Décidément, au pays de l'illettrisme politique, les bornés demeureront rois. Petite précision ici. Si l'analphabète est un individu qui n'a jamais été scolarisé, l'illettré, lui, est quelqu'un qui, après avoir été scolarisé, n’a pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l’écriture, du calcul... bref des compétences de base pour apprécier et/ou régler une situation ou un problème donné dans la simple vie courante. A Madagascar, on les appelle les “tsy ampy solaitra”... Littéralement : qui manque de tableau noir. Cette mise au point faite, à l'issue de la lecture de ce dossier aussi infâme qu'infâmant, que celui qui se sentira morveux se mouche déjà. Cela signifie: Qui se sent coupable, s'amende ou se confesse.
Il était une fois un ministre et un président de Conseil d'Administration (Pca) tellement indélicats que des preuves de leurs méfaits sont parvenus aux gens de presse. Si le premier a réussi à s'enfuir hors du pays, le second, lui, a été frappé d'une IST (Interdiction du territoire). Les noms et les méfaits de ces deux personnages fossoyeurs de la nation se trouve dans les facs-similés qui suivent et ce n'est qu'un secret de Polichinelle.
Mais il y a un individu qui fait mieux que ces deux-là. Il se reconnaîtra, vous le reconnaîtrez et c'est de celui-là dont il est question dans le titre de ce dossier. Car, je ne vais pas le nommer directement. Comme je le dis toujours, guidé par l'Ecclésiaste: il y a un temps pour chaque chose. Et l'amitié ainsi que le “fihavanana” n'ont rien à voir dedans. Quand c'est trop c'est trop et il ne faut pas que ce soit le président de la république qui paie les conneries des autres! Il faut assumer, à présent. En tout cas, il est aussi grand temps que celui-ci prenne des mesures drastiques mais qu'il ne s'arrête pas à sa déclaration où il a affirmé que plus personne, désormais, ne doit être au-dessus des lois à Madagascar. On verra. Place au sujet (brûlant) du jour, pour ne pas vous faire languir plus longtemps.
Le 3 novembre 2018, une élection pour la présidence à la tête de la FMF (Fédération malagasy de football) a eu lieu à Sambava. Mais un scandale a éclaté, composé, de séquestration de personnes, menaces, intimidations, corruption et arrestations. Ce scandale qui n'honore en aucun cas, le monde du ballon rond en général est parvenu jusqu'aux instances dirigeantes de la FIFA (Fédération internationale de football association). Celle-ci a donc décidé de la mise en place d'un comité de normalisation afin de gérer les affaires courantes, rétablir l'ordre et organiser une nouvelle élection prévue pour le 24 août 2019. A la tête de ce comité, Béatrice Attalah qui a procédé au tirage au sort du numéro des cinq candidats retenus suivants: Doda Andriamiasasoa, Mohamad Abdillah, Raoul Arizaka Rabekoto, Herilalaina Rasoamaromaka et Neypatraiky André Rakotomamonjy.
Onitiana Realy et son époux Briand Joseph Andrianirina
Mais voilà-t-il pas que, dans ce lot de candidats, il y en a un qui a vraiment fait des siennes en usant et abusant du nom du président de la république actuelle. Qui n'a pas entendu sa déclaration, à la télé, comme quoi il était un “Kandidam-panjakana” (candidat d’État) alors que les textes de la FIFA sont clairs au sujet de la non-politisation des instances footballistiques des états membres de cette instance mondiale. Comme si cela ne suffisait, après avoir promis à des militaires de les faire monter en grade s'ils réussissent à le faire élire, une immense fuite dans les informations me permettent de vous révéler que ce grand monsieur a promis (pas de conditionnel, c'est aussi un secret de Polichinelle) au Pca indélicat, Andrianirina Briand Joseph (qui ne brille plus à présent), de lever son IST, s'il parvient à le faire élire nouveau président de la FMF.
Il faut que vous sachiez que ce Briand -qui s'est terni lui-même- était candidat lors du scandale du 3 novembre 2018 mais aussi sera candidat au sein du Comité exécutif pour la nouvelle élection du 24 août 2019. Il ne faut pas perdre de vue que cet ancien Pca de l'Artec a toujours quelques électeurs qui lui sont fidèles et qui attendent ses consignes de vote. Que racontent les murs qui ont des oreilles (traduits ici en français)? Ce candidat d’État qui vient de démissionner de son poste de directeur de cabinet du ministère de la population et de celui de secrétaire général au sein du parti au pouvoir, a donc promis la levée de l'IST du pas brillant du tout si les fidèles électeurs de celui-ci vote pour “Ramose kandidam-panjakana”.
Cependant, au royaume de la traîtrise, la confiance ne régnant pas, M. Andrianirina est inquiet car rien ne lui garantit que son IST sera levée comme promis si ce candidat est effectivement élu. Effectivement aussi, techniquement cette levée de l'IST est quasi impossible de sa part car en vertu de quoi pourra-t-il s'ingérer dans une affaire judiciaire en cours ou encore se substituer à des magistrats dans cette affaire impliquant directement Maharante Jean de Dieu (en fuite) et Briand Andrianirina? Faux et usages de faux; détournement de deniers publics; corruption; trafic d'influence; usurpation de fonction; escroquerie à hauteur de plus de 6 milliards d'ariary (30 milliards d'anciens francs)...
Passation de service du 25 Janvier 2019, à Antaninarenina, entre Ramarolahy Christian, nommé Ministre des Postes, des Télécommunications et du Développement numérique, par le Président Andry Rajoelina, et Maharante Jean de Dieu qui s'enfuira du pays, peu de temps après
Autre secret de Polichinelle sur un autre acte perpétré par ce candidat plus qu'indélicat: ce n'est pas seulement par un système style hôtel “Le Paon d'Or” (distribution de millions d'ariary à des députés pour ne pas voter une loi anti-Rajaonarimampianina), qu'il a réussi a écarté un jeune candidat à l'origine de toutes les démarches ayant permis aux Barea de Madagascar de disputer tous les matches qualification à la CAN 2019 où ils ont pu atteindre les quarts de finale... Par ailleurs, il n'a pas promis des sous mais a menacé de représailles la majorité des électeurs qui ne le soutiendraient pas. C'est extrêmement minable. Vraiment, dirait le PM Mahafaly Olivier, l'autre champion de la corruption.
Qu'a dit le nouveau DG du Bianco, lors de sa prestation de serment, le 7 août 2019, en présence du Président de la République, déjà? “«La lutte contre la corruption continue, elle s’intensifie». Tolérance zéro? Acta non verba alors, Monsieur Andrianirina Laza Eric Donat. Oui, il a le même nom que le Briand mais sachez qu'à Madagascar, le nom c'est comme un champ de cacahuètes (“ny anarana tanim-boanjo”). Pour l'heure, que faire de ce candidat indélicat devenu très encombrant? S'en défaire, un point c'est tout. Sans état d'âme car trop c'est trop.
Jeannot Ramambazafy