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Après bientôt quarante ans de journalisme, moi qui croyais avoir tout vu, tout vécu, c’est bien la première fois que je suis témoin d’un avilissement total de la profession à Madagascar, effectué par de sales types qui se prétendent professionnels mais qui, en fait, se sentent plus royalistes que le roi, quoique dans ce cas qui préoccupent tous les gens sensés, c’est, au contraire, une démarche sans faille pour mieux salir et couler leur propre patron, celui qui les paie mensuellement. Très cher ? Je ne sais pas. Au final, en tout cas, c'est lui qui risque de le payer très cher...
Je fais allusion à l’équipe du journal « Le Citoyen » qui, comme vous le voyez sur la photo ci-dessus, a titré sa « Une » de ce samedi 21 juillet 2018: « les fils Rajoelina en précampagne: difficile d’être fils de putschiste ».
« Le Citoyen » fait partie du groupe de médias RLM Communication (AZ Radio et TV, Radiotélévision Nakay, On Air Radio, On Air Tv, La ligne de Mire, Triatra, La Dépêche, Akon’i Madagasikara, Le Citoyen, LaChasse-info, 24h Mada) dont le P-Dg est Mbola Rajaonah, un opérateur économique qui n’a même pas 40 ans mais qui a sa vision assez libérale du journalisme moderne. Bien qu’étant également conseiller spécial du président Hery Rajaonarimampianina. Ce qui fait de lui le coupable direct désigné. Jusqu’à preuve du contraire.
Lors du décès du confrère Maurice Tsihiavonona, une émission spéciale, en hommage à ce cher disparu, a été diffusée sur On Air Tv, dans laquelle Mbola Rajaonah a participé. Lors de cette émission, pour lui, qui a avoué ne pas s’immiscer dans le travail de « ses » journalistes, il est temps d’élever le débat et d’offrir un journalisme de qualité. Et, à mon avis personnel, il était sincère. Voici la traduction de sa vision du journalisme à Madagascar, en regard de « l’héritage laissé par Zokibe Maurice » sur On Air Tv: « J’espère que vous allez poursuivre le travail qu’il a commencé et lui fera honneur en relevant davantage le niveau des débats politiques à Madagascar ». C’était la nuit du 4 juillet 2018.
Plus encore, et sans jouer à l’avocat du diable, même si je vois déjà d’ici les «Jeannot a reçu des millions de Mbola» (ce qui est très mal me connaître alors), il faut remonter à la célébration des deux ans d’existence du groupe RLM Communication, le 18 mars 2018. Lors de son intervention, le P-Dg de ce groupe a clairement déclaré que « le groupe RLM Communication concourt dans la mise en place d’une atmosphère paisible dans le monde médiatique à Madagascar. Cela ne signifie pas que les nouvelles conflictuelles seront dissimulées mais chaque organe les diffusera de manière à faire réfléchir ».
Ce samedi 21 juillet 2018 donc : boum ! La Une de « Le Citoyen » est aux antipodes de ce concept noble, posé de son P-Dg ! Prenant alors cette infamie dans le volet du droit, l’équipe de ce journal est déjà coupable de maltraitance sur enfants mineurs et peut être trainée devant la justice. Du moins son directeur de publication, selon la loi. Qu’est-ce que la maltraitance ? Je suis sûr que ces gars-là l’ignore complètement. La définition de la maltraitance du dictionnaire Robert est la suivante : « traitement brutal, sans humanité, au sens physique du terme, mais aussi en paroles ». Pour «Le Citoyen», c’est par écrit que les enfants mineurs d’Andry et Mialy Rajoelina ont été maltraités. Ces «journalistes», parents pour certains, sont-ils conscients de la gravité de leur acte qui n’a rien à voir -mais alors rien du tout- avec la liberté d’expression?
Sur le plan politique, qui de Hery et Voahangy, (couple présidentiel), Rivo (président du Sénat et président national du parti Hvm) et Mbola (Big Boss de «Le Citoyen») trouvent-ils un quelconque «avantage» vis-à -vis des parents de ces mineurs qui ne sont autres que Mialy et Andry Rajoelina, ancien président de la Transition, fondateur du parti Tvg, du groupe Mapar et de l’Initiative pour l’Emergence de Madagascar ou IEM ?
Concernant la profession elle-même, pourquoi un énième mutisme coupable et complice de Gérard Rakotonirina, président en fin de mandat de l’OJM (Ordre des journalistes de Madagascar) qui, pourtant présent lors de la célébration du 2è anniversaire du groupe RLM, avait déclaré: « Le métier de journaliste est à la fois précieux et difficile, mais demande également beaucoup de responsabilité ». Pourquoi alors ne prend-il pas la sienne de responsabilité, en condamnant cet acte débile qui ternit l’ensemble des journalistes malgaches ?
Il faut que je rappelle aussi le lancement officiel et en grandes pompes du quotidien «Le Citoyen» («Olom-pirenena» en malgache) à l’hôtel Colbert, le 11 mars 2016. A ce moment, le directeur de publication était Johary Rakotonirina, qui a quitté le journal depuis... La devise était: « Informer sans déformer ». Actuellement donc, on ne sait plus exactement qui y joue le rôle de directeur de la publication, premier responsable devant la loi, mais la déformation de l'information y est devenue une spécialité. Mais s’ils ne faisaient que déformer... En s’attaquant à des mineurs, qui ont aussi des droits, en quel nom l’ont-ils fait? Quelle sera la réaction de Mbola Rajaonah que, déjà , tout le monde pointe du doigt devant ce qui n’est plus de l’incompétence mais qui constitue un authentique suicide social collectif? Comme si ces irresponsables étaient nés dans un chou, sans parents qui les ont élevés ni enfants à éduquer.
En attendant, que Monsieur le P-Dg du groupe de médias RLM Communication veuille bien se manifester, ci-après la traduction de la réaction du père de ces mineurs insultés et placardés tels des criminels notoires jusque sur les réseaux sociaux.
« QUELLES QUE SOIENT LES DIVERGENCES DE POINTS DE VUE DANS LE DOMAINE DE LA POLITIQUE, EN AUCUN CAS LES ENFANTS NE DOIVENT Y ÊTRE MÊLÉS.
Nous avons été éberlués, étonnés et choqués, mon épouse et moi, en ayant vu la photo de nos enfants dans un journal d’aujourd’hui.
Je trouve totalement écœurant de constater qu’il existe des personnes qui font fi des lois et des préceptes fondamentaux de la pratique politique en utilisant des méthodes basses comme arguments de débat politique.
Je condamne fermement l’utilisation illégale et irréfléchie d’une photo de mes garçons figurant à la «Une» du journal «Le Citoyen» d’aujourd’hui samedi 21 juillet 2018.
Cette photo, supposée en être une illustration, n’a aucun rapport avec le contenu de l’article paru à l’intérieur du journal, et aucune autorisation de publication n’a été donnée par nous, les parents.
Il ne faut pas perdre de vue que mes deux garçons sont encore mineurs. Aussi, sont répréhensibles et punissables devant la loi, tout acte les concernant qui n’a pas reçu mon aval.
Je rejette catégoriquement et condamne sans rémission ce genre de journal dans lequel les journalistes œuvrent dans l’éphémère avec un esprit malsain.
Ce genre de «journalisme» ne fait pas honneur aux journalistes malgaches et c’est réellement un grand fléau qui mine cette noble profession.
Je suis pleinement conscient de ce qui se passe actuellement à Madagascar. Je connais par cœur le choix pour lequel j’ai opté à propos de l’avenir de mon pays, ce qui implique mon épouse et mes enfants, cela va de soi.
Cependant, il importe que vous sachiez qu’ils ont également le droit de choisir et d’émettre leur opinion en toute liberté sur tout ce qui touche les affaires nationales du point de vue politique de manière globale. Ils ont le droit de choisir et de montrer ce qu’ils veulent sur ce qui a trait à leur vie et à leur personne propre. Mais nous ne faisons qu’un, indivisible.
D’aucuns argueront encore que je me rabaisse en répondant à un fait journalistique et que ma cote de popularité va aller s’abaissant.
Néanmoins, je ne pense pas me rabaisser si je vous réponds ainsi, vous journalistes, car c’est mon devoir de père, chef de famille de surcroit, qui me pousse à agir de la sorte.
A vous tous qui lisez ceci: souvenez-vous toujours que rien, aucun obstacle ne pourra jamais m’empêcher d’œuvrer et d’agir pour défendre ma famille. Et c’est d’ailleurs ce que devraient faire toutes les mères et tous les pères.
Défendre et protéger ses enfants constitue le plus sacré des devoirs.
Les enfants sont nos richesses, avaient l’habitude de répéter nos aïeux ; les enfants constituent la première raison de notre existence et les enfants seront nos héritiers, ceux qui se substitueront à nous dans le Futur.
Mes trois enfants sont source de fierté; ils constituent le grenier de tout mon amour et c’est pour eux que j’ai décidé d’œuvrer pour mon pays.
C’est pour eux et pour tous les enfants malagasy que je me bats et me débats afin de prendre des décisions drastiques. A aucun moment je n’accepterai qu’ils fassent l’objet d’une manipulation diabolique et qu’ils soient trainés dans la boue.
Je rejette catégoriquement et condamne sans rémission ce que le journal «Le Citoyen» a publié aujourd’hui samedi 21 juillet 2018. Et vous tous, mes amis, je vous invite à faire de même ».
Andry Rajoelina – Samedi 21 juillet 2018
Dossier et traduction de Jeannot Ramambazafy