Décidément, il y a quelque chose qui cloche au sein même de créatures malgaches bardées de diplômes qui, au final, vont être frappées par un coup de boomerang qui les laissera groggy pour longtemps. Je parle, ici, de la dame nommée Ketakandriana Rafitoson, Directrice exécutive de Transparency International Initiative Madagascar (TI-IM). Ce, depuis août 2018, soit quatre mois. Et presque immédiatement, elle a donné un aperçu de sa perception de la… transparence dans les investigations. Le 1er novembre 2018, en cette qualité au sein de TI-IM, elle a pu s’exprimer sur TV5 Monde (mais aussi sur Rfi), à propos de la prochaine élection présidentielle malgache. Voici des extraits de sa prise de position (personnelle ou au nom de Transparency International ?) sur TV5 Monde :
« [Ce sont] les quatre présidents, en fait, anciens présidents, en fait, qu’il faut signaler, parce que ce n’est pas seulement maintenant la campagne aussi, c’est leur train de vie en général (…). On sait, par exemple, vous savez que heu, Andry Rajoelina il est impliqué dans des affaires de biens mal acquis, qu’il va être entendu par les tribunaux français à propos de, des affaires qui concernent Mamy Ravatomanga qui est son plus proche soutien. Çà , la population ne le sait pas forcément et c’est pourtant une information qu’il faut exposer à une semaine des présidentielles pour que les gens se fassent une idée. Les autres compétiteurs ne sont pas tous clean non plus parce qu’on sait qu’ils trainent des casseroles, ils ont des passifs politiques déjà , pour ceux qui ont déjà dirigé le pays. Pour les autres, ‘y des affaires de corruption, etc. Donc … il faut faire un choix éclairé et c’est le message qu’on lance, en fait, à la population ». A partir de ces explications, je me suis fait l'idée que Ketakandriana Rafitoson a voulu paraître plus que transparaître.
Vous ne connaissez pas vraiment Transparency International ? Pourtant, çà c’est vraiment une information qu’il faut exposer à un jour des présidentielles pour que les gens se fassent une idée. Et, avec la rapidité à laquelle les évènements se précipitent, ici comme ailleurs, j’allais oublier que je suis (aussi) journaliste d’investigation.
Transparency International – Initiative Madagascar (TI-IM) est une association malgache créée en 2000 qui œuvre à la promotion des principes d’intégrité, de redevabilité et de transparence auprès de l’ensemble des acteurs de la société. TI-IM est le représentant à Madagascar de la coalition Transparency International (TI), la plus importante organisation issue de la société civile luttant contre la corruption. Vous suivez, jusque-là . Bien. Plus encore, selon Elena Panfilova, vice-présidente de TI : «Transparency International est une organisation non gouvernementale internationale d'origine allemande ayant pour principale vocation la lutte contre la corruption des gouvernements et institutions gouvernementales mondiaux. Nos valeurs fondamentales sont la transparence, la redevabilité, l’intégrité, la solidarité, le courage, la justice et la démocratie».
Normalement donc, si l’on suit bien ces valeurs, la moindre des choses, avant de prendre position dans une situation donnée est, impérativement, de prendre des précautions pour vérifier l’exactitude des informations. N’est-ce pas ? Par ailleurs, ayant lu le catalogue intitulé : « Ensemble contre la corruption : stratégie 2020 de Transparency International », j’ai également eu connaissance d’informations « qu’il faut exposer à un jour des présidentielles pour que les gens se fassent une idée », dixit Ketakandriana Rafitoson. Et je suis tombé sur les principes directeurs de Transparency International que je reproduis ci-après:
5. Nos prises de position seront fondées sur une analyse objective et professionnelle et sur des critères rigoureux.
Ce n’est pas moi qui ai inventé cela. La question alors est : sur Tv5 Monde, Ketakandriana Rafitoson, représentante de TI à Madagascar a-t-elle, oui ou non, fait preuve de ce qui est écrit plus haut, en 5 ? C'est-à -dire une « information fondée sur une analyse objective et professionnelle et sur des critères rigoureux »... A-t-elle apporté des preuves en impliquant les journalistes de TV5 Monde avec un « vous savez que, heu…». Par ailleurs, y-avait-il un crucial manque de temps qui a empêché les journalistes de demander ne serait-ce qu’une preuve matérielle ? Une convocation d’un tribunal français, de la personne qu’elle a tout simplement diabolisée dans l’émission, par exemple. Et comme s’ils n’attendaient que çà , les médiaboliques malgaches habituels -que tout le monde connaît- n’ont pas raté l’occasion de reprendre ces « infos »…
Comme une enfant, Ketakandriana Rafitoson, sur cette photo prise à l'aéroport, semble (ou paraît) rire après avoir joué un mauvais tour à quelqu'un
Je ne suis pas un avocat du diable mais lorsqu’on porte des accusations graves -au niveau international qui plus est- alors qu’il n’y a aucune preuve à l’appui, cela s’appelle diffamation publique et propagation de fausses nouvelles. Ou bien, Ketakandriana Rafitoson s’est soudain souvenu que Madagascar a une culture de tradition orale et que lancer des accusations gratuites pourraient influer sur le cours de l’Histoire de Madagascar en matière d'élection présidentielle. «Iza tokoa no mahita ? Sao dia mahomby kosa ?». Mais quelle mouche l’a donc piquée, ou plus exactement: quels intérêts occultes l’a poussé à faire de l’excès de zèle ? J’ai une petite idée sur ce déplacement express en France mais je ne suis pas comme elle. J’attends les preuves venant des U.S.A. et d’Europe… Transparence et professionnalisme exigent. Et là , rira bien qui rira le dernier. Mais sincèrement, je la croyais plus intelligente.
Remarquez que Ketakandriana Rafitison n’est pas la seule à s’acharner sur le candidat n°13 mais elle est la seule dont le métier est la… transparence. Mais comme on dit en malgache : « Ny mpanenjika aoriana foana fa tsy any aloha mihitsy » (littéralement : les poursuivants sont toujours derrière mais jamais devant).
Jeannot Ramambazafy - 5 Novembre 2018