New Delhi, 29 octobre 2015. L'Inde a offert un crédit concessionnel de 10 milliards USD à l’Afrique, portant sur les cinq prochaines années, et a aussi octroyer une aide subventionnelle de 600 millions USD.
En anglais, cela a été annoncé ainsi : « India offers Africa $10 billion soft credit ». Bien. Mais « soft » ou « hard », un crédit est un crédit: il faudra toujours le rembourser avec ses intérêts. Alors qui va sauter les premiers sur l’occasion? Le régime Rajaonarimampianina? évidemment. Rien à cirer pour cette équipe de branquignoles d’endetter les Malgaches après leur départ du pouvoir. Et c’est ce chiffre que le président pas comme les autres, va encore faire miroiter à son peuple, à son retour, relayé par des journalistes qui ont beaucoup de mal à creuser l’information. Quant à l’aide subventionnelle, sûr que Madagascar est en première ligne des demandeurs.
HCC bleue, CENI bleue (même que la HCC aura un représentant dans cette commission électorale nationale INDEPENDANTE!), Maires bleus, Sénateurs bleus... Les pauvres malgaches n'en ont pas fini de recevoir des bleus qui finiront par leur faire voir rouge. Subitement, sans prévenir. La fuite de Blaise Compaoré est un "signal fort" (langage des diplomates). Or, paradoxalement, Hery Rajaonarimamianina a une frousse bleue des "coups d'état". Il finira donc par succomber d'apoplexie alors?
Et, bien évidemment, personne, à Madagascar, ne sera tenu au courant des modalités de ce « soft credit ». Heureusement que, si la Grande île de l’océan Indien, est vraiment un monde à part dans le domaine de l’opacité de toute transaction publique, depuis l’avènement du Hery Vaovao, ailleurs, tout se déroule dans le plus grande des transparences possibles. Ils (ces gars en train de colorer Madagascar tout en bleu) vont tenter de tout escamoter ? Heureusement que nous avons un réseau de correspondants sérieux, honnêtes et patriotes.
Déjà , le Premier ministre indien, Narendra Modi (ci-dessus), a annoncé que ce crédit servira à la création de 100 établissements de « capacity-building », au développement d’infrastructures, au transport public, à l’énergie propre, à l’irrigation des eaux, à l’agriculture et à la capacité industrielle à travers toute l’Afrique. Gare donc à ceux qui jettent l’argent par la fenêtre à travers séminaires, ateliers, forums et voyages.
Pour ce qui est de l’aide subventionnelle, elle portera sur 50.000 bourses en Inde sur les cinq prochaines années. Enfin, et non des moindres, sur les 600 millions USD de cette aide, 100 millions serviront à la création d’un Fonds de développement Inde-Afrique (India-Africa Development Fund), et 10 millions à la création d’un Fonds de la Santé Inde-Afrique (India-Africa Health Fund).
Sur un plan tout autre, celui qui parle d’ « égalité » entre Madagascar et l’Inde lève le doigt et avance ses arguments qui deviendront vite des arguties à la gloire du président élu mal-aimé de son peuple. Comme Vonison Andrianjato d'Ankadinondry Sakay, ministre de la Communication qui, le 28 octobre 2015, à la Rnm, a osé affirmer que "Madagascar était indépendant économiquement". Passons.
Non seulement, Hery Rajaonarimampianina n’y a fait que de la figuration, mais qu’est-ce qu’il pouvait bien annoncer d’extraordinaire, à part ressasser le comment du pourquoi du Sommet (Partenariat renouvelé - Vision partagée), pour présenter son pays comme un fer de lance de l’économie africaine ? Pas grand’chose. Bien au contraire.
Comment l'Inde peut-elle tirer avantage de la richesse de 54 nations ?
Ce n’est pas pour rien si les grandes puissances font la queue pour le continent africain. Ci-après un panorama des forces et des faiblesses de l'Afrique par rapport à l’expansion de l'Inde.
Dans le secteur pétrolier, les pays africains fournisseurs principaux de l’Inde sont : le Nigeria, l'Angola, l'Égypte, Gabon, la Libye, le Soudan, l'Algérie, la Guinée Équatoriale, le Cameroun, la Guinée et le Congo-Brazzaville. Ensuite des pays de l'Afrique occidentale, l'Afrique du Nord et l’Afrique centrale.
En 2013-2014, le taux d’importation pétrolière totale du continent vers l’Inde, était estimé à 16,6%. L'Afrique subsaharienne, elle, a représenté 91,2% des importations totales africaines. Horreur! la Grande île de l'océan Indien ne figure même pas dans ce panorama. Mais n'avons-nous pas le fuel lourd de Tsimiroro exploité par... Madagascar Oil? Ah oui, il s'agit d'intérêts "personnalisés".
Jeannot Ramambazafy – 29 octobre 2015