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Hery Rajaonarimampianina. Le président qui pense ne rien devoir à son peuple

Premature Happy Birthday, Mister President !

Son entourage va arguer qu’il s’agit d’une « question de sécurité ». Cela ne tiendra jamais la route. En tout cas, le samedi 24 octobre 2015, juste après le conseil des ministres ayant servi à « hachevéèmiser » toute l’administration territoriale malgache, à travers des nominations contraires à toute notion de démocratie, le président Hery Rajaonarimampianina s’est envolé pour Paris, amenant dans son sillage toute sa famille ainsi que ses plus fidèles conseillers bénis oui-oui.


Arrogants, certains larbins vont parler aussi de « vie privée ». Quand on est un personnage public, cela ne signifie rien du tout. Par ailleurs, l’ensemble du peuple malgache, qui s’est résigné à l’accepter comme son président -tous n’ont pas voté pour lui- a le droit de savoir ce qu’il fait. C’est l’expression élémentaire de la redevabilité. Surtout que c’est ce peuple qui paie ses déplacements. Sinon, il n’avait qu’à déclarer, avant son départ, qu’il allait prendre quelques jours de vacances.


Ce qui est aussi un non-sens dans l’état où Madagascar se trouve: au bord de la faillite, submergé de contestations tous azimuts. Bref, un pays ingouvernable. Mais Môssieur Rajaonarimampianina a préféré le déserter purement et simplement, laissant les sous-fifres à leurs propres bêtises. Il semble aussi qu’il fête ses 57 ans bien avant l’heure. En effet, il est né le 6 novembre 1958.


L’information en temps réelle étant ce qu’elle est et Internet n’ayant aucune frontière, HVM (Hery sy Voahangy Mivady) ont été au restaurant « Just’in » de l’hôtel Montparnasse, dans le XIVè arrondissement de la capitale française, ce 27 octobre 2015.


Bel exemple de « dépaysement », après des jours de dur labeur consistant à des ateliers, séminaires et autres inaugurations personnelles comme si les ministres n’existaient pas. Dépaysement en effet, au vu des tarifs des mets, lorsque le monde entier sait que Madagascar figure parmi les plus pays les plus pauvres et que la grande majorité des Malgaches ne vit même pas avec 1 dollar par jour. Oui, c'est leur droit mais ils n'avaient qu'à mieux se cacher. Donc, ils ne sont heureux qu'à moitié car pour vivre heureux, paraît-il, il faut vivre cacher...


Les Galeries Lafayette étant à proximité du restaurant Just’in, la smala Rajaonarimampianina en a profiter pour faire des emplettes, sûrement pour jusqu’à la Noël. Gageons que, vu le poids de leurs bagages au retour, certains passagers auront, peut-être, la désagréable surprise de ne pas avoir de carte d’embarquement à Roissy. Question de sécurité aérienne et de surpoids. Mais comme toute cette équipée présidentielle voyagera sûrement sur Air Madagascar, compagnie nationale, tout le monde fera comme si de rien n’était. Mais un rapport atterrira bien à l’Union européenne et ce n’est pas demain la veille que cette compagnie dirigée, désormais, par un Canadien, sortira de l’annexe de la liste B. On ne badine pas en Europe.


En tout cas, plus ce couple présidentiel agira de la sorte, plus il sera traqué. Et aux dernières nouvelles, ce n’était qu’une « étape » vers le 3ème sommet Inde/Afrique qui a débuté le 26 octobre 2015 à New-Delhi. Mais vous croyez que ce président pas comme les autres a informé le peuple malgache avant son départ ? Bien sûr que non. Aucun communiqué officiel n’a été publié à ce sujet, illustration brillante de la mauvaise gouvernance par excellence. Les dirigeants malgaches font ce qui leur plaise, à leur guise. Râlez toujours, ils sont devenus imperméables à toute critique. L’heure n’est donc plus grave : elle est très… critique pour l’avenir immédiat du pays.

Comme lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU à New York, Béatrice Atallah, ministre des Etranges affaires, est partie en éclaireuse à New Delhi. Ici, c’est bien l’argent du peuple malgache qui a payé le voyage vu qu’il s’agit d’une mission classée « officielle ». Ne nous étonnons pas lorsque, à son retour, ce président pas comme les autres, annoncera l’ouverture d’une ambassade de Madagascar en Inde. Les copains et les coquins ainsi que certains membres de la famille, se positionnent déjà en ce sens…

 


Une cinquantaine de pays, représentés par une quarantaine de chefs d’état et de gouvernement, vont « renouveler leur partenariat » dans une « vision partagée ». Let me laugh ahahaha !!! Le sommet des chefs d’Etat proprement dit aura lieu le 29 octobre 2015. Deux documents seront proposés (partenariat politique et partenariat de développement de l’Afrique) que le président malgache s’empressera de signer les yeux fermés. Mais à son retour, il annoncera des nouvelles qui n'engageront que lui-même

Là-bas, comme en Indonésie, c’est encore le peuple malgache qui sera encore plus avili, plus asservi. Et la main-d'oeuvre spécialisée indienne ne va pas tarder à déferlée, les ouvriers malgaches n'étant que des portefaix receveur d'ordre.

Par ailleurs, Madagascar n’ayant rien à proposer en matière de produits finis « top », les accords seront simples mais ravageurs pour l’économie même du pays. Déjà inondé par les produits "made in Indonesia" et noyés par les « made in China » exonérés de taxes, ou bénéficiant de taxes « préférentielles », ce sera un véritable tsunami de produits « made in India » qui va atterrir sur la Grande île de l’océan Indien.



Le commerce actuel de l'Inde avec l'Afrique se chiffre autour de 75 milliards USD et ce pays a injecté 7.4 milliards USD dans divers projets liés au développement et au renforcement des capacités au cours des quatre dernières années. L'Inde a mis en œuvre un total de 137 projets dans 41 pays africains durant cette période

La contrepartie pour les Malgaches ? Rien. Les matières premières, qui devraient être transformées sur place, vont déserter le pays et les déjà pauvres indigènes indigents vont acheter des produits finis au prix fort, grâce à leur ignorance du circuit et du marché. Mais les dirigeants malgaches, eux -enfin ceux du premier cercle présidentiel, vont grossir à vue d’œil. Ce cirque date depuis assez longtemps et n’est pas près de s’arrêter avec ce Hery Vaovao. Pas de quoi être fier d’être Malgache, vraiment.

2009, ce n'est pas si loin que çà. Hery Vaovao a déjà essuyé une motion de destitution sauvée in extremis par les petites mallettes miraculeuses. Mais il ne s'est pas assagi et a donc reculé pour mieux sauter

Que reste-t-il à faire ? Pas grand’chose en l’état actuel des choses. La dictature est bien là à Madagascar. La « crise cyclique » est à nos portes. Mais il ne revient de consigner toutes ces menées anti-développement pour que les générations futures comprennent pourquoi les Malgaches seront toujours à la traine et pour qu’ils cessent de toujours rejeter la faute sur les autres.

Dans leur comportement passif, ne rien dire, ne rien faire, c’est être aussi coupables que complices que ces fossoyeurs de la nation. Selon mes calculs, et à ce rythme, le changement de mentalité s’opèrera aux alentours des années 2050. Quand nous, ici vivants, serons tous morts et que Madagascar sera un désert. Bon courage ! Pour l"heure, les Malgaches -qui n'ont plus que leurs yeux pour pleurer (de rage)- attendent leur... heure.

Jeannot Ramambazafy – 28 octobre 2015

Mis à jour ( Jeudi, 29 Octobre 2015 17:53 )  
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