt que prévu leurs discussions.
La réunion des 15 dirigeants de la Sadc avait à discuter sur les batailles de leadership (« Leadership battles ») prévalant au Zimbabwe et à Madagascar. « Le sommet était bien parti », avait déclaré, la Ministre des Affaires étrangères sud-africaine, Maite Nkoana-Mashabane. « C’était tellement exceptionnel que nous avons achevé nos discussions très rapidement », a-t-elle déclaré à l’Afp.
Les discussions à huis clos se sont achevées à 12h30 (11h30 TU). Une cérémonie de clôture où les chefs ont lu un communiqué, résumant leurs discussions, a été programmée pour 14h50.
La réunion a pris des mesures sévères à l'encontre des protestations antigouvernementales au Malawi, où 19 personnes ont été tuées, et dans la dernière monarchie absolue du Swaziland, qui se sont ajoutées à la liste des crises qui secouent la région.
Traîner des pieds
A Luanda, le bloc était sous pression pour démontrer son engagement pour la démocratie dans la région. Or, mercredi, lors de la cérémonie d’ouverture, il n’a été fait aucune référence directe aux tourmentes politiques grandissantes.
La SADC a été critiquée pour sa manière de trainer les pieds à propos de la crise au Zimbabwe et celle à Madagascar où, pour le moment, ses médiateurs sont loin de l’avoir résolu.
Le Président zimbabwéen Robert Mugabe et le Premier ministre Morgan Tsvangirai partagent le pouvoir dans une atmosphère tendue, à la suite d’un contexte économique et politique qui s’est détérioré en 2008, et qui n’a pas permis la tenue de nouvelles élections à l’époque.
Mugabe insiste pour aller aux élections cette année, avec ou sans une nouvelle constitution, tandis que Tsvangirai veut des réformes d’abord.
Concernant Madagascar, les médiateurs sont encore à la recherche d’une solution à l’impasse qui y prévaut. Madagascar a été suspendu de la SADC en mars de 2009 après l’éviction du président élu Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina, alors le maire de la capitale Antananarivo.
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La vérité est que la Sadc donne encore quelques jours aux médiateurs, dont l’émissaire Leonardo Simao est à Madagascar, pour trouver les solutions. En effet, voici la suite du programme officiel :
TUESDAY AUGUST 23, 2011
09:00 – 11:00 - Post Summit diplomats briefing at SADC
Headquarters by SADC
Executive Secretary, Dr. Tomaz
Augusto Salomão
11:30 – 12:30 - Post Summit media briefing at SADC
Headquarters by SADC Executive
Secretary, Dr. Tomaz Augusto
Salomão
Il faudra donc encore attendre le mardi 23 août 2011 pour espérer connaître les décisions finales concernant Madagascar et la date de signature de la feuille de route. La dernière chance des dernières chances. Mais cela n’est que pure perte de temps et ne présage rien de bon pour une sortie de crise dans un bref délai. En ce moment-même, Leonardo Simao se bat comme un beau diable et il est la cible d'attaques de toutes parts. Mais il est complètement faux de dire qu’il n’œuvre pas pour le compte de la Sadc mais pour Chissano et lui personnellement. C’est méconnaître les arcanes, les procédures de la Sadc. Mais en ces temps d'entière liberté d'expression, chacun interprète selon ses propres intérêts qui ne sont pas, loin de là , ceux du grand nombre.
Traduction : Jeannot Ramambazafy