Le Directeur administratif et financier (DAF) de l’Ecole Nationale de la Magistrature et des Greffes (ENMG) a été limogé, nous a appris, Rasolo Elise Alexandrine, ministre de la Justice, en personne. Cela parce qu’il est «soupçonné» de corruption dans l’admission ou non au dernier concours de cette école prestigieuse... Étrange notion de justice car, où est le principe de présomption d’innocence? Par ailleurs, si donc il est prouvé qu’il est vraiment coupable -suite à l’enquête diligentée par le BIANCO (Bureau indépendant anti-corruption) grâce, notamment, à la sonnette d’alarme de la société civile, du syndicat des magistrats et aux reportages des journalistes-, il aura la tête coupée alors? Or, soupçon n’est pas culpabilité. Mais a-t-il agi seul ce DAF? Où se situe la responsabilité du Directeur général de cette ENMG? Dans ce même domaine de la justice, quid aussi du cas de cette chère Claudine Razaiamamonjy, placée sous mandat d’arrêt depuis avril 2017 et non encore jugée. Gagnera-t-elle à l’usure et sortira-t-elle libre lorsque le délai de détention provisoire sera dépassé? Dans ce cas, elle aura eu raison d’avoir déclaré, via téléphone, qu’il ne faut pas «l’embêter» tant que Hery Rajaonarimampianina est président de la république. Oui, mais après? Car il y a toujours un après. Elle ira s’exiler quelque part Andafin-driaka? Que d’interrogations inutiles, n’est-ce pas? L’Etat n’est pas droit sous ce régime Hvm. Et s’il ne l’est pas, il n’est pas non plus un état de droit. Vous me suivez, les gars?
Ces derniers temps, deux rapports ont été publiés coup sur coup pratiquement. L’un révèle la situation de la corruption dans la Grande île, signé Transparency International (TI). Résumé qu’on peut lire sur son site internet, en matière d’Indice de Perception de la Corruption ou IPC: «Avec un score de 24/100, Madagascar a reculé à la 155ème place (sur 180 pays) en 2017. Avec un score de 24 points contre 26 en 2016, la Grande Île se trouve désormais derrière le Cameroun et le Mozambique». Mais encore: «L’IPC de Madagascar a baissé de deux points pour la seconde année consécutive. Il est largement en dessous de la moyenne du continent africain (32). Madagascar a perdu 10 places dans le classement 2017».
L’autre rapport émane d’Amnesty International et couvre l’année 2017, bien qu’il s’intitule Rapport 2017/18. On apprend alors que, «les autorités malgaches ont harcelé et tenté d’intimider des journalistes et des défenseurs des droits humains afin de les réduire au silence. Les personnes qui osaient dénoncer ouvertement le trafic et l’exploitation illégale des ressources naturelles faisaient de plus en plus souvent l’objet de poursuites».
Le citoyen Andry Rajoelina à l'Arena Ivandry, le 17 février 2018 (ICI)
Mais c’est dans les volets énergétiques et économiques que la glissade a été ultra-rapide en 4 ans et elle a frappé très sèchement le peuple malgache qui ne vit plus mais survit littéralement. Cette paupérisation à outrance, seuls les cornards vivant hors du pays ou dans les palais d’état (sans droit) ne le constateront jamais. Ici, une mise au point est à faire. Andry Rajoelina, c’est simple: on l’aime ou on ne l’aime, mais il ne laisse jamais indifférent. Et, pour le moment, c’est un simple citoyen comme vous et moi. C’est dans le cadre de la présentation de son initiative pour l’émergence de Madagascar qu’il a révélé ce qui a été tenu caché depuis des mois mais qui se trouve consigné sur Internet. Aussi, les judas retourne-veste, genre la député Vololona -élue Mapar à Ambohimanarina- et l’actuel ministre de la fonction publique pro-Hvm -député élu Mapar à Toliara et ancien gouverneur séparatiste Arema-, Maharante Jean de Dieu, et leur histoire de Mapar 2 et 3 (ce mot veut pourtant dire (ensemble avec le président Andry Rajoelina), auront beau dire, les chiffres, ici encore, sont implacables. Plutôt que de vous entrainer dans des explications qui risquent de déboucher sur toutes sortes d’interprétation, je préfère publier des tableaux chiffrés visibles sur Internet. Et vous verrez que le titre n’est pas… usurpé: Madagascar sous le régime Hvm, c’est bel et bien la dégringolade tous azimuts et en vrac.
Cependant, ces dirigeants sans compétence, mais de très mauvaise foi, n’auront aucun scrupule pour aller dire (certains l’ont déjà dit) que ces chiffres ont été inventés par Andry Rajoelina (hélas seulement moins de 20% des Malgaches ont accès à Internet). Quoi qu’il en soit, si les paroles s’envolent, les écrits restent et les schémas et tableaux de la Banque mondiale et des autres entités citées, demeurent. Même si cette institution, avec le FMI, s’apitoie en pensée mais endette sans vergogne un pays dont les dirigeants sont à l’image de l’IPC récent de Transparency international et du rapport 2017/18 d’Amnesty International. Et çà non plus, ce n’est ni moi ni Andry Rajoelina qui les ont inventé pour dire du mal du Hery vaovao.
Jeannot Ramambazafy – Article également publié dans «La Gazette de la Grande île» du samedi 24 février 2018