Au crépuscule de son mandat présidentiel, débuté en janvier 2014, Hery Rajaonarimampianina n’a toujours pas compris qu’il est le seul et unique maître d’œuvre de la relégation de son propre pays à la 4ème place des nations les plus pauvres de la planète. Cela, entre janvier 2017 et janvier 2018. Où étaient tous ceux qu’il a le plaisir d’accuser gratuitement à chacune de ses sorties inaugurales, uniquement théâtrales sans plus? Je parle des anciens présidents élus Didier Ratsiraka, Zafy Albert et Marc Ravalomanana. Qu’ont-ils eu à voir dans la mauvaise gouvernance rajaonarimampienne teintée de corruption généralisée et d’abus de pouvoir de toutes sortes ?
L’initiative du Premier ministre Ntsay Christian, au sujet des plaques d’immatriculation rouges pour tous les véhicules administratifs, a révélé une chose que le commun des Malgaches n’avait même pas imaginé. Ainsi donc, l’administration sous le régime Hvm/Rajaonarimampianina a passé son temps à acheter des véhicules dernier cri flambant neufs ! Je ne tiens pas à faire de publicité gratuite pour des marques et des concessionnaires. Sachez seulement que, désormais, grâce à leur plaque rouge, dans les rues de la ville -et même en rase campagne-, tous ces beaux véhicules coûteux, certains encore sans numéro d’immatriculation (portant donc le WWT de garage), sont aussi remarquables que la barbe d’un père Noël, un 25 décembre, dans une grande surface, ici ou ailleurs.
Pour la petite histoire, cette idée de plaque rouge pour les voitures appartenant à l’État malgache remonte au Premier ministre Francisque Ravony, il y a bien plus de 20 ans de cela. Mais l’initiative n’aura donc été qu’un feu de paille durant près d’un quart de siècle. Quel en est l’intérêt véritable ? Très élémentaire mes chers Watson: une économique gigantesque en carburant. En effet, la plaque rouge indique qu’il s’agit d’un véhicule de service qui doit être ramené dans le parc automobile de son ministère et qu’il ne peut être utilisé hors des journées de travail. Logiquement donc, finies les ballades familiales et les week-end de sortie, payés par l’État avec des tickets carburant.
Il faut dissocier, toutefois, les véhicules de service, très nombreux sinon en nombre incalculable, et les véhicules de fonction, en nombre moindre, réservés aux hauts cadres qui, cependant, ne doivent pas en abuser afin de donner le bon exemple et une belle image des dirigeants malgaches. Économie gigantesque ai-je écrit plus haut. C’est plus que vrai car tout ce parc roulant en mouvement se chiffrerait bien en milliards d’ariary en carburants (essence et gazole). L’autre impact de cette très bonne décision, se situe dans le « fiarahamonina », la vie dans la société au quotidien. Beaucoup de citadins de quartiers où habitent des fonctionnaires qui semblaient changer de voitures comme ils changent de chemise, n’en reviennent toujours pas ! Ainsi donc, les « fiara vaovao tsara tarehy » (voiture neuve et jolie) que la dame élégante, certes, mais « miavonavona » (bêcheuse), conduisait ne lui appartenaient pas. Conduisait au passé car, depuis -et c’est une histoire vraie-, la dame en question, ciblée par tant de regards aussi moqueurs que suspicieux, préfère, désormais, se déplacer en taxi à présent.
Pour revenir à l’enjeu économique, certains fonctionnaires font de la résistance par pur égoïsme sans notion aucune de patriotisme. Il est temps de leur rappeler ce que John Fitzgerald Kennedy a déclaré, qui l’a amené à créer le Peace corps (Corps de la Paix), le 1er mars 1961: « Ask not what your country can do for you; ask what you can do for your country» (Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous ; mais demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays). 57 ans après, les volontaires du Corps de la Paix des États Unis d’Amérique, parcourent les cinq continents pour montrer ce qu’ils peuvent faire dans et pour des pays autres que le leur, dont Madagascar.
Avec l’arrivée au pouvoir du ministre des Finances et du Budget, Hery Rajaonarimampianina, tous les Malgaches, l’ayant élu ou non, espéraient un grand changement dans leur pays et dans leur vie même. Dans le sens positif s’entend. Mais Rage et Désespoir auront été au rendez-vous. Un seul exemple, celui de ces plaques d’immatriculation rouges administratives. Comment, en un peu plus de quatre ans et avec trois Premiers ministres (Kolo Roger, Jean Ravelonarivo, Olivier Mahafaly), le président Hery Rajaonarimampianina, ancien ministre des Finances et du Budget, il faut le préciser, n’a-t-il pas eu la volonté politique de leur donner les directives pour comprendre que cette seule initiative du nouveau Premier ministre Ntsay Christian, permet une énorme économie d’argent pour compenser le faible taux de pression fiscale. Étrange de la part d’un expert-comptable qui plus est. Non ?
Et c’est ce grave manquement à son devoir d’œuvrer pour le bien-être des finances publiques, et, par synergie aussi, celui de ses compatriotes, qui a amené toutes les « fantaisies », pour ne pas dire plus, du parti Hvm au pouvoir (mais plus pour longtemps), dont les travers ont été dénoncés très médiatiquement par un autre traître, l’ex-ministre de l’Éducation nationale, Paul Rabary. Cela prouve que la justice immanente existe bel et bien. Que ce régime en décomposition ne repose que sur une minable histoire de traîtres et de traîtrises pour quelques misérables ariary de plus : trahison envers les uns et les autres, mais plus grave encore, haute trahison envers sa patrie. Quoi, je divague ! Et ces remblais immenses vus du ciel dans la seule Capitale, avec des tôles de couleur verdâtre comme enceintes, c’est quoi selon vous ? Ce n’est rien d’autre que du « fivarotanana tanindrazana », avec la complicité de quelques membres d’une administration territoriale corrompue jusqu’à la moelle épinière. Rappelez-vous aussi que ce Hery vaovao a renié superbement son ancien patron, celui qui l’a nommé pour être Grand argentier durant près de 5 ans. Pour une période transitoire, dirigée donc par un président non-élu mais reconnu de tous.
Petite mise au point, ici, pour les cornards de tous bords : arrêtez les palabres ! Andry Rajoelina n’a jamais été seul aux commandes de la transition. Tous les partis politiques dignes de ce nom à Madagascar y ont été représentés sous une forme ou une autre. Quel parti n’a pas eu un membre soit au CT (Congrès de la transition) soit au CST (Conseil supérieur de la transition) et au sein même des gouvernements des Premiers ministres Monja Roindefo puis Camille Vital et Jean Omer Beriziky ?
Or, et c’est ce qui est extraordinairement incompréhensible, vu ce qui est advenu de Madagascar, la bonne gouvernance avait effectivement régné sous cette 6ème période de transition qu’a vécu la Grande île, n’en déplaise aux détracteurs qui aiment détracter pour le simple plaisir de parler pour ne rien dire. Pour faire taire à jamais ce genre de créatures qui ne feront jamais rien d’elles-mêmes (don de soi) et pour les autres (altruisme), ce qui suit, vous pourrez le retrouver sur écran via Wikipédia. Puisqu’à Madagascar, seulement 15% de la population à accès à Internet, il était primordial que cela soit couché en noir et blanc sur papier… journal. Non ? Je rappelle enfin que cela figure dans la biographie officielle de Hery Martial Rajaonarimampianina Rakotoarimanana. Une preuve encore qu’il s’est renié jusque dans ses actes.
Carrière politique
Ministre des Finances d'Andry Rajoelina
En 2009, Hery Rajaonarimampianina intègre un gouvernement issu d’une prise de pouvoir anticonstitutionnelle en qualité de ministre des Finances et du Budget. Il doit composer sans le soutien de la communauté internationale qui a été retiré au pays en raison de l’illégitimité de ce gouvernement, le tout dans un contexte économique mondial dégradé.
Pendant quatre ans, il réussit à contenir l’inflation et à maintenir la stabilité de l’ariary, l'unité monétaire malgache. L'administration sous Rajoelina paye également en temps et en heure les traitements des fonctionnaires et des agents de l'État en réduisant par exemple 90% du budget de l’agriculture dans un pays qui compte 80% de paysans. Le régime de la Transition contribue à résoudre les crises sociales à répétition liées au contexte économique de la Grande Île, dans les universités (enseignants, étudiants, personnels techniques), les milieux hospitaliers (médecins, paramédicaux), ou encore chez les agents des douanes.
Devenu président du conseil d'administration d’Air Madagascar, en juillet 2011, Hery Rajaonarimampianina y représente l'État malgache et y mène à ce titre une nécessaire politique de redressement financier (…)./.
La grande question, après la lecture de ce passage limpide à propos de la période de transition 2009-2014 dirigée par Andry Rajoelina n’est plus comment mais pourquoi Hery Rajaonarimampianina a-t-il paupérisé Madagascar dans, à peu près, le même laps de temps (2014-2018)? Et le mystère mis en titre demeure encore entier. Mais à partir de maintenant, qu’il cesse de chercher des boucs émissaires de sa propre forfaiture. Enfin, autre « mystère » qui n’en est pas un : comment ose-t-il penser à se représenter pour un second mandat présidentiel ? Ce ne sera pas donc pas la honte qui finira par l’étouffer, mais il sera couvert d’un opprobre dont il sera encore l’unique artisan. Que le ciel lui soit léger…
Dossier de Jeannot Ramambazafy également publié dans « La Gazette de la Grande île » du mercredi 1er Août 2018