Voir Antananarivo et mourir pour Alix Allisop. Paix à son âme ainsi qu'à celle de l'enfant comorien
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NUMÉROS VERTS « SPECIAL PESTE »
TELMA : 034 30 810 30 – AIRTEL : 033 65 800 00 – ORANGE : 032 32 038 00
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Infos Peste
(Source officielle MSANP, données du 30 septembre 2017)
Pour la ville d’Antananarivo
1 cas confirmé, 7 probables, 12 suspects = 20 au total dont 4 décès et 16 vivants.
Répartition: 4 buboniques, 15 pulmonaires, 1 septicémique.
Quartiers où les cas sont apparus: Antohomadinika, Soavimasoandro, Andraisoro, Manjakaray, Ambodihady, Ambohimanarina, Ankadilalampotsy, Ankaraobato, Fort-Duchesne (Ampandrianomby), Cité 67ha, Anjanahary.
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Charlotte Faty Ndiaye
Propos tenus par Charlotte Faty Ndiaye, représentante résidente de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) à Madagascar, lors d’une réunion extraordinaire qui s’est tenue à la Primature de Mahazoarivo, le samedi 30 septembre 2017, à propos de la peste qui sévit actuellement dans la Grande île de l’océan Indien.
«L’appui de l’OMS au gouvernement malgache consistera à doter le pays de médicaments anti pesteux. L’OMS va également appuyer la grande-île dans la logistique, notamment tout ce qui est matériel de protection individuelle du personnel de santé. Il s’agit d’une initiative fondamentale».
Eh ben çà alors! Plus d’un mois après l’apparition de cette maladie et la mort d’étrangers pour que le régime Hvm/Rajaonarimampianina prenne les choses au sérieux. En effet, après le décès de nationaux à Toamasina, le ministre avait osé affirmer que «la peste était maîtrisée». Seulement, le vendredi 29 septembre, Alix Allisop, le coach du club de basket seychellois de Beau Vallon, est décédé suite à une peste pulmonaire, ainsi qu’une enfant comorien. Pour le quotidien Midi Madagasikara de ce 2 octobre 2017: «Le décès de l’entraineur de l’équipe Seychelloise de basket ball semble être la mort de trop pour que le gouvernement réagisse de façon «concrète» à la peste».
Mamy Lalatiana Andriamanarivo
Prenant exemple sur le président Hery Rajaonarimampianina qui a le don de rejeter ses propres fautes sur les autres, voici les propos du ministre de la Santé publique, Mamy Lalatiana Andriamanarivo: «Cette prolifération due à la non déclaration des cas. Cela s’explique par la honte des personnes concernées étant donné que la peste a toujours été considérée comme étant la maladie des démunis, des gens des bas quartiers». Bravo Monsieur le ministre ! Mais encore faut-il qu’ils sachent quels sont les symptômes de cette maladie. Jusqu’ici, je n’ai rien entendu à la radio ou à la télévision, en ce qui concerne les symptômes de la peste, sauf que çà vient des rats et de la saleté.
S’il faut que je fasse le travail de ce ministre, il n’a qu’à rendre son tablier, ce qui serait normal dans un pays normal…
Alors, la peste, c’est quoi?
La peste est une maladie qui sévit toujours de nos jours en Afrique, Asie et Amérique et fait partie des maladies actuellement ré-émergentes dans le monde. Elle est soumise à une réglementation internationale. Le nombre de cas déclarés par l’OMS est en progression dans certaines régions. Au cours du XXe siècle, l’utilisation de traitements antibiotiques et le renforcement des mesures de santé publique ont réduit très fortement la morbidité et la mortalité dues à cette maladie, mais n’ont pas permis de la faire disparaître. La peste est une maladie des rongeurs, principalement véhiculée par le rat, et transmise à l’homme par piqûres de puces de rongeurs infectés. C’est le pasteurien Alexandre Yersin qui découvrit en 1894 le bacille responsable de la maladie, Yersinia pestis, bactérie d’une extrême virulence.
Comment se manifeste la peste et quelles sont ses formes?
Les symptômes typiques sont une fièvre d'apparition brutale, des frissons, des céphalées, des douleurs corporelles, un état de faiblesse, des vomissements et des nausées. Selon la voie d'infection, on observe 3 formes de peste: bubonique, pulmonaire ou septicémique.
Chez l’homme, la maladie revêt deux formes principales: bubonique (contractée par piqûre de puce) et pulmonaire (transmise par voie aérienne). La peste bubonique, forme clinique la plus fréquente, est caractérisée, après une incubation de quelques jours, par un syndrome infectieux très sévère (forte fièvre, atteinte profonde de l’état général), accompagné d’une hypertrophie du ganglion lymphatique (bubon) drainant le territoire de piqûre de la puce. Dans 20 à 40% des cas, le bubon suppure et le malade guérit après un temps de convalescence assez long.
Sinon, la maladie évolue vers une septicémie, très rapidement mortelle (La peste septicémique est la plupart du temps une complication de la peste bubonique, due à une multiplication très importante des bacilles dans la circulation). Dans certains cas, le bacille atteint les poumons et la transmission inter-humaine du bacille, a ensuite lieu par l’intermédiaire d’aérosols émis par le malade lors de la toux. Les sujets contacts développent alors une peste pulmonaire. En l’absence d’un traitement précoce et approprié, la peste pulmonaire est systématiquement mortelle en 3 jours.
Comment traite-t-on les cas de peste ?
La streptomycine, le chloramphenicol et les tétracyclines sont les antibiotiques de référence pour le traitement de la peste. Ce sont des antibiotiques parfaitement efficaces s’ils sont administrés à temps. Bien que le recul soit encore insuffisant, les fluoroquinolones semblent représenter une alternative tout à fait adaptée et efficace aux traitements précédents. Par ailleurs, la chimioprophylaxie au moyen de tétracyclines ou de sulfamides, administrée précocement, est en général d’une très bonne efficacité pour l’entourage immédiat des sujets atteints de peste.
(Source: www.pasteur.fr)
Quotidien Inona no Vaovao de ce 2 octobre 2017: "Le gouvernement a attendu la mort d'étrangers pour prendre enfin des mesures. C'est la honte pour Madagascar, vis-à -vis du monde entier, à cause de la résurgence de la peste pulmonaire"
En tout cas, il semble qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. Ainsi, une campagne de sensibilisation sur ce qui est écrit ci-dessus est envisagée (en malgache s’il vous plaît) par le Premier ministre Olivier Mahafaly. Mais là où il y aura problème, alors que c’est l’heure de Madajazzcar et, surtout, la rentrée scolaire dans tout le pays, c’est sa décision d’interdire les manifestations publiques. Mais quels sont les critères de ces « manifestations publiques »? Elles ne concerneront pas les inaugurations présidentielles qui se feront aussi à huis clos alors?... Tttsss. Enfin, il faut savoir qu’Antananarivo ce n’est pas Madagascar. Et sans jouer à l'oiseau de mauvais augure, les statistiques iront en augmentant. La question est: jusqu'à quand avec les pluies qui approchent?...
Jeannot Ramambazafy – 2 octobre 2017