Durant la dernière escapade en catimini du couple présidentiel malgache, des ressortissants de Madagascar en France ont décidé de frapper un bon coup et ont décidé de suivre, au moins, Voahangy X. Révélations pas tellement sidérantes que çà mais normales au bout du compte…
Je rappelle, ici, pourquoi j’ai affublé la seconde épouse du filoha Hery Rajaonarimampianina, de l’appellation de Voahangy X. Elle n’est pas née de parents inconnus mais, jusqu’avant cet article, personne ne connaissait son nom de jeune fille. Mais celui des premières dames qui l’ont précédé (je parle des épouses des présidents malgaches élus), si. Les voici : Justine Tsiranana née Kalitody ; Céline Ratsiraka née Velonjara ; Thérèse Zafy née Zafimahova et Lalao Ravalomanana née Rakotonirainy. Et Voahangy Rajaonarimampianina, elle est née quoi alors ? Nous y allons.
Dans un article publié sur madagate.org en octobre 2015 (oui, déjà !et c'est ICI), voici ce que j’avais écrit, entre autres : (…) Je ne sais pas jusqu’à quel point s’étend le pouvoir de l’épouse de l’actuel président malgache mais, en tout cas, elle n’oublie pas la famille. Alors qu’aucun nouvel ambassadeur n’a été nommé par le régime actuel -depuis près de deux ans-, ça bouge au niveau du personnel de quelques ambassades en Europe. Il y a deux noms à retenir en tout cas : Randriamalalarison Tahiry et Venance Mahiniriko Florin (…). Tahiry ou Tity pour ses intimes, fait partie de la famille de l’actuelle Première dame. Il est son beau-frère, a « bénéficié » de cours accéléré de… comptabilité au palais d’état d’Iavoloha, après un passage à l’UPRIM (Université privée de Madagascar). Ancien chauffeur de taxi, il a donc ses entrées dans la maison familiale de Tsimbazaza, quartier d’enfance et d’adolescence de l’actuelle régente de la Grande île. Il n’y a pas de sot métier mais celui de « taxi driver » est pour vous rappeler les origines plus que modestes de Voahangy X... Tity s’apprête à entrer au service comptable de l’ambassade malgache à Paris.
Et effectivement, le Tity en question travaille bien à l’ambassade de Madagascar à Paris. Tout le personnel peut en témoigner. Seulement, en ce mois d’avril 2018, là -bas -dans la Capitale française- aussi, la rancœur a explosé. Tellement explosé que des Malgaches résidant dans l’Hexagone sont venus, le 23 avril 2018, dans le hall de l’ambassade pour demander, pancartes à l’appui, le départ du président Hery qu’ils accusent de ce qui suit, sans commentaires : - La répression sanglante et impardonnable du rassemblement démocratique et pacifique du Peuple aboutissant à de nombreux morts et blessés - L’instrumentalisation et la manipulation des Forces Armées devant assurer la protection de la population. – La violation manifeste de la Constitution et des Institutions Républicaines – Le muselage systématique de la liberté d’expression et de la liberté de la Presse – L’enrichissement personnel et la corruption généralisée de l’État actuel.
Entre-temps, une équipe a décidé de révéler au monde où habitait ce jeune homme qui, tout seul, n’aurait jamais eu les moyens d’y vivre. Et c’est la boîte aux lettres dans le hall du 187, boulevard Saint Germain dans le 7ème arrondissement de Paris, qui a fait découvrir le pots-aux-roses si on appeler cela ainsi. Habitant au palier du 4è étage de l’immeuble: Randriamalalarison Tahiry et Randriamanana Nirina. Et attention, ils ne sont pas simples locataires.
Vous avez dit Randriamanana ? Il faut procéder par déduction et vous comprendrez tous que c’est bien le nom de jeune fille de Voahangy X. En effet, en mars 2017, dans une énième affaire de litige foncier, concernant la propriété dénommée « Isoamiavaka » titre n° 8.914-A dans le fokontany d’Avaratr’Antanimora à Antananarivo, le nom Landy Tiana Randriamanana, sœur de la Première Dame est cité. Certes, comme on dit en malgache : le nom est comme un champ de cacahuètes (« Ny anarana tanim-boanjo ») mais la coïncidence est trop énorme.
En effet, le couple Randriamanana de Tsimbazaza ont quatre enfants : un garçon et trois filles qui se prénomment Voahangy, Landy Tiana et Nirina. Et ce couple leur a donné son nom à toutes ses trois filles avant leur mariage. Ainsi, les gars, Désormais, adieu Voahangy X. et bonjour Voahangy Randriamanana épouse Rajaonarimampianina ou Voahangy Rajaonarimampianina née Randriamanana.
A présent, pour en revenir à l’appartement du 187, boulevard Saint Germain à Paris, les « enquêteurs » ont pu découvrir qu’il a été payé 4 millions d’euros soit 80 milliards d’anciens francs malgaches ou 16 milliards ariary. Eh oui, beaucoup d’entre vous vont sauter au plafond. Mais après ces révélations, pourquoi se demander encore la raison de la paupérisation de tout un peuple ? Comment contraindre ces pilleurs de leur nation à restituer ce qui doit appartenir au peuple malgache ?
Le peuple sherpa est un groupe ethnique originaire du Tibet. En tibétain, shar signifie «Est» et pa est un suffixe qui signifie «peuple» : d’où le mot Sharpa ou Sherpa, désignant ceux qui viennent de l'Est. La langue sherpa ; «Sherpa» est aussi le surnom donné aux représentants personnels des chefs d'État du G8, chargés de préparer les sommets internationaux (Wikipédia). Enfin, pour votre culture personnel, les synonymes de sherpa sont: porteur, coursier, coolie, commissionnaire, courrier, livreur, estafette, facteur, messager, déchargeur, déménageur, docker, manutentionnaire, guide
Il existe un recours pour ce genre de biens ne correspondant pas vraiment au statut de leurs propriétaires nominatifs qui, souvent, ne sont que des prête-noms: s’adresser à l’association Sherpa qui a fait ses preuves contre Teodorin Obiang, premier condamné dans l’affaire dite des «biens mal acquis». Ce fils du président de Guinée équatoriale, était jugé à Paris pour blanchiment de détournement de fonds publics. Sherpa est association loi 1901 basée à Paris, créée en 2001 en vue de protéger et défendre les populations victimes de crimes économiques. Adresse mail : https://www.asso-sherpa.org/accueil
Encire une fois, que le couple Hery sy Voahangy Rajaonarimampianina ne se leurre pas : ni l’espace ni le temps n’effaceront jamais les crimes commis.
Jeannot Ramambazafy – Article également publié dans « La Gazette de la Grande île » du 25 avril 2018