Antananarivo, 15 juin 2012 – La discrimination des personnes en situation de handicap est encore présente à Madagascar. Elle commence dès l’enfance. D’après les enquêtes effectuées en 2011 par l’UNICEF, 93% des enfants en situation de handicap ont rapporté qu’ils étaient victimes d’humiliation et de stigmatisation de la part des autres enfants.
La discrimination se ressent dans tous les domaines, et plus particulièrement dans celui de l’éducation. Plus d’un directeur d’école sur deux pense qu’il n’y a pas d’intérêt à inscrire les enfants en situation de handicap dans leurs établissements car cela entraînerait entre autres une baisse de performance de leurs écoles. On estime actuellement que le pourcentage des enfants en situation de handicap qui sont en âge d’être au primaire est de 6%.
Tel que stipulé dans la Convention relative aux droits des enfants, tout enfant différemment capable a droit à une éducation, aux soins de santé et à la protection. Chaque enfant avec un handicap a droit à une vie décente dans des conditions qui encouragent et favorisent la dignité, l’indépendance et la participation de l’enfant.
La Journée mondiale de l’Enfant Africain, célébrée annuellement le 16 juin, met cette année l’accent sur les droits des enfants en situation de handicap. Madagascar n’est pas en reste dans la célébration et organise avec le Ministère de l’Education Nationale une conférence-débat sur l’inclusion scolaire des enfants en situation de handicap.
« L’inclusion des enfants en situation de handicap reste un grand défi à Madagascar car la majorité des enseignants à Madagascar n’a pas été formée sur la prise en charge du handicap. De plus, il existe des perceptions négatives des enseignants, des parents et de la communauté vis-à -vis de l’inclusion des enfants en situation de handicap. Ce sont autant de contraintes et d’obstacles à la scolarisation des enfants en situation de handicap », souligne Graham Lang, Chef de Section Education à l’UNICEF Madagascar.
L’UNICEF appuie de nombreuses activités en vue d’inclure les enfants exclus, y compris les enfants en situation de handicap à l’école ; notamment la formation continue des enseignants des écoles publiques et l’élaboration de la carte des exclus.
Ainsi, l’après-midi de la journée de ce vendredi 15 juin a été consacré au spectacle d’expression des enfants en situation de handicap, organisé par la plateforme Kilokolo de l’association Lovatiana au théâtre de verdure d’Antsahamanitra. L’association compte actuellement plus de 400 enfants et personnes en situation de handicap, issus des écoles primaires publiques et privées, des centres d’accueil spécialisés, des quartiers vulnérables et des écoles de danse.
UNICEF MADAGASCAR – www.madagate.com