Bon, comme prévu, aucune trace d’îles éparses malgaches tout au long de ce discours qui n’engagera que ce président décidément complètement à côté de la plaque en matière de gestion d’une nation pour les vrais intérêts de son peuple qu’il méprise carrément par des fausses vérités. Pourtant, les occasions ne manquaient vraiment pas, comme lorsqu'il avait déclaré que "depuis son indépendance, Madagascar a toujours prôné les mêmes valeurs que les Nations Unies".
Pourquoi alors ne pas avoir été énergique -n'est-il pas un président élu démocratiquement et Madagascar n'est-elle pas une nation souveraine?- sur ce que les mêmes Nations Unies ont demandé au gouvernement français en 1979?
Qui aura le courage de traduire tout çà (décision du 12 décembre 1979 et discours) en malgache? Personne! Mais je vais le faire. Tous, en tout cas, s’amuseront à interpréter, à prendre des paragraphes comme le font tous les faux prophètes, pour attaquer ou pour passer la brosse à reluire, selon la position politico-financière actuelle dans laquelle ils se trouvent, et non pour le bien du pays longtemps spolié de ses vraies ressources propres. Pour ma part, je préfère publier ce discours dans son intégralité. En gras, les passages "optimystiques" sur Madagascar.
Et puis la salle était comble d’un vide béant. Personne ne l’a entendu ni écouté. Je lui rends un grand service… L’avenir nous confirmera qu’il ne suffit pas de beaux discours et d’être riche en vocabulaire pour avoir la légitimité populaire. La période de grâce est terminée depuis belle lurette pour Hery Rajaonarimampianina. Toute cette palabre repose sur l’argent des autres et rien… d’autre. Qui ne connaît ni ne vit à Madagascar, applaudira des mains et même des pieds. En deux ans, il a fait énormément de choses pour son pays ce Hery Vaovao. Mais alors pourquoi tout va à vau-l’eau ?
Hery Rajaonarimampianina et Ban Ki-moon, le 1er octobre 2015 à New York. Par rapport à 2014, seule la couleur de la cravate du Sg de l'ONU a changé
Jeannot Ramambazafy – 1er Octobre 2015
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« Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée générale,
Excellence Monsieur le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies,
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Honorables Délégués,
Mesdames et Messieurs,
Mes premiers mots vont à l’endroit du Président de l’Assemblée générale, son Excellence Monsieur Mogens Lykketoft à qui j’adresse mes sincères félicitations pour son élection à ce poste. Je voudrais également remercier Monsieur le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Excellence Monsieur Ban-Ki-moon, pour son leadership et sa ténacité pour faire de notre organisation la structure la mieux placée et la plus légitime pour résoudre les maux de ce monde.
Pour notre part, nous pouvons témoigner de l’appui actif des Nations Unies dans le processus électoral de Madagascar. Par ailleurs, depuis le mois de janvier dernier, le projet de l’ONU d’accompagner Madagascar à travers les fonds de consolidation de la paix, est engagé.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Nous avons rendez-vous avec l’Histoire, à l’occasion de ce 70ème anniversaire de l’ONU, car il coïncide avec l’adoption de l’Agenda post-2015 et augure un avenir ambitieux et prometteur à nos peuples. Au long de ces 70 ans, l’Organisation des Nations Unies reste la tribune où le monde est témoin d’un long périple, l’organisation, ayant traversé monts et vaux, avec ses forces et ses faiblesses, mais ô combien perspicaces et engagées au service de la paix et de la sécurité et, surtout, au service de l’humain que je citerai avec un grand H. Après 70 ans, donnons-nous à regard sur ce qui a été fait. Il serait légitime de procéder à un bilan sans complaisance des activités réalisées. Durant l’avènement des Objectifs du Millénaire pour le Développement, la pauvreté a été notre principal ennemi. Actuellement, nous constatons que la pauvreté reste présente dans le monde et les inégalités persistent. Notre objectif d’éradiquer l’extrême pauvreté n’a pas été atteint dans sa totalité, même si des progrès sont palpables.
Les OMD ont largement contribué à la croissance des pays ; ils ont encouragé chaque pays à redoubler d’efforts et à adopter des stratégies concrètes pour endiguer les difficultés. Aujourd’hui, les ODD, Objectifs du Développement Durables, aspirent à cette même vision. Ainsi, notre Assemblée générale va marquer un nouvel engagement conforme à ces mutations profondes, car dans un monde qui bouge, nous devons en permanence ajuster nos stratégies. Cet agenda post-2015 va nourrir de futures actions aux impacts palpables et durables au bénéfice de toute l’humanité. Nous n’avons pas, nous n’avons plus le droit de décevoir l’attente de nos peuples. Notre devoir est d’assurer un mieux-être au quotidien de nos populations tel que décrit dans la Charte de notre organisation. Car aujourd’hui encore, dans divers pays du monde, la misère fait rage. Les menaces qui pèsent sur la sécurité mondiale méritent une attention urgente de notre part.
Le terrorisme, les changements climatiques et les problèmes récurrents de pauvreté sont autant de facteurs qui poussent les populations à l’exode, dans l’espoir d’un meilleur lendemain ou, tout simplement, vivre dans la dignité. En adoptant l’agenda post-2015, nous offrons une solution de développement à nos gouvernements, pour leur permettre d’agir efficacement.
Depuis son indépendance, Madagascar a toujours prôné les mêmes valeurs que les Nations Unies, et a tenu à emprunter le même chemin que notre organisation lorsqu’il s’agit de politique et de stratégie universelle.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Le monde vient de jeter les bases d’un nouveau cadre de son évolution. Des engagements sont pris pour léguer à nos générations futures, un monde meilleur en prenant conscience que les ressources actuelles ne sont malheureusement pas intarissables. Fort de cet élan commun, Madagascar tient à renouveler son engagement dans la mise en œuvre de ce programme de développement pour l’après-2015, lequel sera un référentiel et un soutien à la réalisation de notre Plan national de développement.
La menace globale du changement climatique nous interpelle sans cesse. Nous sommes tous soumis à une obligation de résultats, face à ce fléau mondial. La COP 21 de Paris sera le cadre idéal pour témoigner de notre solidarité par rapport à ce qu’on a. Il faut se rendre à l’évidence que les pays en développement ne sont pas les premiers responsables des causes du dérèglement climatique alors qu’ils en paient de lourds tributs, d’autant plus qu’ils n’ont pas les moyens adéquats pour y faire face et encore moins de s’en relever. Madagascar subit systématiquement les conséquences des changements climatiques, entrainant des pertes agricoles, des destructions d’infrastructures sociales, et remettant souvent à zéro le compteur des efforts engagés pour le développement économique et sociale. Nous avons soumis notre proposition nationale, le 24 septembre dernier, avec comme engagements de réduire de 14% nos émissions de gaz à effet de serre, et d’augmenter de 32% notre capacité d’absorption d’ici 2030.
Quant à la protection de la diversité, dont Madagascar renferme un potentiel important du patrimoine mondial, nous avons appuyé récemment la résolution des Nations Unies sur la surveillance du trafic des espèces sauvages. De plus, en termes de réduction des risques de catastrophes, nous nous appliquons entièrement à la mise en œuvre du cadre de Sendai décidé en mars 2015, pour la prévention des catastrophes. Le gouvernement malgache attache une attention particulière à sa population, particulièrement à sa couche la plus vulnérable. Il dispose actuellement d’une politique de protection sociale, une politique visionnaire qui permettra de réduire de manière importante le nombre de population se trouvant dans l’extrême pauvreté d’ici 2030, en ligne avec l’agenda post-2015.
Le pays s’attèle également à la mise en œuvre du plan du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies sur la réduction de la mortalité maternelle. Nous avons lancé la campagne pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle Karma et celle contre le mariage précoce. Concernant la sécurité alimentaire, je voudrais partager, ici, les perspectives prometteuses régionales pour faire de Madagascar le grenier de l’océan Indien. Ces transformations fondamentales doivent être basées sur un appui au secteur social. Nos hommes, femmes, jeunes et enfants doivent avoir accès à l’éducation, aux soins de santé de base, à la sécurité, à la justice.
Nous avons une population jeune qui nous engage à relever le défi de l’éducation, de la formation et de la création d’emplois. C’est notre responsabilité à tous d’offrir à nos jeunesses un travail décent.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Une nouvelle ère s’ouvre devant nous. Un nouvel espoir se construit avec l’avènement des ODD. En se réunissant ici, ce jour, chaque nation fait foi de son engagement à progresser. Les ODD ne doivent pas, ainsi, être, un simple référentiel, un vade-mecum de lutte contre la pauvreté. Toutes nos actions doivent être capitalisées sur le développement durable humain, car ne dit-on pas qu’il n’y a de richesse que d’homme. Le capital humain est l’acteur et le bénéficiaire des ODD. Le développement de ce capital humain devrait être au cœur de nos actions. La sécurité de nos peuples, sous toutes ses formes, doit ainsi être assurée pour les éloigner de la précarité et la vulnérabilité devenue chronique. Nous sommes convaincus que les guerres, les crises, les conflits ainsi que l’insécurité sont à l’origine de violations systématiques des droits de l’homme.
Dans cette optique, la paix et la sécurité demeurent le talon d’Achille de toute stratégie de développement. C’est en épousant cette vision que Madagascar poursuit sa route vers la démocratie et la stabilité. Nous sommes tous unanimes qu’il n’y a pas de réel développement sans paix et sécurité durables. La cybercriminalité, la criminalité transnationale organisée et le terrorisme sont toujours plus accrus. Nous combattons de plus en plus des ennemis sans visage ; nous devons sans cesse adapter nos stratégies à ces nouvelles menaces.
La sécurité de nos peuples doit ainsi être assurée pour les éloigner de la précarité et de la vulnérabilité. Nous engageons une lutte contre toute forme d’insécurité urbaine et rurale. Et une lutte contre les trafics et pillages en tout genre affectant nos richesses naturelles autant marines que terrestres. Sur ce sujet, notre pays a décidé d’héberger le centre de fusion d’informations maritimes dans la zone de l’océan Indien et de l’Afrique orientale et australe pour lutter, entre autres, contre la piraterie maritime, le trafic de toute sorte et le terrorisme.
Avec l’achèvement du processus démocratique par la réalisation des élections, Madagascar s’implique davantage à offrir un environnement favorable à la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable. Sans stabilité institutionnelle, politique, le progrès que nous envisageons et auquel la population aspire, ne serait en aucun cas durable et partagé. Dans le cadre de la sécurité collective, je voudrais rendre hommage à l’engagement du personnel des opérations de maintien de la paix. Madagascar y participe activement à l’envoi d’officiers. A cette tribune, nous déclarons notre intention de déployer, pour la première fois, un bataillon d’infanterie aux opérations de maintien de la paix à l’horizon 2017.
Tout au fond, de g. à dr.: l'Ambassadeur Zina Andrianarivelo-Razafy, les journalistes Zo Rakotoseheno (Midi Madagasikara) et Sylvain Ranjalahy (L'Express de Madagascar). Un peu d'honnêteté intellectuelle ne ferait pas de mal au peuple malgache, les gars!
Pour ce qui est de la lutte contre la traite des personnes, Madagascar a ratifié les principaux instruments juridiques internationaux sur les droits de l’homme dont, récemment, la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. D’aucuns savent que Madagascar aussi s’est efforcé de respecter ses engagements internationaux en soumettant régulièrement ses rapports sur les droits de l’homme aux différents organes des traités et auprès du Conseil des droits de l’homme, dans le cadre de l’examen périodique universel et dont les recommandations sont mises en œuvre par le biais d’un plan national d’opérationnalisation.
Cette année également, Madagascar a déposé l’instrument de ratification de la Convention sur les personnes handicapées, et au diapason des engagements internationaux, Madagascar, lors de la rencontre, en 2015, à New York, a réaffirmé sa volonté de promouvoir les droits de la femme, renouvelant ainsi ses promesses tenues à Beijing. Nous nous joignons, en outre, aux démarches visant une représentation équitable au Conseil de sécurité. Il est juste que l’opportunité soit offerte aux régions sous-représentées comme l’Afrique.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Cette Assemblée générale reste l’instance incontournable pour surmonter les défis importants liés à l’éradication de la pauvreté et les dérèglements climatiques. La migration, la paix et la sécurité ne sont pas en reste. La résolution de ces problématiques constitue une priorité absolue dans les ODD et l’Agenda 2063 de l’Afrique. Dans l’entrain de ce nouvel agenda, Madagascar voit les 15 prochaines années riches en actions et en solidarités. En adhérant au dernier programme d’action d’Addis-Abeba, le pays s’engage à capitaliser ses propres ressources et en appelle, dans la même veine, à la mobilisation des partenaires internationaux. A ce titre, nous demandons à l’ONU de proposer des mécanismes et structures de financement appropriés pour financer les politiques de développement économique et social et pour lutter contre la pauvreté dans les pays en développement.
Les aides publiques au développement sont nécessaires et importantes pour soutenir la croissance. La solidarité des pays du Nord en faveur du Sud doit être effective. Nous devons nous soutenir dans la complémentarité car c’est ensemble que nous allons réussir. Donnons-nous ainsi la capacité d’agir et de réagir en temps réel aux grands défis qui nous incombent. Notre volonté et notre détermination nous guideront à l’accélération de nos actions. Ainsi, je n’hésiterai pas à relancer mon appel à l’intensification du dialogue Nord-Sud et au renforcement du partenariat mondial. Pour soutenir réellement le développement, les conditionnalités des financements ne doivent en aucun cas pénaliser les pays et les peuples déjà vulnérables.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Pouvons-nous avoir confiance en l’avenir? Un jeune peut-il avoir confiance en l’avenir? En cet instant solennel, j’exhorte mes pairs à ne pas perdre de vue l’engagement que l’on s’est fait il y a 70 ans, en ne remettant pas à demain les bonnes résolutions que nous avons prises tout au long de ces années. Avec les ODD, nous ouvrons la voie à la prévention et à la préservation de la sécurité, de la paix et de la stabilité. Ce nouvel instrument décrira de nouvelles orientations stratégiques qui vont nous guider à forger le destin de nos peuples. Madagascar garde foi et espoir en l’ONU pour les autres 70 années à venir. Une grande partie du chemin a été parcouru, mais la route reste longue. Il ne s’agit pas de compter les pas ; les défis sont immenses mais, de mémoire, jamais autant de pays et de dirigeants n’ont démontré leur volonté et leur engagement d’aller de l’avant pour vaincre et résoudre les problèmes du monde contemporain. Il s’agit, maintenant, de démontrer que l'on avance vers une solidarité du Millénaire capable de transcender les frontières. Cela demande l’engagement et la responsabilité de chaque pays et de chaque dirigeant. Les chantiers du nouveau changement ont commencé depuis ce mois de septembre 2015. Ils n’attendent que nous et soyez assurés que Madagascar y contribuera.
Je vous remercie de votre aimable attention./. »
Hery Rajaonarimampianina
Président de la République de Madagascar
Transcription à partir de la vidéo : Jeannot Ramambazafy